mercredi 13 août 2014

Le Monde enchanté des fées par M. de Lescure…



La soudaine disparition de Peter Pan a éveillé en moi un monde de souvenirs enfantins. Le personnage a été adapté au théâtre, au cinéma, ou encore en bande dessinée mais la remarquable interprétation de Robin Williams restera dans nos mémoires. Peter Pan, c'est un conte pour enfants, comme ceux que je vous propose aujourd'hui à la vente dans ce recueil de contes de fées. Évidemment, là, c'est un enfant qui refuse de grandir, mais n'est-ce pas notre lot à tous ?


L'homme ne vit pas seulement de pain. Il vit de superflu (la littérature féérique en fait partie) et ce superflu lui est nécessaire : ou alors c'est  son pain quotidien… Cette vie de fiction lui permet de se consoler et de se venger des déceptions de la vie réelle – avec le risque évident d'être déconnecté de la réalité, nous sommes d'accord !


Ce besoin d'oublier la terre, la société et ses affronts, les chocs brutaux de la barbarie humaine distingue l'homme des animaux et établit sa supériorité sur l'animal, dit-on. Quel privilège mais quel malheur, aussi !


Ce besoin n'est pas l'apanage des pauvres gens. C'est aussi un besoin pour les grands, pour les forts, pour les riches, pour ceux qui peuvent réaliser leurs moindres caprices, vivre à leur fantaisie - mais  sans jamais apaiser leur appétit d'idéal… Certains s'en approcheront par la foi religieuse, d'autres y accéderont par l'intermédiaire de leur imagination débridée.


Car les fées n'existent pas et n'ont jamais existé, figurez-vous ! Les contes populaires sont des traditions et des légendes populaires dont l'origine remonte à l'antiquité : faits pour le peuple qui est toujours enfant. Les chaumières et la taverne ont, avant le château, entendu les premiers contes de fées, à la lueur des lampes des veillées... Ce sont les trouvères et les troubadours qui ont ouvert la porte de ces forteresses.


Perrault, le premier, a recueilli ces canevas populaires, et les a quelque peu habillés, brodés, poudrés, tout en respectant leur malice et leur naïveté.  Après lui sont venues les belles dames, les baronne d'Aulnoy, les contesse de Murat, les contesse d'Auneuil, les demoiselles de la Force et L'Héritier de Villaudon, qui ont exécuté de brillantes variations sur ces thèmes oniriques.


A un tel public enfantin convient cependant des récits brefs, aux animaux parlants, aux personnages fantastiques, proches de la caricature et à la moralité vulgaire. C'est que les enfants ne sont ni des philosophes ni des moralistes ! On a longtemps cru que le genre allait disparaitre, dilué dans la féérie du monde moderne, que le caractère désuet de ces contes allait éloigner notre jeunesse blasée. C'était sans compter sur les perfectionnements de l'imagerie virtuelle qui imprime, aujourd'hui, sur notre rétine les rêves imaginés par notre cerveau ! Je ne citerai pas, par manque de compétence, tous les héros de la féérie moderne mais si je vous dis "Harry Potter ", vous comprendrez que la littérature féerique n'a pas fini de faire rêver les petits et les grands… Pierre


LESCURE (M de). Le Monde enchanté, choix de douze contes de fées, de Perrault, Mlle L'Héritier, Mme d'Aulnoy, Mlle de La Force, le Conte de Caylus, Mme Leprince de Beaumont ; précédé d'une histoire des fées et de la littérature féerique en France, par M. de Lescure ; ouvrage orné de 37 gravures d'après les dessins de A. Gaillard. 1 volume grand in-8. Reliure contemporaine. Demi basane rouge à coins, gardes colorées, toutes tranches dorées. LXXX + 432 pages.  Quelques rousseurs.Très bon exemplaire. 65 € + port

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