Un ouvrage qui aurait pu finir à la poubelle, un nom d'auteur inconnu, un envoi à une personne qui l'est pas moins… c'est le lot de nombre de livres qui remplissent les caisses des libraires d'ouvrages anciens ! Et puis, un jour de grande oisiveté, on feuillette négligemment cet exemplaire, on en découvre le charme et on se propose d'en faire partager le contenu. Un éditeur comme Paul Ollendorff n'a pas pu investir dans une pareille publication sans avoir été, lui-même, séduit.
J'ai choisi le poème le plus modeste de ce recueil. Une situation qui a dû faire fantasmer nombre
de nos aïeux : l'heure du bain en 1881…
C'est l'heure du bain. La plage fourmille :
La mer étincelle ; et tombant d'aplomb
Du haut du ciel bleu sur le sable blond
Le joyeux soleil de juillet nous grille.
Jolis petits pieds chaussez l'espadrille.
O jupes, glissez : place au pantalon !
Il n'est pas trop large, il n'est pas trop long :
La jambe se voit comme la cheville.
Puis, le bain fini, chacun sort de l'eau :
Le costume alors colle à la peau ;
Et, dans le peignoir de blanche flanelle,
La belle baigneuse a trop lentement
Caché le frisson de son corps charmant
Pour qu'il reste encor un secret en elle.
Peut-être ce Georges Clerc – gentil voyeur des plages - était-il
de votre famille. Peut-être cherchez-vous cet exemplaire depuis longtemps ? Si
j'ai pu, au moins, servir à cela dans ma courte carrière de libraire ! Pierre
On me précise que l'envoi de ce petit opuscule était destiné à Mounet-Sully, célèbre acteur de la Comédie Française de la fin du 19eme siècle (avec Sarah Bernhardt dont il fut l'amant). Cet ouvrage provient donc d'une excellente bibliothèque... Le surcroit d'estimation engendré par l'envoi ira, bien évidemment, intégralement dans les poches de celui qui en démontré l'existence !
On me précise que l'envoi de ce petit opuscule était destiné à Mounet-Sully, célèbre acteur de la Comédie Française de la fin du 19eme siècle (avec Sarah Bernhardt dont il fut l'amant). Cet ouvrage provient donc d'une excellente bibliothèque... Le surcroit d'estimation engendré par l'envoi ira, bien évidemment, intégralement dans les poches de celui qui en démontré l'existence !
CLERC (Mon vide-poche. Paris, Paul Ollendorff,
éditeur, 1881. Un volume in-12. Couverture illustrée, broché, 184 pages. Édition sur joli papier vergé. 35 € + port
5 commentaires:
Je découvre un deuxième exemplaire à la vente sur la toile...Wouahhhhh ! Pierre
Mounet-Sully est tout de même un peu moins inconnu que Georges Clerc.
En fait, je ne suis pas certain du "Mounet-Sully" car je vois Monnet-Sully en toute lettre. Mais si c'est "Mounet", alors là, j'augmente mon estimation... Pierre
Quand on compare la graphie "ou" de Mounet-Sully à celle juste en dessous de "souvenir" et qu'on constate que le "u" et le "n" sont tracés différemment, on est en droit de ne pas hésiter : oui, c'est de Mounet-Sully dont il s'agit !
Jean-Michel
Merci, Jean-Michel pour votre démonstration lumineuse et votre avis éclairé ;-))
Je m'en vais de ce pas - de ces deux doigts, devrais-je dire - compléter ma fiche et mettre un zero de plus à mon estimation...
Pierre
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