Suite à la demande générale (sic), voici un livre qui réunit tous les critères à la mode chez les éditeurs du début du XXe siècle lorsqu'ils voulaient présenter à leurs clients et en particulier aux bibliophiles de l'époque, leurs " Nouveaux ouvrages de luxe".
Il est amusant de se rappeler que ce courant "Art Nouveau" s'est nourri, à son origine, d'une symbolique populaire et a forgé sa philosophie en réaction aux critères esthétiques de l'ère industrielle. Les gravures sur "bout de bois" qui représentaient l'illustration classique chez les grands imprimeurs se devaient de laisser la place au travail de l'artiste et ce mouvement comptait sur la photogravure pour réaliser cet idéal de personnalisation. Bien sûr, la Zincogravure est rapidement devenue industrielle mais le courant était né malgré ses détracteurs…
Vincent Lorant Heilbronn (1875-....), fut un illustrateur qui compta chez les disciples d'Eugène Grasset. Vous retrouverez cette "patte" et cette mise en page si caractéristique de cette époque dans les ouvrages de luxe. Assez bizarrement, je manque d'éléments biographiques sur cet illustrateur alors que ses affiches sont reconnues…
Il est associé dans cet ouvrage à un écrivain aujourd'hui méconnu. Jérôme Doucet (1865 – 1957) est un journaliste, auteur de comédies, de poésies, de contes, de livres pour la jeunesse. Doucet dirigea « Le Livre et l’Estampe » société d’édition d’art qui est l'éditeur de l'ouvrage présenté.
Bibliophile, il accorda tous ses soins passionnés à de luxueuses éditions originales et publia certains de ses ouvrages dans des éditions de luxe, comme celui que je vous présente ici. Il débuta au Républicain du Rhône. Rédacteur en chef du Publicateur, il fut appelé vers 1895 par René Baschet, propriétaire de L'Illustration, pour diriger la Revue illustrée. Très tôt, Doucet écrivit des livres pour enfants et notamment pour la Bibliothèque rose.
Il choisissait ses illustrateurs avec soin. Dès 1890, il avait travaillé avec Caran d'Ache puis Alfred Garth Jones, Harry Eliott et enfin Vincent Lorant Heilbronn que nous présentons aujourd'hui. L'ouvrage est dans la veine orientaliste de l'époque. Il s'agit d'une suite de trois contes mettant en scène des princesses, dont l’un se déroule au Japon (imprimé en bistre), le second en Égypte (en vert) et le dernier sur le Gange (en bleu).
Les éditions "Art Nouveau" reviendraient-elles à la mode ? Pierre
DOUCET Jérôme & LORANT-HEILBRONN Vincent. Princesses de Jade et de jadis. Aquarelles de Lorant-Heilbronn. Paris, Le Livre et l'Estampe, s.d. (1903). Exemplaire broché à couverture rempliée. Petit in folio, 76 pages non paginées. Édition originale tirée à 350 exemplaires. Le notre porte le N° 236 sur vélin d'Arches à la forme. Ouvrage orné à chaque page de compositions monochromes gravées en taille-douce, dans lesquelles s'intègre le texte, d'après des aquarelles de Lorant-Heilbronn. Quelques rousseurs. Certaines couleurs semblent un peu passées... Ex-libris. Bon état intérieur. 75 € + port
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
13 commentaires:
Octave dit : " ... que c'est beau !" (sourire)
B.
Euh, sur bois de bout, les gravures, pas sur bout de bois, ou alors juste dans les camps scouts.
Mais bon, c'que j'en dis… : D
Doucet soignait particulièrement ses éditions. Il a publié une centaine de contes du même genre, je crois ?
(si j'ai le temps je donnerai un peu de matière à Bertrand, à ce sujet...)
Oui, sur bois de bout ;-))
Doucet reviendra surement. Vous collectionnez aussi les bibliothèques roses, calamar ? Pas un peu bibliomane ? Pierre
non, là on est encore dans les illustrés, pas trop modernes il est vrai. Mais j'aime bien cette période, fin XIXe, début XXe.
Et puis, avoir un peu de tout, pour se faire une opinion, ce n'est pas plus mal... il ne faut pas trop se disperser tout de même, sinon ça deviendrait vite n'importe quoi, sans doute. Du coup, je n'achète pas d'incunable, ni d'édition Aldine, ni même d'Elzévir.
Nous sommes des gens très raisonnables ;-)) Pierre
Les faux commentaires sont des spams.
Google semble avoir remarqué le problème puisqu'ils ont activé la détection automatique de spams sur les blogs !
Je crois que c'est plus le fait du hasard que la notoriété de mon blog qui me vaut ce désagrément ;-)) Pierre
Edition très soignée avec des gravures bien jolies qui réfléchissent l’esprit de cette époque.
Cette semaine sera très illustrée, Rui ! Une parenthèse qui se terminera en beauté (féminine) avec Félicien Rops et Apoux... Pierre
Pierre, veuillez retirer le commentaires de Calamar sur les collectioneurs d'incunables, vous voyez bien que c'est un spam !! :)
Ceci étant dit, ce livre de Doucet est plutôt sympa pour un livre du XXème siècle.
Texty
Pierre a pris des cours de marketing direct... il aguiche... et péripatétise... il met l'eau à la bouche... il sait qu'Apoux et Rops sont deux de mes illustrateurs fétiches...
Quel gredin que le libraire !
B.
ce n'est plus du teasing, c'est de l'escroquerie ! où est donc Rops ? sans parler d'Apoux... nous sommes plusieurs à avoir réservé l'important budget d'achat de cette semaine, en prévision de cet évènement, et quoi ? rien... des ventes magnifiques nous sont certainement passées sous le nez, à cause d'un certain Mr Vidal de la Blache, dont les talents d'illustrateurs sont assez loin de mériter la moindre comparaison avec Félicien.
Non mais !
De tels ouvrages méritent que l'on s'attarde un peu à les présenter... On appelle ceci les préliminaires ;-))
Je savais que le Vidal-Lablache ferait l'unanimité ce qui m'a laissé du temps pour m'occuper d'Alphonse Lemerre aujourd'hui... Pierre
Enregistrer un commentaire