Né en 1856 et mort en 1915, Paul d’Ivoi, de son vrai nom Paul Deleutre, est issu d’une famille d’écrivains signant de père en fils sous le nom de d’Ivoi. Il fait ses débuts comme journaliste à Paris-journal puis au Figaro, avant de devenir critique littéraire au Globe. Il restera toute sa vie l’un des piliers du Journal des voyages.
Il est connu des grands enfants que nous sommes pour avoir
utilisé le filon des Voyages extraordinaires de Jules Verne.
Ses récits d'aventure seront publiés chez Boivin et Cie avec des cartonnages
in-4 qui ressemblent à s'y méprendre aux percales polychromes de Hetzel. Le nom
même de la série, Les Voyages excentriques, est d'ailleurs un clin d'oeil à la
collection des œuvres de Verne. Et il n'y a pas que le titre de la série qui ressemble à du
Jules Verne ! L’aéroplane fantôme rappelle par bien des côtés Robur
le conquérant. Le corsaire Triplex est une sorte de Capitaine
Nemo, le véhicule du Docteur mystère fait penser à celui de La
maison à vapeur, et le tour du monde loufoque des héros de Match de
milliardaires fait songer au Testament d’un excentrique. Le lien,
même, des Cinq sous avec Le tour du monde en quatre-vingts jours
est évident : dans les deux cas, le héros part à l'aventure dans des
conditions difficiles, dans les deux cas, une série de contraintes donne au
récit l'aspect d'une course contre la montre…
Dans le style, on retrouve aussi bien des points communs
avec Jules Verne : l’un comme l’autre cherchent à instruire en
distrayant ; l’un comme l’autre proposent, à travers les aventures de leur
héros, une découverte du monde et de ses curiosités ; l’un comme l’autre
osent des inventions extraordinaires et des extrapolations dignes de la
science-fiction… Mais on a souvent l’impression que, si Jules Verne cherche à
donner un semblant de véracité à ses récits, Paul d’Ivoi, lui, ne s’adresse
qu'à notre imagination d'enfant ! Je vous propose aujourd'hui à la vente un ouvrage, édité en
1927 par Boivin et Cie au format in-4, dans un superbe état ce qui n'est pas
fréquent quand on s'adresse à des ouvrages qui ont pu passer entre les mains d'adolescents
!
Chargé par le tsar de
remettre une missive à son ambassadeur à Pékin, Cigale (le héros) arrive dans
une capitale chinoise en pleine effervescence. Menés par le prince Tuan, les
boxers (autonomistes dont le ralliement est le poing levé et fermé des boxeurs)
s'en prennent aux intérêts des puissances
occidentales. Les chrétiens sont persécutés, des missions religieuses attaquées
et même les ambassades semblent menacées. Et revoilà
Cigale, le titi parisien en compagnie duquel nous avons vagabondé dans l'Inde
des brahmanes et des tigres dans le précédent volume des Voyages excentriques. Le gamin de Paris a bien grandi, il est devenu un
bel adolescent de dix-sept ans qui s'est affranchi de la tutelle du Dr Mystère
et a pris son destin en mains. Ce roman de Paul D'Ivoi de Paul d'Ivoi est assez
fidèle à la chronologie des évènements et au nom des principaux protagonistes. Écrit en 1901, soit un an après cette fronde, il fournit ce qu'il faut
d'héroïsme à la jeunesse en mal d'aventure... Pierre
Voyages
excentriques. Cigale en Chine. Ouvrage illustré de 100 gravures dans le texte,
de 20 grandes compositions h.-t. d'après les dessins de Louis Bombled. Paris, Boivin et Cie, Editeurs, sd (1927). Un ouvrage in-4.
Cartonnage éditeur. Percaline bleu nuit à décor doré, tranche de tête dorée.
462 p. Bel état. Gardes et papier intérieur sans défauts. Vendu
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