mercredi 27 avril 2016

La plume sous le masque : Pensée du 17eme jour…




Les épreuves raffermissent les grandes passions et débarrassent des petites…

Les philosophes modernes, comme dans le bouddhisme zen, proposent à leurs lecteurs la stratégie du dépouillement pour atteindre une parfaite sérénité dans leur vie. J’ai découvert ceci, hier soir, dans mon livre de chevet du moment. C’est donc aujourd’hui, sous le masque, que j’ai médité sur cette pertinente recommandation. J’aurais, bien sûr, préféré la développer sous un arbre à palabres avec quelques amis idolâtres comme moi mais les circonstances m’obligent à ce monologue intérieur. Je me suis donc "autodemandé" jusqu’à quel point  j’arriverais à me débarrasser de mes passions…

Bien évidemment, je ne parle pas ici des passions amoureuses qui sont dictées par des prétextes complexes qui laissent les scientifiques perplexes sur l’attirance des sexes (sic). Je peux cependant confirmer, maintenant, que mariés pour le meilleur et pour le pire, c’est parfois dans le pire (dans les épreuves par exemple) que se raffermissent les passions amoureuses des époux dans le couple. Ne vous rendez pas malade pour vous en convaincre : faites-moi confiance !

Ces mêmes philosophes ont pourtant, le plus souvent, soutenu l'irrationalité des passions. Elles seraient comme des forces obscures néfastes à notre équilibre, un développement monstrueux de notre ego, bref, les signes d’une tendance maladive irraisonnée selon certains… C'est ce concept culpabilisant qu'il faudrait reconsidérer aujourd’hui avec bienveillance : le conflit raison et passion est-il réel ? Doit-on se débarrasser de ses passions pour faire plaisir aux philosophes ? Doit-on les assumer pour donner un sens à notre vie ?

J’ai donc établi une check-list des passions plus ou moins raisonnables qui ont rempli ma vie et je me suis demandé quelles étaient celles qui avaient été raffermies par l’adversité. Amis bibliophiles, voici une bonne nouvelle ! ! La passion de la lecture, la passion des beaux livres, la passion des bons ouvrages n’a pas disparu dans les épreuves. Si je n’achète plus de beaux exemplaires en ce moment, ce n’est pas faute d’envie mais parce qu’il me faut (provisoirement, j’espère)  être raisonnable d’un point de vue financier. J’ai néanmoins acheté tant de livres anciens par le passé que le mal n’est pas grand… Qu’on me donne encore un peu de temps pour récupérer ma bonne santé et je vous assure que j’ai quelques collections qui ne demandent qu’à être complétées ! Les libraires qui exposeront au "Grand Palais", l’année prochaine, peuvent déjà m’envoyer des cartons d’invitation !

Nonobstant, de petites passions légères ont quand même survécu à l’épreuve. Samedi après-midi, un ami est venu me chercher pour boire une bière (sans alcool) à la terrasse d’un café de Saint-Rémy de Provence. Une jeune femme est passée devant nous, les bras chargés de copies d’élèves à corriger. Elle portait un charmant tailleur moulant quand je l’ai vue disparaître au coin de la rue. Je dis alors à mon ami : " Quel beau métier, professeur " !.. Et il me confirma alors avec un sourire complice que ma modeste passion pour les contrepèteries approximatives n’avait pas totalement disparue… Pierre

3 commentaires:

Pierre a dit…

Comme l'écrit Jonathan Swift et comme me le rappelle mon ami René dans un courrier personnel : " faire disparaître nos besoins en supprimant nos désirs équivaut à se couper les pieds pour ne plus devoir porter de chaussures".

Cette réflexion tapée du bon sens me convient parfaitement. Pierre

Nadia a dit…

Ben non... pas d'accord moi.
Un besoin ou un désir sont deux choses bien différentes que malheureusement nous confondons souvent. C'est ainsi que je possède pléthore de chaussures pour mettre quasiment toujours les mêmes et qu'en matière amoureuse, cela conduit direct à notre perte. De là à vous couper....

(je m'égare)

Pierre a dit…

La passion amoureuse répond au désir, pas au besoin, Nadia !

Il n'empêche que certaines femmes ont besoin de se rassurer quand il s'agit de plaire, et qu'elles peuvent alors provoquer le désir chez l'homme. Vous pouvez essayer de voir si ça fonctionne encore pendant ce week-end, par exemple... Au pire vous reviendrez avec une paire de chaussures ;-))

Amicalement. Pierre