vendredi 6 septembre 2013

Une Histoire de la Vie de Sainte Marthe écrite au 17eme siècle...


Tarascon est vraiment une ville exceptionnelle ! Nous allons, comme d'autres villes de France la semaine prochaine, la célébrer à l'occasion des journées du patrimoine. Vous pourriez légitimement en être jaloux si vous n'habitez pas notre bonne ville. Je n'en prendrais pas ombrage.


J'en veux pour preuve le " Catalogue des Sacrées Reliques, duement authentiques, qui se trouvent dans la Sainte chapelle de la paroisse Sainte Marthe de Tarascon, département des Bouches du Rhône…". Et n'allez surtout pas dire que nous mentons en Provence. A peine si l'on enjolive…


Cette liste est tirée d'un ouvrage renommé, assez rare je dois le dire, édité à Tarascon en 1793 et qui traite de la vie de Sainte Marthe, notre bienheureuse protectrice. En voici quelques éléments :

- Une Sainte épine de la couronne du sauveur
- Plusieurs parcelles du Sacré bois de la sainte Croix
- Des langes du Saint enfant Jésus
- Table sur laquelle J.C a fait la Cene
- Colonne à laquelle il a été attaché & flagellé
- Linceul dans lequel le corps du sauveur fut enveloppé dans le sépulchre
- Voile dont la très Sainte Vierge couvrit le très Saint enfant Jésus quand il naquit
- Manteau de saint Joseph
- Cendres de saint Jean-Baptiste
- Corps entiers de quelques saints
- Ossements des apôtres dont la liste est donnée
- Reliques des saintes dont la liste est donnée, etc...


Alors, vous comprendrez qu'aller à Rome, ou je ne sais où, si on est un amateur de reliques, c'est vraiment inutile ! Notre esprit cartésien est parfois gêné aux entournures quand il s'agit de cautionner l'irrecevable – Il est peu vraisemblable que la Cène se soit déroulée sur une table comme nous l'imaginons de nos jours mais plutôt sur des tapis comme cela se faisait à l'époque… D'ailleurs beaucoup de prêtres éludent la question quand on la leur pose. Mais a quoi bon juger tout ce qui touche aux écrits anciens ? Il faudrait alors remettre en cause, également, tout ou partie des ouvrages que nous vendons en boutique, non ? 


Ce type d'écrit s'expliquait au XVIIIeme siècle quand les fidèles avaient besoin de matérialiser leur foi. Il y a quand même quelque chose qui me chagrine... Comment ont-ils fait pour faire rentrer tout ça dans le tombeau ? Ça tient du miracle ;-)) Pierre


Histoire de la Vie de Sainte Marthe, Hôtesse de Jésus-Christ, et patronne de la Ville de Tarascon, département des Bouches-du-Rhône. Nouvelle édition, corrigée & mise en bon langage, augmentée des Litanies & du Cantique de Ste Marthe, avec le Catalogue des précieuses & saintes reliques, qui ont été transférés de l’Église des ci-devants Capucins dans la paroisse Sainte Marthe, & le procès verbal de l'exhumation de la pieuse Dame Sanche d'Albe, morte en 1330, dont le corps a été trouvé en son entier. A Tarascon, Chez Auguste Bellegarde, 1793. Un volume au format In-12.  Reliure demi-basane, dos lisse orné de fleurons romantiques. [1 f bl], [1 f pièce de titre], ii, 314pp, 6pp (extraits de registre), [1 f bl].  Seconde édition de cet ouvrage, dont la première (introuvable, a-t-elle jamais existé ?) aurait été publiée à Lyon en 1650 ? Menus défauts de reliure aux mors. Bel état intérieur. Vendu

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Eludent-ils vraiment, ces prêtres ? Il me semble qu'ils disent plutôt que pour un croyant, Dieu se fait comprendre par des mots et des concepts qui sont entendus aux époques où ils sont prononcés. Les représentations diffèrent pour que l'idée perdure et c'est pour cette raison qu'il convient de ne pas s'attacher absolument au texte.
Jean, chez qui se tint la Cène, était un aristocrate et suivait donc très certainement les coutumes romaines : les repas se prenaient allongés sur des sofas.
Les premières représentations artistiques de cet épisode datent de beaucoup plus tard, quand il eut été inconcevable de dîner ailleurs qu'à une table. Alors, va pour la table puisqu'il faut conserver l'idée d'un repas pris en commun !

Jean-Michel

Pierre a dit…

Nous sommes bien d'accord, Jean-Michel. C'est pourquoi je faisais la remarque qu'il ne fallait pas juger les ouvrages du passé avec nos yeux d'internaute au risque de remettre en cause tous les autres livres !

Merci vraiment. Comme beaucoup de catholiques, j'ai plus souvent l'habitude d'être attaqué que soutenu. Pierre