On pourrait croire qu'il n'y a aucun fil conducteur dans la présentation de mes ouvrages à la vente. Erreur ! Et quand je ne le recherche pas, il se tisse de lui-même. Ainsi, aujourd'hui, c'est Jules Arène, le frère de Paul Arène [dont j'ai proposé un magnifique exemplaire à la vente avant-hier] qui accueille, en Grèce, Charles Maurras à son arrivée au port d'Athènes…
Nous sommes en 1896, les premiers Jeux olympiques de
l'ère moderne organisés par le Comité international olympique viennent de se
dérouler du 6 au 15
avril 1896, neuf jours de compétition pendant lesquels 241 sportifs se
sont affrontés dans neuf sports différents pour un total de 122 médailles.
Charles Maurras a été envoyé à Athènes par Gustave Janicot, directeur de la
" Gazette de France ". Ce n'est pas un compte-rendu sportif qu'il
nous ramènera de son voyage mais une flânerie intellectuelle au fil des lieux
visités lors de son retour jusqu'à Martigues.
On aura beau dire, on aura beau faire, Maurras appartient
à un siècle hypersensible à la beauté et à la force physique des mots ; dans son militantisme - et on finit par ne
retenir que cela – mais surtout dans son œuvre d'écrivain inspiré. Il y a du
Chateaubriand dans son écriture…
De plus, il a l'oreille extrêmement délicate (sic) ! La
surdité ne fait rein à la chose : harmonie, cadence, rythme, cela se passe dans
l'esprit, comme il le dit. Comme tous les grands prosateurs, c'est chez les
poètes qu'il s'est instruit de la prose, c'est par l'exercice de la
versification qu'il a affiné son style.
Il faut déplorer que cet écrivain, né pour tous les plus
beaux combats, se soit parfois perdu
dans la politique et dans la revue de presse. Le travail du journaliste, aggravé par les
soins de la direction intellectuelle de journaux d'opinions, a évidemment nuit
à sa postérité. Anthinéa est vraiment un ouvrage à découvrir si l'on veut
dépasser ses a priori… Pierre
MAURRAS (Charles). Anthinéa. D'Athène à Florence. Edition
décorée de compositions originales et d'un frontispice dessinés et gravés sur
bois par Léon Schulz. Paris, Georges Crès et Cie, les Maitres du livre, 1922.
L'un des exemplaires sur papier de Rives [n° 1533]. Un volume in-8. Reliure demi
chagrin tabac, dos à nerfs, caissons à encadrements dorés centrés sur une rose des vents, tête supérieure dorée,
couvertures conservées. Reliure signée L. Pouillet. Bel exemplaire. 62 € + port
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