- Quel est ce livre ?
- C'est l'éloge de l'ivresse.
- Mauvais titre, mauvaise pensée. Cette
œuvre doit sentir le vin à une lieue à la ronde.
- Mais non !
- Vous nous avez déjà présenté un ouvrage
ancien traitant du même sujet, par C. Du Cellier... N'est-ce pas une incitation répétée à la débauche ?
- Mais non, vous dis-je… Cet ouvrage
contient un grand nombre de charmantes poésies.
- Quel en est l'auteur ?
- Le premier connu est un philosophe
allemand nommé Hagenhorf, mort en 1520, qui composa une éloge de l'ivrognerie.
- Il faut donc le lire avec modération,
j'imagine.
- Les vices ne manquent pas d'apologistes, de toute façon ! Plutarque disait ainsi que
l'ivresse logeait la folie, la colère et le crime. Il faut séparer
l'ivraie du pur froment…
- Peut-on faire cependant l'éloge du vin en
laissant de côté l'ivresse pour ce qu'elle vaut ?
- C'est la tache à laquelle s'est livré
l'auteur. Il en est du vin comme de tous les autres biens que Dieu nous accorde
: Ils sont destinés à notre bonheur si nous les consommons avec modération…
Guidé par cette pensée, lire L’Éloge du
vin, si vous voulez de Jean Raisin et de sa bonne mère, la vigne, vous
procurera un vrai plaisir de lecture. Cette rare édition que je
propose aujourd'hui à la vente est complétée par trois chapitres sur l'éloge de
l'eau (on aura tout lu !), de la bière et du cidre.
L'exemplaire à la vente est truffé d'un
petit article paru en 1904 dans la Revue scientifique. On sait que les
scientifiques, qui expliquent tout, ne se trompent jamais... Donc, en 1904, ces
grands spécialistes avaient démontré que notre bonne terre se refroidissait inexorablement
et que nous allions donc vers une disparition, à brève échéance, de notre
vignoble. Je ne vois guère que les critiques d'art pour être moins
visionnaires. A moins que les scientifiques d'aujourd'hui se trompent aussi… Pierre
RICARD (Adolphe). Éloge de Jean Raisin et de sa bonne mère
la vigne. Paris, Gustave Sandré, sans date [1853]. Un volume petit in-12.
Broché, 218 pages. Frontispice. L'auteur de ce livre est, en fait, Gustave
Sandré. Catalogue du libraire. Tampon d'appartenance en page de garde. Rare
exemplaire. 90 € + port
7 commentaires:
Les prédicateurs géothermistes ont sévi bien avant 1904. André Blavier, dans son dictionnaire des Fous Littéraires, au chapitre Astronomes et Météorologistes, mentionne un certain Lepetit, éxécuté en 1829, comme incendiaire : "ses études l'avaient conduit à découvrir qu'il fallait réchauffer la Terre qui se refroidissait".
René
Il devait ignorer l'action du méthane rejeté dans l'atmosphère, ce brave Lepetit ! :-)
Mais les alarmistes de tout poil ont autant de beaux jours devant eux qu'ils en ont eu derrière. Quand la périodicité d'un phénomène (la précession) dépasse les vingt mille ans, on peut affirmer ce qu'on veut, personne ne pourra vérifier. Depuis le temps qu'on entend dire qu'il n'y a plus de saisons, c'est à se demander s'il en a jamais eu.
Jean-Michel
C'est pas faux, tout ça ;-))
Merci, chers lecteurs, de nous remonter le moral. Pour fêter ça, je vais ouvrir une bonne bouteille, ce soir !
Pierre
Bonum vinum laetificat cor homini.
René
Et celui de la femme ;-)) Pierre
"cor hominis", pas "cor viri"
René
Je l'entendais par : " effet rebond" ;-) Pierre
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