samedi 21 mai 2011

Visites chez les confrères. Elles sont toujours enrichissantes...


Lorsque j'ai décidé de vendre des ouvrages anciens (et de seconde main) mon idéal, ma référence, je l'avais trouvé près de Narbonne, chez un libraire qui avait, à mon sens, trouvé la juste solution au bibliophage que j'étais. Des locaux vastes et rangés, un décor peu intimidant mais non exempt de charme, un endroit loin du tumulte de la ville et malgré tout une clientèle fidèle et une renommée légitime : Le trouve tout du livre au Somail, sur le canal du midi.


J'ai rapidement compris que je ne pouvais, tout en continuant à exercer un métier prenant mettre en place un tel projet dans des locaux si vastes. Je ne dois pas dire de grosses bêtises en estimant leur stock à 20.000 livres. Je suis donc passé de 600 m2 à 200 m2 puis à 60 m2 pour terminer à 35 m2… J'ai néanmoins maintenu le souhait de posséder une librairie physique pour garder le contact avec la clientèle n'étant pas misanthrope, enfin pas trop ;-))


Mes séjours heureux à la bibliothèque Mazarine m'avaient aussi laissé imaginer qu'un décor somptueux se marierait parfaitement avec mon objectif d'excellence. Là encore, je suis passé du style Louis XV au style Empire, j'ai envisagé les décors Art Nouveau pour me tourner, in fine, vers les rayonnages Ikéa que je ne regrette pas.


C'est le chemin inverse que j'ai pourtant adopté dans mes achats. J'étais beaucoup moins exigeant par le passé, achetant à tort et à travers, tout et un peu n'importe quoi, à mes débuts. J'ai vite compris que stocker des livres à vils prix coûtait cher en locaux et que le rangement en carton n'avait d'intérêt que si l'on savait ce qu'il y avait dans les cartons…


Je suis donc logiquement passé de la lecture au commerce des livres de seconde main pour m'orienter vers le beau livre et la bibliophilie. Et vous, quel chemin emprunteriez-vous s'il vous venait à l'idée de faire commerce de livres ? Pierre

19 commentaires:

pascalmarty a dit…

Perso, je crois bien que je ne pourrais jamais être libraire. La perspective de devoir voir partir tel ou tel bouquin auquel je me serais attaché me ferait immédiatement fermer boutique.
Mais j'admire la grandeur d'âme des philanthropes capables d'une telle abnégation envers leurs clients, quelque soit la taille de leur boutique.

Anonyme a dit…

Bonjour Pierre,

C'est l'horreur votre question.
Je suis incapable de vendre des livres. Pour bien les connaître, je les lis, même en diagonal, lorsque je travaille dessus que ce soit en recherche intellectuelle, ou en reliure. Parce que j'ai besoin de savoir ce qu'il y a dedans pour travailler dessus.

Ingérable avec les livres de clients, que je mets à part dans cette argumentation, cela va de soi.

Quand je les ai lus et reliés... J'y suis attachée et donc incapable de leur donner une valeur marchande... Donc, je les offre, aprés les avoir gardés, un peu, par sentimentalisme.

Mais cela viendra peut être.
J'ai choisi d'être relieur par revolte et provocation familiale.
Choisir d'être libraire suppose d'abord une bonne culture et un gôut pour la lecture et la connaissance.

les livres que j'achète à forts prix, sont comme des trésors et, des trésors, il en faut peu.
Voilà comment on ne devient pas riche. Ou du reste, riche d'une autre culture.
Donc avant que je devienne libraire... l'eau aura passé sous les ponts. Par contre tenir un café-crèpes-discussions de comptoir philosophiques-atelier, c'est une idée que je creuse.
Bon dimanche.
Bien à vous,
Sandrine.

Pierre Bouillon a dit…

Si je choisissais un jour de faire le commerce des livres je crois bien que ce serait sur internet. J'y vois deux grands avantages: moins de frais fixes et un vaste horizon d'acheteurs potentiels. Mais il me manquerait la rencontre avec les clients, les discussions...Finalement, plutôt que de choisir entre internet et le commerce pignon sur rue, je ne vends rien! :)
Pierre

Pierre a dit…

Sandrine,

Le concept [reliure - restauration de livres anciens - salon de thé - bar à vin - crêperie] n'existe pas encore. Prévoir quand même de courir en tout sens et de limiter les conversations philosophiques de comptoir à ; Tiens, vous croyez ?

J'avoue que, comme vous, j'apprécie l'échange en boutique même s'il m'arrive d'être d'humeur inégale ;-)) Pierre

Pierre a dit…

Nous nous sommes vus, Pascal et j'assure que vous feriez un bon libraire. Évidemment il faut vendre ses livres... c'est un handicap ! Pierre

Pierre a dit…

Sachez, Pierre, que je suis très intéressé par votre collection de dictionnaires de l'Académie. Promis ! Je ne les vendrai pas ;-)) Pierre de Provence

Anonyme a dit…

Je n'ai jamais dit que j'interviendrai dans les débats... sinon, je vais mettre la clef sous la porte rapidement.
:))
Donc si j'ouvre un tel endroit, je ferai intervenir des gens et moi, je fais juste les crépes et je propose le petit vin qui va avec. parce que la reliure, je commence à en avoir ma dose.
mais ce n'est qu'un projet encore.

Pierre a dit…

Je crois que faire de la reliure est plus valorisant que de faire des crêpes ;-)) Par contre, bonne idée que de proposer un petit vin léger avec les crêpes (muscadet). Cela changera du cidre. L'idéal étant quand même le lait ribot, au bol !

Non, non, le concept relieur - salon de thé est bon ! Pierre

Anonyme a dit…

Ah! je vois que vous étes connaisseur, Pierre; le lait ribot et la galette trempée dedans.
oui, vous avez raison la reliure n'est pas à la portée de n'importe quelle crêpe!
:))
Je plaisante. c'est tout un art, la crêpe, la vraie;
S.

Anonyme a dit…

Mon concept serait une librairie scindée en deux parties : l'une pour les livres anciens, l'autre pour les livres modernes, mais uniquement ceux qui me plaisent, c'est à dire vraie littérature contemporaine (pas de Marc Lévy ni de Paulo Coelho, désolée), beaux livres de voyage et d'art. Pour relier ces deux parties, un "passage" dédié à la reliure et à la restauration. Et un peu partout, des objets liés au livres et à l'écriture (stylos, encres, papiers).
Pierre, que pensez-vous de proposer aussi des livres modernes? Est-ce que c'est un suicide commercial ou est-ce envisageable?
Aimée

Pierre a dit…

Je le fais moi-même, Aimée, si ces ouvrages sont un apport à notre patrimoine culturel. En accord avec mes confères des librairies modernes, je commercialise de beaux livres sur le costume, sur la numismatique ou sur l'histoire régionale. J'ai aussi quelques ouvrages traitant du livre ancien édités par Perrousseaux. A Noël, je sors des ouvrages d'Art de seconde main que je vends plutôt bien.

Bonne idée, Aimée, mais il vous faudra courir dans votre magasin pour être présente partout... Je suis assez pour l'apprentissage par essai-erreur. On fait les choses. On adapte ensuite ;-)) Pierre

Textor a dit…

Je crois que lorsque j’ouvrirais ma librairie je mettrais un petit écriteau sur la porte qui dirait :
« Avis à notre aimable clientèle. Avant de vous saisir d’un ouvrage sur nos rayons, veuillez demander au libraire une paire de gants et assurez-vous après de lui que ce livre est bien à vendre. Ensuite, soyez suffisamment convainquant pour lui démontrer que ce livre serait mieux chez vous que chez lui. Enfin pensez à ajouter au prix qu’il vous proposera à contre cœur une somme laissée à votre appréciation pour le dédommager du préjudice moral lié à cette perte irréparable. Signé La Direction»

Pierre a dit…

Textor, c'est un concept mais il sera plus aisé de vous voler vos livres que de vous les acheter ;-))

L'important reste, malgré tout, de ne pas faire fuir le client. Je viens d'apposer, à cet effet, un écriteau à la porte de la boutique mentionnant :

Port de la moustache autorisé

Pierre

calamar a dit…

quid de la barbe ? (nous sommes plusieurs intéressés par la réponse)

calamar a dit…

ps : le stock du trouve-tout est apparemment de 50000 livres...

Pierre a dit…

Désolé, calamar, mais le panonceau est fixé. Avez-vous pensé à porter la moustache ? Je pense que cela vous irait très bien ;-))

Bon ! Je vais voir ce que je peux faire, quand même... Pierre

Anonyme a dit…

Il faudrait faire des journées à thème : porte ouverte pour les bibliophiles barbus, (Octave si tu nous regardes, Bonjour !) porte ouverte pour les bibliophiles hétérosexuels( des deux sexes)genre meetic book fair, journée du livre, de la feraille et du jambon, etc ...
Textor (qui n'arrive plus à poster sous son compte google)

Nadia a dit…

Ah tiens, vu que ça faisait longtemps que je n'avais pas commenté (la cuisine, toujours la cuisine, femme soumise que je suis), hier, j'ai voulu écrire une pensée profonde sur Zola, et bien, que nenni ! impossible de poster sous mon compte google moi aussi. J'ai renoncé... le dîner brûlait.

Pierre a dit…

Apparemment, tout est revenu dans l'ordre puisque nous retrouvons notre quartier de mandarine préféré ;-))

J'ai enlevé la modération des commentaires jusqu'à nouvelle attaque de spams. La manipulation a peut-être été préjudiciable aux derniers articles ?

Quelqu'une veut bien mettre quelque chose de profond sur Zola ? (il avait une maitresse attitrée avec qui il a eu des enfants si cela peut déchainer les sarcasmes...) Pierre