jeudi 26 mai 2011

L'Altana ou la vie vénitienne d'Henri de Regnier. Un grand papier...


Henri de Régnier (1864 - 1936), poète et écrivain, a écrit de très beaux textes sur Venise.

" Ainsi rassurez-vous. Je ne vous vanterai pas le charme mystérieux de la Cité incomparable ; je ne m'exalterai pas sur la beauté lumineuse de la lagune, sur la complexité dédalienne des canaux, sur le pittoresque inextricable des « calli » ; je vous ferai grâce des gondoles et je ne les comparerai ni à des cygnes noirs, à la façon des romantiques, ni à des quartiers de lunes funèbres, à la manière des décadents ; je ne vous ferai pas remarquer l'élégance tout égyptienne de leur fer de proue dentelé qui fait songer à l'épervier sacré qui s'éployait au front de la reine Cléopâtre, ni les rapports que l'on peut découvrir entre la batte d'Arlequin et la rame du barcarol.


De même, je vous épargnerai la visite des musées et des églises et les dissertations sur l'architecture des façades dont s'enorgueillissent les principaux palais ; (...)Venise est vivante d'un prestige qui nous capte en son sortilège. Il nous met aux épaules la baûta de satin noir et au visage le masque de carton blanc. Qui ne s'est imaginé participer à son Carnaval et y poursuivre des aventures à la Casanova et à la Gozzi ?


Qui ne s'est vu, en pensée, pénétrant dans les salles du Ridotto et poussant des sequins d'or sur la table de pharaon? Venise se prête merveilleusement à ce besoin de vies imaginaires qui est en nous."


Ses Esquisses vénitiennes, l'Altana ou la Vie vénitienne, tout comme ses Récits vénitiens sont une immersion intime dans la véritable Venise, dans celle du cœur et des poètes. Le lieu préféré d'Henri de Régnier à Venise était l'Altana de la Ca' Dario dans le Dorsoduro d'où il admirait la cité des Doges... Ses amis l'appelaient “Stick” car il se promenait toujours avec une canne à pommeau, très distingué et presque distant. Comme il le disait lui-même, il ne cherchait pas à se faire de relations à Venise où il vivait essentiellement en solitaire, loin des hommes mais si proche de Venise.


Cet homme apparemment froid et distant était en fait quelqu'un de très sensible, de très humain. Son regard sur Venise est l'un des plus beaux que nous ayons lus. Au moment où il renonce à la " vie vénitienne " et invente un usage de Venise, Henri de Régnier peut enfin composer L'Altana, son chef-d’œuvre.


Dommage que la plupart de ses textes ne soient plus disponibles en librairie.... Heureusement, vous pouvez, pour une somme raisonnable, vous procurer ses œuvres chez des libraires d'ouvrages anciens. Les bibliophiles qui sont exigeants sur l'édition, la qualité du papier et la rareté de l'édition préféreront, à n'en pas douter, l'édition originale que je leur propose. Et ils auront bien raison ! Pierre


REGNIER (Henri de) : L'Altana ou la vie vénitienne, 1899-1924. Paris, au Mercure de France, 1928. 2 volumes brochés grand papier dans le format in-8 raisin, un des 154 exemplaires sur Hollande Van Gelder, exemplaire N° 128. 277 + 286pp. Etat parfait, le papier cristal d'origine est conservé et intact. Rare dans cet état. Vendu

4 commentaires:

pascalmarty a dit…

Ah, Venezia !… On a beau avoir l'impression de la connaître par cœur pour l'avoir vue tant de fois en tableaux, photos, films et compagnie, c'est quand même une sacrée claque quand on la voit en vrai. Et le plus frappant est sans doute à quel point ce n'est pas un musée. Je pense aux papys qui vendent leurs tomates sur fond de palazzi, aux barges qui ramassent les ordures, aux pousseurs de diables qui engueulent les touristes parce que, eux, ils travaillent…

Pierre a dit…

C'est tout à fait ça, Pascal. Nous avons fait notre voyage de noce, tradition oblige, dans la cité des Doges (avec visite incontournable des iles environnantes ) 10 ans après la cérémonie. Nous rêvons depuis ce jour d'y retourner. Mais nous irons dans un palace, cette fois-ci... Pierre

Anonyme a dit…

bonjour,
je m'adresse à vous car je recherche le tome 1 de cette édiétion grand papier. Je ne m'explique pas comment le premier volume a pu disparaître de ma bibliothèque. Le volume que j'ai encore a son papier cristal d'origine aussi mais je ne trouve aucun justificatif de tirage. je me souviens qu'il s'agissait du même tirage et du même papier que celui que vous aviez. Si par hasard un exemplaire ainsi dépareillé vous tombait sous la main, sachez que je suis preneur. Cordialement.

Pierre a dit…

Les miracles sont faits pour cela ;-)) Je note néanmoins... Cordialement. Pierre