samedi 1 mai 2010

François-René de Chateaubriand dans une jolie série… de 1853


Quel roman que sa vie ! Le Malouin François-René de Chateaubriand (1768-1848) se disait « Bourbonien par honneur, Monarchiste par raison, Républicain par goût et par caractère ». La vie romanesque de l'auteur des Mémoires d'Outre-Tombe avait donc de quoi séduire le réalisateur Pierre Aknine, l'acteur Fredéric Diefenthal et une chaîne de télévision audacieuse.


Je dois reconnaître que je regarde peu le petit écran. Manque de temps. Il y a des priorités. Ce qui ne m'empêche pas de me passer plusieurs épisodes de Friends à la suite ou de voir pour la Nième fois un film avec Hugh Grant qui est exactement le type de mec pour lequel j'aurais de l'attirance si j'avais de l'attirance pour les mecs…


Rappelons le scénarimage (storyboard) de sa vie. François-René de Chateaubriand est à Saint-Malo, pour décider de ce que sera sa future sépulture. Il se penche sur son passé, sa jeunesse à Combourg sous la férule d'un homme autoritaire, sa rencontre avec le Paris de la Révolution, son voyage en Amérique. Plus tard, après l'armée des Princes viendra l'interminable exil à Londres. De retour en France, sous le Consulat, l'exécution du duc d'Enghien le brouille avec Bonaparte. Fidèle à son soutien des Bourbons, il les servira de son mieux, essayant de concilier monarchie et libertés. Sa rencontre avec Juliette Récamier, sa muse, sa sylphide, marquera profondément son parcours romantique...


Ce téléfilm m'a paru à la fois divertissant et didactique, aussi j'ai pensé qu'un lecteur, charmé par notre écrivain romantique, pourrait avoir envie de se procurer ses œuvres complètes.

J'entends déjà vos commentaires
Après le film, il manque pas d'air !

Cette édition est intéressante en ce qu'elle est bien complète de ses œuvres emblématiques et qu'étant éditée quelques années après la mort de l'écrivain, elle fait partie des éditions préférée des amateurs.


Chateaubriand meurt à Paris le 4 juillet 1848. Ses restes seront transportés à Saint-Malo le 18 juillet et déposés face à la mer, selon son vœu, sur le rocher du Grand Bé, îlot d'aspect romantique situé dans la rade de sa ville natale, auquel on accède à pied depuis Saint-Malo lorsque la mer s'est retirée. Je suis malouin comme Chateaubriand (par mes racines mais mon cœur est en Provence). Il est donc bien normal que je nourrisse une affection particulière pour l'auteur, et donc à tout ce qui lui touche. Peut-être faut-il voir dans la lettre que je vous présente ( envoyée par son neveu au maire de Saint-Malo pour convenir de l'accueil du cercueil au Grand Bé) une marque de cette admiration même si le côté " relique " est discutable. On s'éloigne de la bibliophilie. Pierre


CHATEAUBRIAND. Oeuvres de Chateaubriand. 16 volumes en 8 tomes, petit in 4. Paris, Dufour, Mulat et Boulanger, Editeurs, 1853-1854 de 17x26 cm environ de 300 à 350 pages par volume. Reliure demi basane tabac, dos lisses avec titres tomaisons et motifs dorés, tranches finement mouchetées, gardes de couleurs. Nombreuses gravures pleine page avec serpentes dans tous les volumes. Tome I. Préface générale, Atala, René, Le Dernier Abencerage, Mélanges littéraires Tome II. les Natchez, poèmes - Tome III. Tome IV. Le génie du Christianisme - Tome V. Les Martyrs - Tome VI. Voyage en Amérique - Tome VII. Itinéraire de Paris à Jérusalem - Tome VIII. Itinéraire de Paris à Jérusalem, Mélanges Historiques - Tome IX. Analyse raisonnée de l'Histoire de France - Tome X. Etudes ou Discours historiques sur la chute de l'Empire romain - Tome XI. Les quatre Stuarts, Moïse, Voyage au Mont-Blanc, Mélanges littéraires et politiques - Tome XII. Mélanges Politiques - Tome XIII. Révolutions anciennes et modernes - Tome XIV. Politique, Opinions et Discours, Polémique - Tome XV. Essai sur la Littérature anglaise - Tome XVI. Le Paradis perdu. Rousseurs irrégulières sans gène pour le texte mais généralisées à tous les volumes. Bel ensemble bien complet aux cahiers bien solides. 200 € + port

17 commentaires:

Pierre Bouillon a dit…

Article intéressant. Vous avez oublié le tome II je crois. L'ensemble est tentant et trouvera certainement preneur.
Pierre

Jeanmichel a dit…

De gauche, de droite, s'arrêtant parfois au milieu, Chateaubriand est de partout, et la stèle de son tombeau paraît le résumer au-delà de la mort : à la fois croix et cippe, chacun y trouve son compte.

Librairie L'amour qui bouquine Livres Rares | Rare Books a dit…

J'ai pris le temps de regarder ce téléfilm. Belle image. Beaux costumes. J'ai trouvé que le début de la vie de Chateaubriand était montré de façon très détaillée et ma foi assez intéressant (je ne suis pas assez connaisseur du bonhomme pour dire s'il y avait des inexactitudes dans cette partie). Ensuite j'ai bien aimé la vision de l'intérieur de l'atelier d'imprimeur de son imprimeur attitré à savoir Le Normant. Avec la saisie de sa plaquette "De la monarchie selon la charte". La fin de la fin de Chateaubriand est vite survolée, j'ai trouvé que ça allait très vite, trop sans doute, on arrive à la fin sans en apprendre guère plus sur l'homme des Mémoires d'outre-tombe (qui sauf erreur de ma part ne sont même pas évoquées). L'acteur principal joue bien son rôle. A noter, au moment de la publication d'Atala on voit Chateaubriand faire en pleine rue une séance de dédicace ?? Est-ce une scène rapportée par Chateaubriand lui-même ? Je ne pensais pas que déjà à l'époque il y avait des chasseurs d'autographes. Mais peut-être bien...

En résumé, j'ai bien aimé mais je suis resté un peu sur ma faim (surtout en ce qui concerne la fin de vie de Chateaubriand)

Anecdote tout à fait personnelle. J'ai été très ému lorsque je suis allé, il y a quelques années de cela, à marée basse, voir le tombeau de Chateaubriand sur le petit caillou au large de St-Malo (île du Grand Bé). Le soleil couchant, les vagues, le vent, tout un environnement propice au romantisme le plus débridé.

J'aime le Chateaubriand polémiste politique, auteur des Mémoires d'outre-tombe, j'aime moins l'auteur des Martyrs. Affaire de goût.

Merci Pierre pour cette évocation,
B.

Pierre a dit…

Je viens de remettre la tomaison en place, Pierre. Merci

Jean-Michel, je ne me rappelle pas qu'il y ait d'inscription sur la tombe de Chateaubriand. Sa vie lui aurait valu cette épitaphe.

Juliette et René s'aimaient d'amour si tendre
Que Dieu sans les punir a pu leur pardonner:
Il n'avait pas voulu que l'une pût donner
Ce que l'autre ne pouvait prendre.

Textor a dit…

J'ai vu aussi ce telefilm plutôt joliment filmé, je me suis fait la même réfexion que Bertrand, à propos des groupies de François-René, il va falloir enquêter sur l'histoire des fans et des peoples !
Pierre, cette excellent papier me fait penser que vous etes sur la voie de renouveau prôné par le Président du Slam, vous allez pourvoir placer un autocollant sur cette série complète avec la mention "Vu à la Télé" !! :)

Pierre a dit…

Tout ceux qui ont vu la séance de dédicace improvisée ont, semble-t-il, tiqué sur la vraisemblance de la scène.

Y a t-il beaucoup d'ouvrages de Chateaubriand qui sont passés en vente avec la mention Pour le citoyen Dugommeux. François-René de C ? Je ne le crois pas, textor. Il n'empêche que Chateaubriand avait de nombreux admirateurs. La familiarité de ces dédicaces de rue ne colle pas avec la réalité, à mon avis. Le peuple lisait peu et mal. Les gens érudits n'attendaient pas l'auteur à la porte de l'éditeur...

Je repensais à la remarque de Jean-Michel. Il est vrai que la stèle funéraire de Chateaubriand lui ressemble. Il est impossible d'y être indifférent. Pierre

calamar a dit…

je regrette de n'avoir pas vu ce téléfilm... j'avais lu un titre de "journal" qui disait "Chateaubriant, un nouvel Indiana Jones", ce qui, bizarrement, ne m'a pas du tout donné une bonne impression du téléfilm !

Librairie L'amour qui bouquine Livres Rares | Rare Books a dit…

C'est vrai qu'au début on se dit que c'est peut-être Chateaubriand qui a finalement découvert le passage du Nord-Ouest... et puis non, il part sauver un roi qui est perdu... on connait la suite.

Moi dans le téléfilm j'aimais bien sa sœur (l'actrice je veux dire) à François-René !! ;-)) mais ce n'est pas le sujet...

PS : comme j'ai pris le téléfilm en cours de route, et que je suis tombé sur une scène caline entre le frérot et la soeurette... je croyais (sans avoir vu le début donc), que c'était son amoureuse... d'où après (à la vue d'autres scènes du téléfilm), j'ai eu en tête comme une relation incestueuse entre François-René et sa sœur... je me trompe n'est-ce pas ?

B.

Pierre a dit…

Ci fait ! Qui compense la relation platonique d'avec Madame Récamier. 1-1 / balle au centre ;-)) Pierre

Librairie L'amour qui bouquine Livres Rares | Rare Books a dit…

"balle au centre" ;-))

C'est le cas de le dire ! ;-)))

Je vois ça sur le net dans les biographies en ligne que le Français-René aurait discrètement chatouillé sa sœurette... le gredin !! et il nous sort ensuite le Génie du Christianisme !! Mais où va-t-on je vous le demande ??

B.

Pierre a dit…

Pour se repentir, nous sommes condamnés à pécher. Et puis, on peut avoir la foi sans être un Saint ! Enfin je l'espère... Pierre

Librairie L'amour qui bouquine Livres Rares | Rare Books a dit…

Le problème, comme me disait un ami qui me veut du bien, c'est que quand je pense à la mort... j'ai les foies ! ...

B.

calamar a dit…

ce que je n'ai pas vu, c'est à quel moment il visite la Brière ???? (enfin, bon, la prochaine fois je vérifierai l'orthographe avant de valider...)

Pierre a dit…

Ce que j'aime bien avec vous, c'est que nous nous amusons des mêmes choses qui ne font pas sourire nos enfants ! Qui se rappelle encore de Alphonse de Châteaubriant et de sa brière ? Pierre

calamar a dit…

je n'en parle pas à mes enfants, déjà qu'elles ne connaissent pas François-René...

Jeanmichel a dit…

Peut-être le chanteront-elles sur tous les tons si une comédie musicale est montée ?
Ou s'il vient à l'idée de Robert Hossein de faire réécrire les Mémoires par un sondage auprès du public ?
Puisqu'il apparaît que toutes les modes sont bonnes à prendre pour redécouvrir les Illustres.

Pierre a dit…

Bonne idée Jean-Michel ! Hélène Séguara (en Madame Récamier) et Garou (en François-René) sur une musique de Claude-Michel Schönberg Chantant les paroles fameuses de Luc Plamondon Belle , c'est trop mignon !