mardi 19 avril 2016

La plume sous le masque : Pensée du 13eme jour…




Pour l'âme humaine, si un corps sain est un hôte, un corps malade est une prison…

Cette pensée sous le masque est la conséquence de la lecture du livre de chevet qui accompagne mon premier sommeil, en ce moment : une suite de réflexions de trois amis sur la sagesse. Ces trois interlocuteurs, de toutes confessions confondues, sont d’accord sur le fait que nous ne serions que les locataires de notre corps…

Nous ne pouvons cependant nier que l’âme et le corps réagissent l’un sur l’autre ; la médecine nous en donne de nombreux exemples. L’existence indépendante de l’âme résiste-t-elle alors à l’analyse et au bon sens ? D’ailleurs, ce n’est pas seulement l’être humain, mais toutes les choses sur terre qui possèderait une " Âme ". Les animaux auraient une âme, tout comme les plantes et même les objets inanimés si l’on en croit Lamartine, de son prénom Alphonse…

Si nous considérons l’homme, nous trouvons une faculté supérieure, une intelligence que nous ne rencontrons nulle part ailleurs à un si haut degré de développement dans le reste de la nature vivante. Dans l’homme, nous trouvons un esprit doué de jugement et de raison, qui étudie les merveilles de la nature et les comprend, calcule les effets et les causes et approfondit tous les secrets de l’univers.

De tout temps, on s’est appliqué à sonder la nature de ce principe supérieur, à étudier les liens qui existent entre l’âme et le corps. Je dois reconnaître que je n’avais, moi-même, jamais aussi bien compris la nature cérébrale de ce principe que depuis que des mains habiles en ont extrait une fraction avariée !

L’âme ne serait-elle que la réunion de courants nerveux intimement liés au corps et donc dépourvue de toute existence indépendante ? C’est ce que semblent dire les scientifiques et les chirurgiens. L’âme et le corps formeraient alors un seul et même tout et l’âme serait donc aussi instable que le corps dont elle tirerait son origine. Prenons le cas de l’enfant à la naissance ! Il reçoit des impressions qui le réveillent du sommeil où il a été plongé, à peu près complètement, jusqu’à là (à l’abri de toute influence extérieure). Ses sens ne sont pas encore développés et ses facultés intellectuelles limitées. Le nouveau-né éprouve alors des sensations. Il ne les perçoit pas. Ce sont ces sensations éprouvées par le corps qui développeront ce que l’on appellera plus tard son âme

Les croyants, les catholiques dans mon cas, objecteront qu’un des dogmes de la foi est justement la séparation du corps et de l’âme, au moins provisoirement, puisque la résurrection nous est promise ! C’est le dogme de l’immortalité de l’âme. Et si "l’âme", ce n’était pas tout simplement "la vie" ? Pierre

8 commentaires:

Nadia a dit…

Je trouve très très intéressant, pour commencer sa journée au bureau, de lire un tel article, et d'être amenée à y réfléchir pour, rompant avec mes habitudes, n'y répondre que plus tard. Toutes nos journées devraient ainsi débuter, plutôt que passer la liste des courses en revue ou étendre une lessive (l'un n'empêchant pas l'autre cependant).

J'y reviendrai en soirée. Je vais en attendant sonder l'âme de mes collègues :-))

ps : juste une chose : les dogmes de l'église, il me semble qu'ils devraient être comme les lois et autres codes : révisés régulièrement !

Jean-Paul Fontaine, dit Le Bibliophile Rhemus a dit…

Abominablement cartésien, j'en suis resté à l'étymologie ("anima" = souffle) : l'âme serait donc la vie.
Et, suivant Descartes, j'en suis resté à la localisation de l'âme dans la glande pinéale, ou épiphyse : glande « unique, et comme suspendue au milieu
des ventricules du cerveau par deux filaments nerveux et flexibles qui lui
permettent de se mouvoir en tout sens, et par où elle reçoit toutes les
impressions que le cours des esprits, ou du fluide quelconque qui coule dans
les nerfs, y peut apporter de tout le reste du corps », écrit-il.

Nadia a dit…

Je ne me suis jamais vraiment entraînée à vouloir définir ce qu'était l'âme. C'est pour moi un peu comme quand on parle du coeur. On ne parle pas vraiment de l'organe, mais de toute la symbolique autour ; aimer avec son coeur, avoir mal au coeur (ce qui peut vouloir dire deux choses différentes), etc. J'ai un ami qui me ramène tout le temps à la réalité en me disant "le coeur est un organe". Je ne vais pas dire ici ce que je lui ai répondu un jour, ce serait politiquement incorrect :-) je te le dirai en privé.

Alors l'âme... il paraît que c'est ce qui reste de nous quand nous mourrons, qu'elle ne meurt jamais. Serait-ce elle qui nous tricoterait des vies ultérieures, venant du fond des temps, comme un filigrane dans nos différentes existences ? (ce que je crois personnellement)... j'aime bien cette idée. Il faut bien qu'il y ait une continuité non ? Oui, mais alors, si je suis réincarnée en plante ou en animal, ils ont donc une âme aussi ?

Bon, tu vois, j'aurais dû rester en cuisine. Je ne vais pas faire avancer le débat :-))

Pierre a dit…

Je vous vois bien réincarnèe en chat, Nadia. Le tout est cependant de trouver une propriétaire aussi sympathique et attentionnée que vous et d'accepter avec résignation la perte de vos organes reproducteurs dans l'affaire,.. Quand on change d’âme, on risque parfois d'y perdre les voluptés du cœur !

Pierre

Daniel a dit…

L’âme du violon est une belle métaphore, sans elle pas de vibration, pas de tension, pas de vie de l’instrument, déplacez la d’un millimètre et le caractère change, il devient grave, sourd ou clair, enlevez la et le violon n’est plus qu’une caisse de bois sans vie, elle fait tout et pourtant sans un corps d’instrument sain et de bonne facture elle n’est rien. Que survienne une fracture d’âme, et c'est toute le corps qui se fissure, alors le violoniste pleure. Mais ce qui est plaisant, c’est qu’un violon oublié dans un placard s’endort, se ferme, confiez le à un soliste et un bon luthier, en quelques mois ils le réveilleront et pourront refaire vibrer non seulement l’âme du violon, mais l’âme des compositeurs. Pour revenir à l’âme humaine, il faut écouter de la musique de Bach, et peut être approche on de l’oreille ce qu'elle est ?...

Daniel B.

Nadia a dit…

Mon très cher Pierre... mes organes reproducteurs, même si je n'aime pas l'idée de les voir finir dans une poubelle de vétérinaire, ne reproduisent plus rien depuis un moment déjà :-)))
Quant aux voluptés du coeur, je préfère m'en tenir éloignée, c'est plus sûr si je veux que cet organe dure encore longtemps, à force de le malmener, il pourrait bien me le faire payer !
Oui, un chat. Bien entendu. Il n'était pas question d'autre chose.

Pierre a dit…

Magnifique démonstration Daniel !

Je me réjouis à l'avance de nos futures rencontres et de nos futures discussions. Nous connaissant, je sais qu'elles prendront des chemins de traverse pour aller à l'essentiel : la qualité du vin qu'on nous servira et la préparation des cuisses de grenouilles que nous dégusterons !

Amitiés. Pierre

Jean-Paul Fontaine, dit Le Bibliophile Rhemus a dit…

" L'amour des livres crée une âme douce, indulgente, sensible." (Paul Acker, In Excelsior, 1913)