La soudaine disparition de Peter Pan a éveillé en moi un monde de souvenirs enfantins. Le personnage a été adapté au théâtre, au cinéma, ou encore en bande dessinée mais la remarquable interprétation de Robin Williams restera dans nos mémoires. Peter Pan, c'est un conte pour enfants, comme ceux que je vous propose aujourd'hui à la vente dans ce recueil de contes de fées. Évidemment, là, c'est un enfant qui refuse de grandir, mais n'est-ce pas notre lot à tous ?
L'homme ne vit pas seulement de pain. Il vit de superflu
(la littérature féérique en fait partie) et ce superflu lui est nécessaire : ou
alors c'est son pain quotidien… Cette
vie de fiction lui permet de se consoler et de se venger des déceptions de la
vie réelle – avec le risque évident d'être déconnecté de la réalité, nous
sommes d'accord !
Ce besoin d'oublier la terre, la société et ses affronts,
les chocs brutaux de la barbarie humaine distingue l'homme des animaux et
établit sa supériorité sur l'animal, dit-on. Quel privilège mais quel malheur,
aussi !
Ce besoin n'est pas l'apanage des pauvres gens. C'est
aussi un besoin pour les grands, pour les forts, pour les riches, pour ceux qui
peuvent réaliser leurs moindres caprices, vivre à leur fantaisie - mais sans jamais apaiser leur appétit d'idéal…
Certains s'en approcheront par la foi religieuse, d'autres y accéderont par
l'intermédiaire de leur imagination débridée.
Car les fées n'existent pas et n'ont jamais existé,
figurez-vous ! Les contes populaires sont des traditions et des légendes
populaires dont l'origine remonte à l'antiquité : faits pour le peuple qui est
toujours enfant. Les chaumières et la taverne ont, avant le château, entendu
les premiers contes de fées, à la lueur des lampes des veillées... Ce sont les
trouvères et les troubadours qui ont ouvert la porte de ces forteresses.
Perrault, le premier, a recueilli ces canevas populaires,
et les a quelque peu habillés, brodés, poudrés, tout en respectant leur malice
et leur naïveté. Après lui sont venues
les belles dames, les baronne d'Aulnoy, les contesse de Murat, les contesse
d'Auneuil, les demoiselles de la Force et L'Héritier de Villaudon, qui ont exécuté
de brillantes variations sur ces thèmes oniriques.
A un tel public enfantin convient cependant des récits
brefs, aux animaux parlants, aux personnages fantastiques, proches de la caricature et à la moralité vulgaire. C'est que les
enfants ne sont ni des philosophes ni des moralistes ! On a longtemps cru que
le genre allait disparaitre, dilué dans la féérie du monde moderne, que le
caractère désuet de ces contes allait éloigner notre jeunesse blasée. C'était
sans compter sur les perfectionnements de l'imagerie virtuelle qui imprime,
aujourd'hui, sur notre rétine les rêves imaginés par notre cerveau ! Je ne
citerai pas, par manque de compétence, tous les héros de la féérie
moderne mais si je vous dis "Harry Potter ", vous comprendrez que la
littérature féerique n'a pas fini de faire rêver les petits et les grands…
Pierre
LESCURE (M de). Le Monde enchanté, choix de douze contes
de fées, de Perrault, Mlle L'Héritier, Mme d'Aulnoy, Mlle de La Force, le Conte
de Caylus, Mme Leprince de Beaumont ; précédé d'une histoire des fées et de la
littérature féerique en France, par M. de Lescure ; ouvrage orné de 37 gravures
d'après les dessins de A. Gaillard. 1 volume grand in-8. Reliure contemporaine.
Demi basane rouge à coins, gardes colorées, toutes tranches dorées. LXXX + 432
pages. Quelques rousseurs.Très bon
exemplaire. 65 € + port
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