Je crois que j’ai eu beaucoup de chance dans la vie… j’ai
quand même remarqué que plus je travaillais, plus j’en avais !
Assez bizarrement, et contrairement à ce que pourrait
laisser supposer le coup du sort qui vient de me tomber dessus, je considère
que j’ai toujours eu beaucoup de chance dans la vie. Fils de parents (très) séparés à une
époque où les enfants en souffraient, j’ai été élevé par des grands-parents discrets
comme l’étaient alors les ex-pétainistes repentis. Mon grand-père qui avait eu des hauts et des bas me disait souvent : « il ne faut pas péter plus haut
que son cul » et cette maxime d’une sagesse toute populaire m’a accompagné
toute ma vie. J’ai ensuite suivi une scolarité mouvementée où, par deux fois, un instituteur en blouse grise puis
un professeur de classes préparatoires de la République m’ont généreusement aidé : si j’ai eu de la réussite à mon brevet élémentaire des collèges et aux
concours d’entrée aux écoles vétérinaires, c’est, en partie, grâce à eux. J’ai
eu, de la même façon, beaucoup de chance de rencontrer mon épouse ; je peux l’écrire
ici puisqu’elle ne lit absolument jamais mes billets sur le blogue ! Elle n’est
pas parfaite, mais je ne désespère pas, qu’avec le temps, elle le devienne…
Je pourrais vous donner d’autres exemples de cette chance,
que ce soit dans le cadre de mon activité de vétérinaire, ou dans celui de
libraire d’ouvrages anciens. Le tout est de savoir saisir la chance quand elle passe ! Cela
nécessite cependant de ne pas ménager sa peine.
Notre travail nous sert, non pas seulement parce qu’il est
notre gagne-pain, non pas seulement parce qu’il est le compagnon sévère de nos
heures utilement employées, mais encore car il est le témoignage social le plus
efficace que nous puissions prêter en face de nos semblables. Une profession,
c’est un des titre de noblesse de l’homme moderne, ce qui lui donne sa
véritable importance, c’est aussi ce qui
sépare l’homme de l’animal dirait le vétérinaire. Grâce à elle, quand nous
paraissons en société, nous y sommes dénommés par le bien que nous pouvons
faire, et soyez sûrs que nous ne tarderons pas en recevoir une secrète et légitime récompense ! Pourquoi ? Pour cette excellente raison qu’il y a
toujours, à tout bien social accompli, une rémunération attachée dont les
hommes savent se rendre compte !
Cependant, aujourd’hui, travailler demeure parfois pour
nos enfants un Graal inaccessible. Certains l’expliquent par la mécanisation ou
l’informatisation de beaucoup de métiers, d’autres par une difficulté de notre
société européenne à s’adapter à la mondialisation, ou par l’incapacité des hommes
politiques à anticiper l’évolution de notre société… Auparavant, plus on
travaillait, plus on avait de la chance ; aujourd’hui, on a de la chance si on travaille
!
Le devoir de la société est pourtant de procurer à chacun le développement de
toutes ses facultés et la satisfaction de se sentir utile. Il faut
néanmoins de l’audace, de nos jours, pour être son propre créateur d’entreprise.
Beaucoup de jeunes préfèreront la sécurité d’un système salarié. On oublie
cependant que la profession indépendante la plus humble et la plus dédaignée,
si elle venait à manquer, manquerait à toute la société. C’est une des lois de la
solidarité humaine ! Pierre
2 commentaires:
Belle "leçon" d'introduction à la vie active dans la société : "à partager", diraient les "facebookers".Chacun a son histoire, ses rencontres, ses joies, ses peines, sa chance : mais il est vrai, avec le "recul", privilège de l'âge,que le travail en est le directeur et le moteur.
Très bonne journée !
Merci, Jean-Paul.
Il est vrai que je ne suis pas retourné sur Facebook depuis quelque temps, lieu où j'ai beaucoup d'amis puisque je recyclais mes articles quotidiens sur ce réseau social. Jusqu'à là, je ne pensais pas qu'il était de bon ton de partager ces petites "pensées sous le masque" qui ne sont pas toujours légères ! Peut-être pourrais-je commencer avec ce billet ? Pierre
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