jeudi 14 avril 2016

La plume sous le masque : Pensée du 9eme jour…




Je crois que j’ai eu beaucoup de chance dans la vie… j’ai quand même remarqué que plus je travaillais, plus j’en avais !

Assez bizarrement, et contrairement à ce que pourrait laisser supposer le coup du sort qui vient de me tomber dessus, je considère que j’ai toujours eu beaucoup de chance dans la vie. Fils de parents (très) séparés à une époque où les enfants en souffraient, j’ai été élevé par des grands-parents discrets comme l’étaient alors les ex-pétainistes repentis. Mon grand-père qui avait eu des hauts et des bas me disait souvent : « il ne faut pas péter plus haut que son cul » et cette maxime d’une sagesse toute populaire m’a accompagné toute ma vie. J’ai ensuite suivi une scolarité mouvementée où, par deux fois, un instituteur en blouse grise puis un professeur de classes préparatoires de la République m’ont généreusement aidé : si j’ai eu de la réussite à mon brevet élémentaire des collèges et aux concours d’entrée aux écoles vétérinaires, c’est, en partie, grâce à eux. J’ai eu, de la même façon, beaucoup de chance de rencontrer mon épouse ; je peux l’écrire ici puisqu’elle ne lit absolument jamais mes billets sur le blogue ! Elle n’est pas parfaite, mais je ne désespère pas, qu’avec le temps, elle le devienne…

Je pourrais vous donner d’autres exemples de cette chance, que ce soit dans le cadre de mon activité de vétérinaire, ou dans celui de libraire d’ouvrages anciens. Le tout est  de savoir saisir la chance quand elle passe ! Cela nécessite cependant de ne pas ménager sa peine.

Notre travail nous sert, non pas seulement parce qu’il est notre gagne-pain, non pas seulement parce qu’il est le compagnon sévère de nos heures utilement employées, mais encore car il est le témoignage social le plus efficace que nous puissions prêter en face de nos semblables. Une profession, c’est un des titre de noblesse de l’homme moderne, ce qui lui donne sa véritable importance, c’est aussi  ce qui sépare l’homme de l’animal dirait le vétérinaire. Grâce à elle, quand nous paraissons en société, nous y sommes dénommés par le bien que nous pouvons faire, et soyez sûrs que nous ne tarderons pas en recevoir une secrète et légitime récompense ! Pourquoi ? Pour cette excellente raison qu’il y a toujours, à tout bien social accompli, une rémunération attachée dont les hommes savent se rendre compte !

Cependant, aujourd’hui, travailler demeure parfois pour nos enfants un Graal inaccessible. Certains l’expliquent par la mécanisation ou l’informatisation de beaucoup de métiers, d’autres par une difficulté de notre société européenne à s’adapter à la mondialisation, ou par l’incapacité des hommes politiques à anticiper l’évolution de notre société… Auparavant, plus on travaillait, plus on avait de la chance ; aujourd’hui, on a de la chance si on travaille ! 

Le devoir de la société est pourtant de procurer à chacun le développement de toutes ses facultés et la satisfaction de se sentir utile. Il faut néanmoins de l’audace, de nos jours, pour être son propre créateur d’entreprise. Beaucoup de jeunes préfèreront la sécurité d’un système salarié. On oublie cependant que la profession indépendante la plus humble et la plus dédaignée, si elle venait à manquer, manquerait à toute la société. C’est une des lois de la solidarité humaine ! Pierre

2 commentaires:

Jean-Paul Fontaine, dit Le Bibliophile Rhemus a dit…

Belle "leçon" d'introduction à la vie active dans la société : "à partager", diraient les "facebookers".Chacun a son histoire, ses rencontres, ses joies, ses peines, sa chance : mais il est vrai, avec le "recul", privilège de l'âge,que le travail en est le directeur et le moteur.
Très bonne journée !

Pierre a dit…

Merci, Jean-Paul.

Il est vrai que je ne suis pas retourné sur Facebook depuis quelque temps, lieu où j'ai beaucoup d'amis puisque je recyclais mes articles quotidiens sur ce réseau social. Jusqu'à là, je ne pensais pas qu'il était de bon ton de partager ces petites "pensées sous le masque" qui ne sont pas toujours légères ! Peut-être pourrais-je commencer avec ce billet ? Pierre