mercredi 4 août 2010

Claude Pocquet De Livonnière . Règles du Droit François


Présenter deux fois le même livre vous surprendra, peut-être. Un vrai lecteur ne s'intéressera qu'au texte et n'en verra pas l'intérêt. Un bibliophile, lui, cherchera l'édition originale si elle existe. Un collectionneur essaiera de se procurer les différentes éditions de ce même ouvrage… J'ai donc mis toutes les chances de mon côté pour vous vendre ces Règles du Droit François datant du 18eme siècle par Pocquet de Livonnière


J'ai trouvé fort peu de chose sur Mr Claude Pocquet de Livonnière, (1651-1726). Une rue d'Angers porte encore son nom. On sait aussi qu'il fut Conseiller au Présidial & Professeur Royal de Droit François en l'Université de la même ville et qu'il a écrit quelques ouvrages retraçant les us et coutumes de sa région. La famille du Comte Pocquet de Livonnière habitait au château de Chavigné, près Beaufort-en-Vallée dans le département de Maine-et-Loire et son blason était " D'azur, au lion d'or tenant de la patte dextre une tige de lis d'argent ; au chef d'argent chargé d'un serpent rampant, de sinople, lampassé de gueules ". Autant dire que l'on ne sait rien de lui si on se limite à ce billet perfectible ! Je vous renvoie néanmoins à son éloge mortuaire, lue devant l'Académie d'Angers le 3 juillet 1726 par M. Le Govello puis imprimée dans les Mémoires de Jean-Pierre Niceron, compilateur et écrivain français, né à Paris en 1685 et mort en 1738, tomeX, page 371 pour en savoir plus. Avouez que je vous aide…


On en sait plus, par contre, sur les Règles du Droit français mais il faut dire une vérité : Ces règles se présentent, depuis la nuit des temps, comme un énorme mille feuilles à qui l'on rajouterait des couches à chaque génération. Il devient indécent de les imprimer… Les règles de Claude Pocquet de Livonnière ont au moins cet avantage qu'elles sont abordables pour le néophyte et qu'elles n'ont pas changé sur le fond depuis le 18eme siècle. Lui même s'est beaucoup servi de Loysel, et des Arrêtés de Lamoignon, destinés eux aussi à préparer l'unité de la législation civile française… Ce n'est pas moi qui le dis !

Résumons :

- Un règlement est le terme générique en droit des actes d'un gouvernement; Les décisions d'un exécutif. Les ordonnances, les règlements en conseil d'état, les décrets, les arrêtés et les circulaires, sont des règlements.
- Le droit consiste en l'ensemble des règles juridiques socialement sanctionnées qui s'appliquent au fonctionnement des institutions d'un État et fixent les rapports entre les citoyens qui le composent.


Le droit, en France, est ainsi essentiellement composé de règles écrites. Il peut s'agir, bien sûr, des règles adoptées par les États mais aussi de la jurisprudence des juridictions nationales ou bien des règles fixées au plan local, tels les arrêtés municipaux, ou bien encore par des organismes professionnels, tel l'ordre des médecins, ou bien des règles conclues par les citoyens entre eux, tels les conventions collectives ou les contrats, ou bien enfin, de la simple coutume avec les deux pendants de ces règles :

Nul n'est censé ignorer la loi / Coutume fait loi

Classiquement, on place en premier lieu la Loi qui constitue l'ensemble des règles de droit écrit, puis La Coutume qui garde encore une place, certes minime, dans notre édifice juridique et ensuite la Jurisprudence, soit l'ensemble des décisions de justice auxquelles s'adossent de plus en plus les avocats, pour schématiser le droit français. Je ne suis pas un spécialiste vous le constatez… Je ne m'étendrai donc, pas plus, sur le contenu de ces deux ouvrages. Je pourrais argumenter sur l'estimation financière que j'ai faite pour ces deux livres semblables (seule la vignette de titre est différente) si vous le souhaitez… Pierre


POCQUET DE LIVONNIERE (Claude). Règles du Droit François. J.B Coignard, édition 1730. In-12. Relié plein veau. 2ff, XII, 711 pp, privilège, 3ff. Dos à 5 nerfs, motifs dorés entre les nerfs. Intérieur frais. Pièce de titre havane, lettres frottées. Tranches colorées. Coiffe et coins en bon état. Ex libris. Personnes - Différences de biens - Divers moyens d'acquérir - Contrats, Obligations et actions - Cessions et Transports. Recherché dans cet état. Édition originale. Bon état. Quelques annotations anciennes. 120 € + port


POCQUET DE LIVONNIERE (Claude). Règles du Droit François. Coignard édition. 1730. In-16 Carré. Relié plein veau. 2ff, XII, 711 pp, privilège, 3ff. Dos à 5 nerfs, motifs dorés entre les nerfs. Intérieur frais. Pièce de titre havane lettres dorées. Tranches rouges. Coiffe et coins en bon état. Ex libris. Personnes - Différences de biens - Divers moyens d'acquérir - Contrats, Obligations et actions - Cessions et Transports. Recherché dans cet état. Seconde édition. Une coiffe et coins restaurés. Un cahier central décalé. Peu fréquent à la vente. Vendu

9 commentaires:

Textor a dit…

Pierre,

Vous oubliez l’erreur ! L’erreur comme source de droit. « error communis facit jus » …

Le Pocquet de la Livonnière est un des premiers livres anciens que j’ai acheté, sur les quais je crois, ou à Becherel. C’était sous l’ancien régime, je recherchais des livres de droit alors....

Il est très amusant de lire ces vieilles règles qui ont fort inspirées les rédacteurs du code civil.

Textor

Pierre a dit…

Les règles de bon sens traversent, en effet, les régimes et Pocquet de Livonnière s'est, lui même, inspiré de ses ainés et en particulier des us et coutumes du Duché d'Anjou pour établir cet ouvrage.

Je constate que vous avez abordé plusieurs thèmes de la bibliophilie avant de vous intéresser, plus particulièrement, aux ouvrages du 15eme, 16eme et 17eme siècle. Qu'avez-vous fait des livres qui remplissaient vos étagères alors ? Les avez-vous vendus pour vous consacrer à votre nouvelle passion et la financer, ou bien, vous est-il impossible de vous séparer d'un livre acheté ? Pierre

Textor a dit…

Exact, je me suis intéressé à d’autres thèmes que les 15-16ème. J’ai une petite collection d’ouvrages qui traitent de l’histoire de la Savoie. Et d’ailleurs j’en achète toujours. Si vous trouvez le Pingonius n’hésitez pas à me le proposer ! Il y a eu aussi les livres de voyages, les livres de plantes (dont certains sont du 16ème il est vrai), un peu d’astronomie, etc. Et les philosophes du 18ème, Voltaire, Rousseau, Helvétius, Maupertuis.
Je ne vends aucun livre. Je garde tout, y compris les erreurs d’acquisition ! Plus exactement j’ai vendu un seul livre : Une édition in folio de Cicéron, début du 17ème avec une méchante reliure verte aux armes ; Je l’avais acquise par erreur dans une vente en levant la main pour me gratter la tête. 80 euros ou quelque chose comme cela. La vente était confuse et je crois même que le commissaire-priseur pensait vendre un autre lot.
Mais le papier était tout jauni , je ne pouvais vraiment pas garder cette horreur. Je l’ai mis en dépôt chez un ami libraire de Becherel. Qui l’a vendu en un rien de temps à un libraire anglais qui m’a remis 400 euros ce qui m’a fort étonné. Il parait que le livre était en maroquin et aux armes de Gomez de la Cortina !!
T

Pierre a dit…

Belle histoire... Il y a du vrai et du faux

Gomez de la Cortina faisait apposer ses armes sur le plat de ses ouvrages avec son nom sans utiliser de " pseudo" , J. Gomez de la Cortina et amicorum, c'est-à-dire, " appartenant à J. Gomez de La Cortina et à ses amis ". Vous le savez ;-))

J'ai très peu assisté à des ventes en salle manquant d'expérience dans ce domaine. De plus, j'ai la manie de me gratter la tête quand je suis distrait et je constate que ce travers peut s'avérer onéreux... Il faudra que vous nous fassiez un petit billet là dessus si cela ne vous dérange pas. Je suis sûr que nos lecteur (en été, je ne mets pas d' S à lecteur) en seraient ravis !

Merci d'avance. Pierre

Pierre a dit…

Un petit billet sur votre expérience des salles des ventes, bien sûr ! ;-))

Textor a dit…

Oui, je pourrais faire un billet sur les ventes aux enchères, il y a tant d'histoires à raconter, et d'autant que j'ai acquis chez un excellent libraire de Tarascon l'histoire des ventes aux enchères d'Henri Rochefort, mais j'aurais peur que Philippe Gandillet prenne la mouche !

Que voulez-vous dire par il y a du vrai et du faux ? il y a des faux Gomez de la Cortina ou bien vous ne croyez pas à mon histoire ? :)

T

Pierre a dit…

Je ne crois pas que vous n'ayez pas noté que les armes de ce grand bibliophile étaient apposées sur le premier plat de l'ouvrage, qu'un libraire de Becherel ne vous l'ait pas fait remarquer, qu'un libraire anglais soit bibliophile (sic) et que le prix d'un In folio plein maroquin soit de 80 € en salle des ventes ;-))

Mais je peux me tromper ! A Tarascon, il nous arrive aussi des histoires extraordinaires...

J'ai croisé Philippe Gandillet qui m'a assuré qu'un billet sur les salles des ventes au 21eme siècle serait d'un grand intérêt pour lui qui ne peut parler que du 19eme siècle, période où il a vécu. Pierre

Textor a dit…

Non, tout était vrai de vrai.[Au nord de la Loire on ne galège pas ! :)]. Mais il y a déjà longtemps, je ne connaissais pas grand chose aux livres et encore moins aux armes. J'ai dit 80 euros, c'est approximatif, nous vivions avec des francs dans la tête à l'époque. Le maroquin était à moitié décolé, je l'avais envoyé chez la relieuse se refaire une beauté avant de le vendre. C'était aussi avant l'internet, les libraires étaient moins savants ...

Pierre a dit…

C'est aussi vrai qu'il y a encore quelques temps, j'aurais dit que Gomez de la Cortina était le nom d'un matador !

Internet a permis à des provinciaux comme moi de progresser plus vite dans leur centre d'intérêt. Pierre