mercredi 8 décembre 2010

Sir Henry Morton Stanley : Une vie d'aventurier...


Le 10 novembre 1871, un jeune blanc (en fait, sa peau tirait sur le rose) arrive dans un village africain sur les bords du lac Tanganyika. Tandis que la population lui fait fête, un autre blanc, au visage émacié et à la barbe fournie, sort d'une case et se dirige lentement vers lui.

Le premier ôte son chapeau et lance au plus agé cette apostrophe aussi laconique qu'immortelle:
«Dr. Livingstone, I presume? ».
Le missionnaire David Livingstone (58 ans) n'avait pas rencontré d'Européen depuis cinq ans et passait pour disparu quand il fut ainsi retrouvé par le journaliste Stanley, de son vrai nom John Rowlands (30 ans). Henry Morton Stanley (1841-1904) est connu pour cette apostrophe so british mais aussi pour avoir exploré l'Afrique centrale par le fleuve Congo et pour nous avoir offert une relation de ses voyages qui fut un des plus grands succès de librairie de l'époque…


Livinstone était parti en 1858 aux frais du gouvernement. L'objectif était de remonter le fleuve Zambèze. Mais il échoue et, qui plus est, a le malheur de perdre sa femme au cours de l'expédition. Dix ans plus tard, il repart avec un plus modeste équipement pour explorer le lac Tanganyika, où il espère trouver les «fontaines d'Hérodote» à l'origine du Nil. Malade et abandonné par ses porteurs, c'est Stanley qui le retrouvera et réalisera ses propres rêves d'exploration.


Livingstone fait un bout de chemin avec son sauveteur mais, vieilli et fatigué, il restera en Afrique où il mourra quelques temps plus tard... Qui était Henri Stanley ? Selon les uns, un aventurier sans scrupules avide de coups médiatiques, selon les autres un excellent journaliste, voyageur infatigable en quête d'exploit…L'homme devait être friand de peur contrôlée et avide de ressentir le frisson du danger (pourvu qu'il n'en soit pas la victime), c'est certain ! Sa jeunesse cahoteuse pouvait l'expliquer…


Jeune garçon orphelin, abandonné par sa mère, exploité par ses tuteurs, violenté par ses précepteurs, ayant connu la maltraitance, il connaissait plus, que tout autre, le prix de la vie. Pris dans le tourbillon des guerres de sécession américaine, il en avait aussi, à l'opposé, constaté le peu de valeur…


Celui qui partait dans ces contrées inconnues à la découverte de nouveaux territoires, à la recherche d'autres hommes et d'autres cultures n'était pas un personnage désintéressé, il faut le savoir. On peut même assurer qu'il fut un des plus grands acteurs de la colonisation de l'Afrique à une époque ou ce continent était le pré-carré de la France et de l'Angleterre. Stanley travaillera pour le Roi des Belges et achètera à vil prix, une partie de l'Afrique centrale pour ce pays.


Il faut vraiment feuilleter les deux ouvrages que je vous présente pour se faire une idée sur le parcours de cet explorateur hors du commun. Parti du plus bas de l'échelle sociale, il finira anobli et sera élu à la Chambre des communes en tant que chargé des affaires coloniales et internationales. Il est impossible de résumer sa vie, en fait ! Des zones d'ombre et de lumière… Il n'est d'ailleurs pas impossible que la fameuse photographie de Rimbaud adulte, découverte il y a peu, soit celle de Stanley…Pierre


STANLEY Henri. A travers le continent mystérieux. Hachette, 1879, édition originale, format in-8, 496 + 544 p en deux tomes, découverte des sources méridionales du Nil, circumnavigation du lac Victoria et du lac Tanganika, descente du fleuve Livingstone ou Congo jusqu'à l'Atlantique, durée de l'expédition : 999 jours, distance parcourue : 7158 milles ou 11517 kilomètres, et contenant 9 cartes et 150 gravures. Reliure demi chagrin rouille, plats de papier coloré, dos à quatre nerfs, orné de motifs, pièce de titre et tomaison en lettres dorées, rousseurs claires et clairsemées. 2 tomes dans un très bel état.


STANLEY (Henri) Comment j'ai retrouvé Livingstone. Voyages aventures et découvertes dans le centre de l'Afrique. Paris, Hachette et Cie, 1874. Edition originale. 1 vol. in-8. Reliure demi chagrin rouille, plats de papier coloré, dos à quatre nerfs, orné de motifs, pièce de titre et tomaison en lettres dorées, rousseurs claires et clairsemées.(4) ff., 600 pp., 6 cartes h.-t. et 60 fig. gravées sur bois dans le texte dont plusieurs à pleine page. Rousseurs éparses. Première édition française de cet ouvrage qui raconte la fameuse expédition de Stanley en 1869 lancée à la recherche de l'explorateur Livingstone par le New York Herald Tribune .1 tome dans un très bel état. L'ensemble. Vendu

4 commentaires:

Textor a dit…

Un ouvrage qui fait rêver. Et abondamment illustré. Une gravure a attiré mon attention cette fois-ci, c'est celle intitulée "arabes noirs de Zanzibar". La femme porte un curieux masque à baguette de bois, très semblable à ceux que j'avais vu l'année dernière sur des omanaises lorsque je me baladais au Sultanat d'Oman à la recherche d'Arthur Rimbaud.

Les 2 ouvrages sont en reliure uniforme, il faudrait les vendre en un seul lot. Ce n'est pas la reliure d'éditeur. (un cartonnage vert à dos orné, nerfs apparents)

T

Jeanmichel a dit…

Qui fait rêver en effet.
J'ai souvent tenté d'imaginer, sans y parvenir, quelle put être l'émotion ressentie par le premier européen à surgir au bord du cratère Ngorongoro.
Mais peut-être serais-je déçu par les pensées qui lui vintent immédiatement à l'esprit puisque son objectif fut dès lors de faire fabriquer un fusil plus gros que celui qu'il possédait.

Pierre a dit…

Les pensées et les motivations des explorateurs d'alors sont insondables (et variés) même si leurs discours de façade sont connus. Quel peut bien être le point commun entre le Père Huc, Stanley ou Rimbaud ?

Les plus optimistes, les plus naïfs diront qu'une volonté bienveillante d'apporter le progrès, la connaissance ou la Foi sont les moteurs de ces aventuriers.

Les plus pessimistes diront que c'est l'attrait du pouvoir et en particulier du pouvoir colonial ou religieux qui les a fait braver les dangers de l'aventure.

Il faut peut-être aussi voir une addiction à l'adrénaline chez chacun d'eux ;-)) Pierre

Pierre a dit…

Tout à fait d'accord avec textor ! Un libraire qui se respecte devrait proposer l'ensemble ou à 360 + 180 = 540 € avec un avantage client de 30 € soit 510 € !

PS : Si vous trouvez des photos de Rimbaud "vieux" dans vos voyages, je suis preneur. Pierre