« Il est difficile de parler de soi. Naguère, la Cour ne m'a point accoutumé à trop de bienveillance ; je demande au Public un peu de justice. Je sais qu’il n'est pas d'usage de publier ses Mémoires de son vivant, et cependant il est peut-être plus loyal de ne pas mettre ses pensées, ses opinions et ses actes à l’abri d’une tombe. Je me suis décidé à agir ainsi.
En se livrant soi-même au jugement de ceux qu’on a jugés, il se peut qu’on acquière quelques droits à leur indulgence. C'est un imposant jury que la France; mais ce noble pays renferme trop de caractères généreux pour qu'on puisse craindre qu’il ne réponde point, par de l'équité, à quiconque se présente avec confiance devant lui.
C'est donc sans crainte, et ce sera, j'espère, sans reproche,
que je publie ces deux premiers volumes (La rare édition originale complète que
je propose aujourd’hui à la vente en comporte finalement cinq !). Ils
seront bientôt suivis de deux autres. Quelques fragments très courts de ces
Mémoires ont déjà paru, il y a plusieurs années, au milieu de recueils
historiques qui n’ont pas eu de suite. »
Louis François Sosthène, vicomte de Larochefoucauld ou de La Rochefoucauld (1785-1864)
fut un militaire et homme politique français
dont l’histoire wikipedienne nous rappelle qu’il fut l'aide de camp de Charles,
comte d'Artois, futur Charles X, et son directeur des Beaux-Arts des
théâtres royaux et des manufactures. Un arrêté,
pris par lui dans l'exercice de ses fonctions et qui avait pour but de
réglementer la longueur des jupes des danseuses de l'Opéra est resté légendaire : en effet, il fut
surtout connu du fait des quolibets qu'on lui lança car il avait fait allonger
les robes des danseuses, et fait appliquer un pudique emplâtre sur le milieu de
toutes les statues…
Larochefoucauld fera de Victor
Hugo, le poète officiel de la cérémonie du sacre
de Charles X. Après les journées de
Juillet 1830, Larochefoucauld reste en relation constante avec la
famille royale en exil. Il reste à leur service. La duchesse d'Angoulême Marie-Thérèse de France lui demandera de faire une
enquête sur Nauendorff, un horloger suisse qui se prétendra être son frère mort
à la prison du Temple (l’hypothétique Louis XVII). Ces lettres sont d’ailleurs
publiées dans le tome 5 des mémoires que je propose ici.
Un rare document, donc, dans une belle reliure uniforme
d’époque qui ravira les amateurs d'histoire de France. Pierre
LAROCHEFOUCAULD (Louis-François-Sosthène
de). Mémoires de M. le vicomte de Larochefoucauld, aide-de-camp du feu roi
Charles X (1814 à 1836). Paris, Allardin, 1837. 5 volumes in-8 Reliure demi-basane
fauve, dos lisse orné de fleurs de Lys dorées, pièces de titres et de tomaison,
tranches mouchetées, gardes colorées. Edition originale. Un cachet de libraire
aux pages de titre. Des brunissures. Très grande fraicheur intérieure. Très bel et
rare ensemble malgré ces menus défauts. 360 € + port
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