La guerre et la paix : De 1866 à 1869 Léon Tolstoï travaille à son roman. Ce sont des années de bonheur dans sa vie. Il a 35 ans, il vit à Iasnaïa Poliana, sa femme Sophie Andréïevna, passionnée, recopie les pages de cette épopée de l’histoire russe étendue dans l’espace et le temps des guerres napoléoniennes, entre 1805 et 1812. Se mêlent ainsi la vie familiale et sociale de ses héros, le territoire de leurs réflexions, de leurs amours, et le grand mouvement des armées, dans la première grande guerre patriotique russe sous le règne du tzar Alexandre 1er.
Lev Nikolaévitch Tolstoï, quatrième fils du comte Nicolas
Tolstoï et de la princesse Marie Volkonski, appartient à l’une des plus
anciennes familles de riches et nobles propriétaires fonciers. Il naît au sud
de Moscou en 1828. Après des études médiocres à l’université, une vie dissolue,
il décide de retourner dans la propriété familiale et, sous l’influence de
Jean-Jacques Rousseau, il essaie d’améliorer le sort des paysans, sans le
moindre succès. Espérant pouvoir enfin donner « un sens à sa vie »,
il embrasse la carrière militaire : trois années de campagne dans le
Caucase ; la plume le travaille déjà puisque sa première nouvelle, Enfance,
est publiée dès 1852 dans le Contemporain, vite suivie d’Adolescence et
de Jeunesse (1854-55).
Alors qu’il publie Une tourmente dans la neige et Les
Deux Hussards (1856) et que le succès est au rendez-vous, il démissionne de
son poste d’officier, voyage. Quand il rentre en Russie, le tsar Alexandre II
ayant décrété l’émancipation des serfs (1861), Tolstoï retrouvant un pays en
proie à l’effervescence sociale, décide de jouer le rôle d’arbitre territorial
de son domaine héréditaire, fonde une école populaire et un journal
pédagogique.
Après Les Cosaques (1863), il écrit Guerre et Paix
(1865-69, publié en 1878), un travail de titan que l’auteur a mûri pendant
cinq ans d’un travail sans relâche : recherche, projets successifs,
brouillons. Le public de l'époque est enthousiaste. Les écoliers qui doivent le
parcourir d'un "wikipédia distrait" le sont moins, maintenant…
Les 1 600 pages denses de Guerre et Paix ne sont
guère résumables. Dans les grandes lignes, un ample cadre historique permet à
Tolstoï de livrer, non seulement sa vision des faits, mais encore les
subtilités de la pensée russe. Le roman est d’abord la chronique de deux
familles de la noblesse, les Bolkonsky et les Rostov (prenez un crayon et un
papier pour identifier les personnages en cours de lecture, quand même…). Le
comte Bézoukhov est le personnage central, c'est aussi un infidèle portrait de
l'auteur….
Et pourquoi ce titre ? En passant sans cesse d'un évènement
à un autre aussi pathétique, Tolstoï rend manifeste la tragique inutilité où
se débat le monde, entre la guerre et la paix. Voilà ! L'intention est, bien
sûr, de montrer que l’homme est le propre instrument de sa perte, sa propre
victime. On revient toujours à la même question : le monde est-il absurde ?
Je vous laisse sur le nœud à l'estomac que me provoque ce
type de réflexion... Pierre
La guerre et la paix. NRF, Gallimard, 1960. Traduction de Henri Mongault, préface de Pierre Pascal, index de Sylvie Luneau. 2 volumes in-4. Édition illustrée de trente-deux aquarelles par Edy Legrand. Cartonnages Paul Bonnet, rhodoïds. 711 et 781 pages. Table des illustrations en fin de volumes. Bel état. Vendu
2 commentaires:
Pfff !...
Déjà vendu !
Si j'avais su, je n'aurais pas été bosser cette après-midi. Cela me servira de leçon.
Jean-Michel
Il n'y en a que pour les retraités ;-)) Pierre
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