vendredi 6 mai 2011
Oliver Wendell Holmes : Tous les médecins anglais sont des poètes, n'est-il pas ?
Dernière illustration des canons esthétiques recherchés par les tenants de l'Art-Nouveau à la fin du XIXeme siècle, l'ouvrage que je vous présente, aujourd'hui, en a toutes les caractéristiques mais en montre aussi tous les excès… Quand on pense que ce courant visait à l'origine à rendre l'art populaire, on constate encore une fois que les meilleurs sentiments voient souvent leurs buts détournés. Tout sauf populaire… Ouvrage de luxe. Du luxe ostentatoire même ! Voyez donc :
- L'ouvrage présente une reliure éditeur de conception exceptionnelle en raison des matériaux utilisés : Façon parchemin avec motifs et lettres dorées / Percaline estampée et signée avec teinte et dorure
- Le format est imposant (petit folio) et l'ouvrage pesant.
- les feuilles sont toutes montées sur onglet
- Le papier utilisé est un très épais vélin dont le grammage se rapproche du carton. Résultat : Les onglets sont en percaline et non pas en papier pour assurer la solidité de l'ensemble.
- Les photogravures sont protégées par des serpentes. On imagine le travail de main d'œuvre pour réaliser cet ouvrage
- Le texte est entièrement intégré dans un décor "champêtre flamboyant" très typé.
- Les dessins sont tous signés
- La tranche supérieure est dorée
- L'ouvrage est un ouvrage tiré en édition limitée et numérotée.
Malheureusement, cet ouvrage présente le défaut le plus désarmant pour une production de l'époque. Le papier présente des rousseurs notoires et notre plaisir est donc un peu gâché. On imagine malgré tout, quand le livre est allé rejoindre les rayonnages de notre bibliophile, sa fierté légitime ou son orgueil dissimulé… Comble du luxe : L'ouvrage ne contient qu'un seul poème ! Incroyable !! "Mais pas de n'importe qui", me direz-vous.
Oliver Wendell Holmes (1809 - 1894) est un écrivain, médecin, et poète américain du début du XXe siècle. Né à Cambridge, dans le Massachusetts, Oliver Wendell Holmes fit d'abord des études de droit à Harvard, avant d'entreprendre une carrière médicale à Paris et à Harvard, où il obtint son diplôme en 1836 et enseigna l'anatomie de 1847 à 1882, après avoir pratiqué dix ans durant et enseigné à Dartmouth. Doyen de la faculté de médecine de Harvard, il se tailla une solide réputation scientifique. Mais c'est comme poète, humoriste et conteur qu'il est le mieux connu. Ça, c'est ce que nous dit la toile. Il serait plus juste de dire qu'il a été complètement oublié par la postérité. Vous pouvez infirmer mon propos si vous avez des preuves ;-))
C'est la Maison Quantin, bien connue des bibliophiles qui assura l'édition en 1887. L'ouvrage ne devait pas être bon marché. Jean Luc était expert dans une vente, le mois dernier, et il présentait un exemplaire équivalent non relié. Je n'ose vous avouer le prix estimé par notre confrère…. Pierre
WENDELL-HOLMES (Oliver). La dernière feuille. Poëme illustré par George Wharton Edwards et F. Hopkinson Smith. Traduction de M. Bernard H. Gausseron. Paris, Maison Quantin 1887. Grand In-4 en reliure de l'éditeur, plat de toile grise à décor noir et doré, dos façon parchemin, titre doré sur le dos et le plat. Tête dorée. 51 feuilles montées sur onglet + table. Tirage limité à 800 exemplaires, celui ci n° 404. Des rousseurs. Très bel état de la reliure. 80 € + port
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3 commentaires:
Seul Jean-Luc doit savoir si l'ouvrage en chemise a été ravalé ou s'il est parti à un tarif prohibitif. Jean-Luc, si tu nous lis ;-)) Pierre
pour cet ouvrage, j'aurais plutôt pensé au japonisme qu'à l'Art Nouveau...
Vous avez raison, calamar. L'artiste hésite aussi... Pierre
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