Les épreuves raffermissent les grandes passions et débarrassent des petites…
Les philosophes modernes, comme dans le bouddhisme zen,
proposent à leurs lecteurs la stratégie du dépouillement pour atteindre une
parfaite sérénité dans leur vie. J’ai découvert ceci, hier soir, dans mon livre
de chevet du moment. C’est donc aujourd’hui, sous le masque, que j’ai médité
sur cette pertinente recommandation. J’aurais, bien sûr, préféré la développer
sous un arbre à palabres avec quelques amis idolâtres comme moi mais les
circonstances m’obligent à ce monologue intérieur. Je me suis donc "autodemandé" jusqu’à
quel point j’arriverais à me débarrasser
de mes passions…
Bien évidemment, je ne parle pas ici des passions
amoureuses qui sont dictées par des prétextes complexes qui laissent les
scientifiques perplexes sur l’attirance des sexes (sic). Je peux cependant
confirmer, maintenant, que mariés pour le meilleur et pour le pire, c’est
parfois dans le pire (dans les épreuves par exemple) que se raffermissent les
passions amoureuses des époux dans le couple. Ne vous rendez pas malade pour
vous en convaincre : faites-moi confiance !
Ces mêmes philosophes ont pourtant, le plus souvent,
soutenu l'irrationalité des passions. Elles seraient comme des forces obscures
néfastes à notre équilibre, un développement monstrueux de notre ego, bref, les
signes d’une tendance maladive irraisonnée selon certains… C'est ce concept culpabilisant
qu'il faudrait reconsidérer aujourd’hui avec bienveillance : le conflit raison et
passion est-il réel ? Doit-on se débarrasser de ses passions pour faire plaisir
aux philosophes ? Doit-on les assumer pour donner un sens à notre vie ?
J’ai donc établi une check-list des passions plus ou
moins raisonnables qui ont rempli ma vie et je me suis demandé quelles étaient
celles qui avaient été raffermies par l’adversité. Amis bibliophiles, voici une
bonne nouvelle ! ! La passion de la lecture, la passion des beaux livres,
la passion des bons ouvrages n’a pas disparu dans les épreuves. Si je n’achète
plus de beaux exemplaires en ce moment, ce n’est pas faute d’envie mais parce
qu’il me faut (provisoirement, j’espère) être raisonnable d’un point de vue financier.
J’ai néanmoins acheté tant de livres anciens par le passé que le mal n’est pas
grand… Qu’on me donne encore un peu de temps pour récupérer ma bonne santé et
je vous assure que j’ai quelques collections qui ne demandent qu’à être complétées !
Les libraires qui exposeront au "Grand Palais", l’année prochaine, peuvent déjà
m’envoyer des cartons d’invitation !
Nonobstant, de petites passions légères ont quand même
survécu à l’épreuve. Samedi après-midi, un ami est venu me chercher pour boire
une bière (sans alcool) à la terrasse d’un café de Saint-Rémy de Provence. Une
jeune femme est passée devant nous, les bras chargés de copies d’élèves à
corriger. Elle portait un charmant tailleur moulant quand je l’ai vue
disparaître au coin de la rue. Je dis alors à mon ami : " Quel beau métier, professeur "
!.. Et il me confirma alors avec un sourire complice que ma modeste passion pour les contrepèteries approximatives n’avait
pas totalement disparue… Pierre
3 commentaires:
Comme l'écrit Jonathan Swift et comme me le rappelle mon ami René dans un courrier personnel : " faire disparaître nos besoins en supprimant nos désirs équivaut à se couper les pieds pour ne plus devoir porter de chaussures".
Cette réflexion tapée du bon sens me convient parfaitement. Pierre
Ben non... pas d'accord moi.
Un besoin ou un désir sont deux choses bien différentes que malheureusement nous confondons souvent. C'est ainsi que je possède pléthore de chaussures pour mettre quasiment toujours les mêmes et qu'en matière amoureuse, cela conduit direct à notre perte. De là à vous couper....
(je m'égare)
La passion amoureuse répond au désir, pas au besoin, Nadia !
Il n'empêche que certaines femmes ont besoin de se rassurer quand il s'agit de plaire, et qu'elles peuvent alors provoquer le désir chez l'homme. Vous pouvez essayer de voir si ça fonctionne encore pendant ce week-end, par exemple... Au pire vous reviendrez avec une paire de chaussures ;-))
Amicalement. Pierre
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