Un lecteur du blog nous faisait très justement remarquer, hier, que Madame de Sévigné aurait bien été incapable d'authentifier la première édition de ses lettres puisque celles-ci ne parurent, pour la première fois, qu'après sa disparition. Cela enlève malheureusement, comme je l'ai constaté moi-même, beaucoup à l'estimation financière supposée de certains ouvrages posthumes signés de la main de l'auteur…
Ici pas de doute possible ! Les lettres inédites de la
Marquise de Sévigné, que je propose aujourd'hui à la vente, sont le seul fruit
de l'imagination débordante d'une grande écrivaine que j'ai déjà présentée par
deux fois sur le blog (on peut cliquer) : Judith Gautier, fille de Théophile, qui nous prouve
encore que son talent était polymorphe… Elle nous offre ici des lettres de
la Marquise à Madame de Grignan suite à la visite d'un établissement parisien
portant son nom.
L'ouvrage que je vous propose est intéressant à plus d'un
titre : C'est un amusant pastiche du style de la Marquise de Sévigné ; il
s'agit d'une excellente peinture de la société du 19eme siècle ; il a été
publié à petit tirage ; il a été financé par une grande marque de chocolat
qui rappelle que la publicité d'alors s'appuyait autant sur la culture du
produit que sur la culture générale ; il est nominatif, l'ex dono mentionnant
une belle provenance et il est parfaitement illustré.
Madeleine Lemaire peintre et
aquarelliste française (1845-1928) tenait un célèbre salon où se rencontraient
des personnalités du monde des arts et de la littérature : Proust, Maupassant,
Sarah Bernhardt, Dumas fils dont elle fut la maîtresse .... Elle est connue
comme le peintre des roses mais on verra ici qu'elle était bien plus que cela.
" Me voici donc à Paris, ma très belle,
dans la rue comme je n'y fus guère au temps où je vivois, car je n'allois qu'en
carrosse. Le sentiment d'être revêtue d'un corps mortel, auquel il peut
survenir maints désagréments et incommodités, n'est point sans me troubler. En reprenant
ma défroque humaine, j'y retrouve tous les mauvais plis et imperfections
qu'elle comportoit, elle me communique ses appréhensions de chose fragile, si
bien que je ne suis pas loin d'avoir peur au milieu de la cohue et du bruit…" En
lisant ceci, je me disais en moi-même que la résurrection n'aurait pas que du
bon ;-))
Je passe sur le contenu de ces lettres
que vous pourrez lire s'il vous venait l'envie de vous offrir cet ouvrage…
" Je dois vous dire, avant de le
quitter, que ce siècle où je revis et qui contient des choses qui ne me
plaisent point, en contient aussi d'admirables et qui témoignent d'un héroïsme
qui passe toute imagination."
A vous faire regretter, après être
venue de si loin dans le passé, de voir repartir Madame de Sévigné si vite de
notre présent… Pierre
Lettres inédites de Madame de Sévigné. Paris, A la Marquise de Sévigné,
1913. Un volume in folio. Exemplaire broché à couverture illustrée et rempliée.
Llettres recueillies par Judith Gautier et illustrées par Madeleine Lemaire,
exemplaire numéroté 693/1200 H.C. Exemplaire nominatif au nom de Gabrielle Reval.
Menus défauts. Très bel état. 170 € +port
2 commentaires:
Un très beau livre que j'ai déjà eu 2 ou 3 fois. La gravure qui montre la marquise prenant l'avion pour aller rejoindre sa fille vaut son pesant de cacahuètes !
B.
La fin de l'ouvrage, en prenant de la hauteur, tient un peu moins la route, en effet ;-))
Une très belle qualité d'impression associée à un bon texte. Je ne pense pas garder cet exemplaire longtemps... On verra !
Y a t-il du Madame de Sevigné à la sauce " Curiosa " ? Pierre
Enregistrer un commentaire