samedi 19 février 2011

Henri GUERLIN et l'abbé BOURASSE. Bâtisseurs de livres sur les Cathédrales…

Le hasard ne fait pas la beauté. Enfin, je ne crois pas…
Je me suis toujours demandé comment un non-croyant pouvait expliquer la beauté constante de la nature, comment il pouvait constater que l'homme a pu créer des beautés persistantes, telles les cathédrales, sans qu'il puisse admettre qu'il y ait une infime possibilité pour qu'une présence divine ait guidé cette création. Je ne dis pas que c'est une preuve éblouissante ! Je dis qu'on doit pouvoir émettre un doute sur l'athéisme comme on doit pouvoir discuter des dogmes de la religion. Comme Voltaire, j'aime à dire :
L'univers m'embarrasse, et je ne puis songer
Que cette horloge existe et n'ait point d'horloger…
Mais revenons aux Cathédrales : Il ne faut pas uniquement envisager la visite de ces monuments comme une distraction frivole que les catholiques doivent abandonner aux seuls esthètes. Il y a un lien intime entre la dévotion et la population qui a érigé ces cathédrales. La beauté pittoresque des lieux ne doit pas nous faire oublier que ces lieux consacrés sont aussi ; on ne peut ignorer le travail artistique des maçons, des tailleurs ou des peintres ; l'œuvre du divin ouvrier…


Il faut reconnaître que les églises catholiques sont plus belles que les autres ;-)) Une certaine ostentation, un amour du luxe et de la représentation divine l'expliquent. Les protestants compensent la froideur de leur temple par un accueil de meilleure qualité, il faut le reconnaître, et sur ce point, ils nous dominent. Je crois que pour célébrer la messe, ce sont les tenues des prêtres orthodoxes qui sont les plus belles. Quand aux mosquées et aux synagogues, quelquefois grandioses, c'est une particularité architecturale qui sautera aux yeux des féministes : Les femmes et les hommes sont séparés, les meilleures places étant pris par ces derniers !


Je vous propose ce petit voyage au cœur des cathédrales à travers deux ouvrages qui ont en commun leur présentation – une reliure polychrome tendant vers le doré – et leur état de conservation qui comblera le bibliophile. Il est à la fois utile et reposant d'aller méditer dans ces lieux de prière qui sont ouverts à tous. C'est là que l'on peut retrouver les traditions d'un peuple, d'une communauté et comprendre l'idéal qui les anime. Pierre


GUERLIN (Henri). Aux Pays de la Prière. Nouvelle édition entièrement refondue et augmentée. Tours, Alfred Mame et Fils, s.d. (v. 1900), format in-4, 400 pp, 143 photographies et gravures en noir, belle reliure pleine percaline éditeur ornée, premier plat décoré par Souze (brun ocre, vert et or), tranches dorées, bon exemplaire sans rousseurs. Petit fripé sur dernier plat. Notre-Dame de Paris, des Victoires, de Lourdes, de Fourvière, de la Garde, des Doms, de Chartres, du Puy, du Port, de la Guadalupe. Le Sacré Coeur de Paray le Monial, de Montmartre. Sainte-Geneviève, Bétharram, Gavarnie, Rocamadour, Padirac, Saint Antoine de Padoue, Sainte-Anne d'Auray, Quiberon, Saint-Louis de Carthage, La Salette, Sainte-Catherine-de-Fierboys, La Mont-Saint-Michel, Notre-Dame des-Aydes. Pèlerinages étrangers : Rome, Saint-Jacques de Compostelle, Fontarabie. Très bel état.Vendu


BOURASSE (Abbé). Les plus belles cathédrales de France. Tours, Mame et fils. 1885. Reliure percaline bleu ornée sur son premier plat d'un motif doré sur encadrement noir, dos avec lettres dorées, quatrième plat illustré d'un encadrement noir mentionnant le nom de l'éditeur. Toutes tranches dorées. Format petit in-4, nombreuses gravures, 366pp. Pas de rousseurs. Très bel état. 35 € + port

8 commentaires:

Librairie L'amour qui bouquine Livres Rares | Rare Books a dit…

Quand je vais chez mon cabaretier préféré... je crains la crise de foie...

Quand je vais sur le blog de Pierre... je crais
une crise de foi...

Pour ma sortie de ce soir j'ai déjà choisi... désolé Pierre ! ;-))

B.

Anonyme a dit…

"Quand aux mosquées et aux synagogues, quelquefois grandioses, c'est une particularité architecturale qui sautera aux yeux des féministes : Les femmes et les hommes sont séparés, les meilleures places étant pris par ces derniers !" C'est à nuancer Pierre, j'ai vu en Europe de l'est des églises en bois (orthodoxes) en deux parties, une pour les femmes (à l'arrière) et devant pour les hommes. Seule une ouverture (genre porte) permet le passage d'une pièce à l'autre...La pièce réservée aux femmes est appelée matroneum... Et on la trouvait aussi dans les églises catholiques... Léo mabmacien


Un lien intéressant (après il faudrait vérifier mieux les sources) :

http://www.passion-histoire.net/n/www/viewtopic.php?f=26&t=23282

pascalmarty a dit…

Curieux ne trouvez-vous pas, mon cher Pierre, comme d'un même début on peut tirer des conclusions différentes. Devant la nature, je m'extasie devant… la nature. Et devant une cathédrale, devant le travail des Hommes. C'est même pour cette raison que j'ai conservé dans ma bibliothèque un autre bouquin de chez Mame, Les plus belles églises du monde, du même abbé Bourassé, chevalier de la Légion d'honneur, chanoine de l'église métropolitaine de Tours, président de la Société archéologique de Touraine, correspondant du Comité impérial des travaux historiques. Un poil plus ancien que les vôtres (1867), mais dont la reliure éditeur est moins ouvragée (et en largement moins bon état). Il avait été remis en prix par l'Œuvre du patronage des apprentis et des jeunes ouvriers d'Amiens, en 1872, à un certain Joseph Julien (à moins que ce ne soit Julien Joseph), totalement inconnu au bataillon en ce qui me concerne, mais qui a écrit en bien gros sur la première garde, d'une belle écriture au crayon : « Surtout bien conserver ce livre ». Ce genre de choses m'attendrit facilement.
Mais ne me fait pas renoncer pour autant à mon agnosticisme…

Pierre a dit…

Je crains moins l'agnosticisme (tout à fait respectable et paisible) que l'antithéisme ou l'anticléricalisme qui s'y adosse et je hais, encore plus, les prosélytes quand ils ne sont pas de bons apôtres...

Je reconnais volontiers qu'il n'est pas évident de croire à des dogmes qui peuvent paraître nébuleux, et qui peuvent d'autant plus l'être si une personne n'a pas été instruite par le catéchisme, des rites qui s'y attachent. C'est ainsi !

C'est pourquoi ces ouvrages étaient fréquemment distribués comme livres de prix dans les écoles à une époque où le pouvoir (en particulier Napoléon III) cherchait à s'attirer les faveurs des catholiques, à en augmenter le nombre, pour faire face à la puissance des tenants des principes républicains.

Nous avons, aujourd'hui, une religion apaisée et c'est avec un attendrissement bienveillant que nous constatons l'attachement qu'avaient nos ainés pour ces livres. Pierre

Textor a dit…

Mon commentaire va tomber à plat au milieu de ces échanges spirituels mais je trouve le plat de cette percaline bleue quasi céleste !
Textor

Jeanmichel a dit…

Bien malin qui...
Il est quand même rassurant de constater combien peuvent bien s'entendre ensemble croyants et agnostiques à condition qu'aucun ne sorte les armes du prosélytisme. Surtout ne pas tomber dans le piège du "ratiocinium acervale", du sorite, tel que le Pari de Pascal, qui ne mène finalement nulle part, n'a jamais convaincu quiconque, et ne sert qu'à générer des dissensions.

Est-ce une légende que les cathédrales gothiques aient été bâties pour imiter les anciens lieux de cultes des tribus gauloises : une petite clairière dans une haute et sombre forêt dont les frondaisons forment voûte ?

Eglises et cathédrales, lieux ouverts à tous, il faut le répéter à l'envi car tous n'en sont pas convaincus. Ousmane, notre guide au Sénégal, musulman comme il se doit, nous avait lâchés au seuil de l'église de Popenguine, berceau de la Vierge Noire, en nous disant : "Je ne peux pas entrer, cela m'est interdit".

Pierre a dit…

Le type même de constat qui me navre.

La perte du libre arbitre amènera doucement ces croyants vers les conflits. "cela m'est interdit" indique que quelqu'un à l'esprit tordu lui a interdit ! Il n'est pas évident que cela fasse partie des dogmes de sa religion.

La seule chose qui différencie un catholique d'un autre croyant ou d'un athée à l'entrée d'une cathédrale est le signe de croix qui signifie "Je fais partie de ta communauté et je crois à tes dogmes". Tout le monde est accueilli avec gentillesse. C'est peut-être pour cela que je suis heureux d'être catholique comme je serais fier de soutenir une équipe qui le mérite.

En 1572, qu'aurais-je pensé ? Pierre

Pierre a dit…

Effet du flash, c'est le plat de l'ouvrage de Guerlin qui est le plus beau alors qu'il ne rend pas sur ma photo, Textor !

Ces ouvrages seront-ils achetés pour leur reliure ? Pierre