jeudi 14 janvier 2010

Lamartine. Le génie du Romantisme...


Alphonse de Lamartine (1790-1869) était à la fois un poète, un écrivain, un historien et un homme politique. La postérité l'a malheureusement placé entre deux géants de la littérature, Chateaubriand et Hugo qui lui ont fait de l'ombre à la façon des grands chênes… Sa jeunesse, à l'abri de la terreur révolutionnaire, se déroulera sur les bords de la Saône, à quelques lieues de Lyon, dans son petit château de Milly, tout près d'une nature qui lui inspirera ses plus beaux vers. Cette âme rêveuse et mélancolique débuta sa vie dans l'action et c'est en tant que capitaine du roi Louis XVIII que nous le verrons dans sa première fonction officielle : Garde du corps. Vu la taille du monarque, il fallait un escadron, me direz-vous… Puis ses goûts l'incitèrent plutôt à se tourner vers la littérature. Il fréquenta alors les salons, s'essaya à quelques tragédies et composa des élégies. En 1816, il rencontra, au lac du Bourget, celle qui devint l'Elvire du Lac avec qui il vécut une brève idylle (platonique) et qui mourut de tuberculose l'année suivante.

Ô temps ! Suspends ton vol, et vous, heures propices !
Suspendez votre cours :
Laissez-nous savourer les rapides délices
Des plus beaux de nos jours !


Menant, parallèlement, une carrière de diplomate en Italie, Lamartine conforta, de publication en publication, sa position de chef de file de la génération romantique. Élu à l'Académie Française en 1829, il connut un nouveau succès en publiant ses Harmonies poétiques et religieuses, œuvre d'un lyrisme puissant, qui révélait un poète en pleine possession de son talent. La révolution de juillet 1830 donna un tour nouveau à sa carrière et il se lança dans la politique. Après un premier échec à la députation en 1831, il s'embarqua pour un long voyage en Orient au cours duquel il perdit sa fille. Les esprits les plus aiguisés y verront un parallèle avec la disparition de la fille de Victor Hugo dans des conditions aussi soudaines.

Que me font ces vallons, ces palais, ces chaumières,
Vains objets dont pour moi le charme est envolé ?
Fleuves, rochers, forêts, solitudes si chères,
Un seul être vous manque, et tout est dépeuplé !


À son retour, il fut élu député et, jusqu'en 1848, défendit à la Chambre des idées libérales et progressistes. Il publia, en 1847, une "Histoire des Girondins", ouvrage qui lui valut d'être ministre du gouvernement. On cherchera en vain dans cet ouvrage le mot " Hélas ! ". A sa décharge, il faut préciser qu'il s'agissait d'un gouvernement républicain… Après son échec devant Louis-Napoléon Bonaparte à l'élection présidentielle, il ne fut plus, dès lors, qu'un homme de lettres contraint, en raison de ses dettes, à un travail forcé. Il mourut dans un oubli presque total et après avoir vendu peu à peu tous ses biens. Mistral qui lui devait sa renommée et son prix Nobel fit preuve d'une douleur sincère.

Dins un silenci grèu alor èu s'amagni
Et mut coum soun li mountagno
Au mitan de sa glori e de sa malamagno
Senso plagnun èu mourigué…



- JANIN Jules. Lamartine 1790-1869. Paris, Imprimerie Jouaust 1869 - in-18. 112 p, 4 pages de catalogue, titre en deux couleurs et illustré d'un portrait (eau forte de Martial), broché sous emboîtage, sur grand papier, excellent état. Envoi de l'imprimeur. Cet ouvrage édité à la mort de Lamartine en petit nombre est comme un panégyrique. Très beau texte. 128 €
- LAMARTINE (Alphonse de). Nouvelles méditations poétiques avec commentaires Paris, Hachette, 1900. In 8, 376p. Reliure demi-chagrin fauve à coins très élégante doublée d'un filet d'or. Pièce de titre, motifs dorés sur un dos lisse. Bel état. 30 €
- LAMARTINE (Alphonse de). Histoire des Girondins. 8 tomes fort in 8. Furne et Cie. W. Coquebert, édition originale. 1847. Reliés demi chagrin brun foncé, dos à faux nerfs, 458 + 418 + 400 + 398 + 414 + 414 + 413 + 384 p. Edition Originale. 32 portraits d'après RAFFET, rousseurs éparses. Bel état. Vendu
- LAMARTINE (Alphonse de). Oeuvres. Paris, Gosselin & Furne, 1832. 4 volumes in8, demi basane verte insolée. Dos lisse à motifs et pièces de titre dorés. Frottement sur les plats et aux coins. 355, 339, 359, 375p. Titre orné d'1 vignette par T. johannot. T.I : Premières Méditations poétiques - La mort de Socrate - Épîtres et poésies diverses. T.II : Nouvelles Méditations - Le dernier chant du pèlerinage d'Harold. T.III : Harmonies poétiques et religieuses (livres 1, 2 & 3). T.IV : Harmonies poétiques, livre IV - Le chant du Sacre - Épîtres et poésies diverses - Discours à l'Académie française. Les Harmonies sont publiées ici pour la 1ère fois en édition collective (Vicaire IV, 1043-4). Grandes marges. Pas de rousseurs mais quelques traces d'usure. Ex-libris. Bibliothèque séminaire. 125 € + port

4 commentaires:

Pierre a dit…

Le "Lamartine" n'est pas vendeur. C'est bien dommage. Pierre

Anonyme a dit…

La Martine qui fait du naturisme, si.

Montag

Textor a dit…

Je ne sais pas si Lamartine est facile à vendre de nos jours, mais votre article était bien sympathique et nous renvoie à des belles balades sur les bords du lac du Bourget….
Qu’il soit dans ton repos, qu’il soit dans tes orages,
Beau lac, et dans l’aspect de tes riants coteaux,
Et dans ces noirs sapins, et dans ces rocs sauvages
Qui pendent sur tes eaux.


Qu’il soit dans le zéphyr qui frémit et qui passe,
Dans les bruits de tes bords par tes bords répétés,
Dans l’astre au front d’argent qui blanchit ta surface
De ses molles clartés.

Que le vent qui gémit, le roseau qui soupire,
Que les parfums légers de ton air embaumé,
Que tout ce qu’on entend, l’on voit ou l’on respire,
Tout dise : Ils ont aimé !

Pierre a dit…

J'ai une tendresse particulière pour Lamartine (que j'ai bien cachée) car c'était un homme généreux avec les autres et modeste pour lui-même.

Je devrais, par mes racines, préférer Chateaubriand mais quand je me prends à l'aimer me revient toujours cette remarque d'un de ses ennemis fidèles " Chateaubriand croit qu'il est sourd car il n'entend plus parler de lui-même".

Pierre