L'Académie Julian est une école privée de peinture et de sculpture, fondée à Paris en 1868 par le peintre français Rodolphe Julian (1839-1907). Elle reste célèbre pour le nombre et la qualité des artistes qui en sont issus au début du XXème siècle.
On pouvait y rencontrer des figures de premier plan de l'art
moderne, comme Maurice Denis, les nabis Paul Sérusier, Édouard Vuillard
e Pierre Bonnard, les fauves Henri Matisse e André Derain et même certains
artistes comme Marcel Duchamp ou Jean Dubuffet. Le fondateur de l'Académie Julian, Rodolphe Julian, est né
dans la petite ville de Lapalud dans le Vaucluse. Avec pour objectif de devenir
artiste, il est arrivé encore jeune à Paris où il a étudié avec des maîtres
comme Alexandre Cabanel et Léon Cogniet et a exposé dans des Salons locaux,
jusqu'à la fin des années 1870.
Les difficultés qu'il va rencontrer au début de sa carrière
paraissent l'avoir sensibilisé aux problèmes des étudiants d'art de l'époque.
C'est avec l'intention initiale de préparer ces derniers aux compétitifs
examens d'admission de l'École que Julian a établi le premier de ses ateliers
dans le passage des Panoramas, espace qui avait la particularité, dès le début
de la décennie 1870, d'accepter l'inscription de femmes.
L’enseignement est basé sur la tradition académique. L’apprentissage du dessin débute par la copie d’après
gravure. L’étude des plâtres permet ensuite à l’élève de se familiariser avec
l’Antiquité. Ensuite seulement, l’étudiant est autorisé à dessiner d’après le
modèle vivant. Il ne s’agit cependant pas de représenter le modèle tel qu’il
est, de manière réaliste, mais de se rapprocher des canons antiques de la
perfection...
Des élèves de l'Académie, artistes et créateurs,
inventeront de nouveaux champs artistiques : Jean-Henry Lartigue pour la
photographie, Eileen Grey pour le design, Henry Van de Velde ou Jacques Majorelle
pour l’architecture et le mobilier, Louise Bourgeois pour les arts plastiques
et la sculpture, Mucha, Bernard Villemot et Cassandre pour l’affiche. Sans
oublier sur la scène internationale, des artistes américains comme le peintre
Robert Rauschenberg, ou les illustrateurs Frank et Joseph Leyendecker, et les
peintres japonais Kanagoki et Yasui.
Rodolphe Julian expose, de son côté, des tableaux à sujet
mythologique comme celui du faune avec des nymphes. Beaucoup de ses tableaux
représenteront d'ailleurs des nues et certains de ses tableaux exposés seront
des illustrations de textes littéraires.
C'est par les illustrations pour Ompdrailles, le beau livre de Léon
Cladel, que nous pouvons le mieux juger le talent de Rodolphe Julian. C'est cet
ouvrage que je vous propose aujourd'hui à la vente.
Il renferme seize eaux-fortes hors texte et sept dans le
texte. Le thème d'Ompdrailles où Cladel a célébré la " lutte à mains
plates "devait plaire à Julian qui avait connu les tournois de lutte dans
les fêtes locales de Lapalud (et y avait peut-être participé). Il était naturel, aussi,
que Cladel s'adresse à lui qui avait dirigé des spectacles de lutte à Paris.
En 1887, on lira dans les journaux: " M. Julian, au grand regret de ses nombreux admirateurs, a abandonné les pinceaux pour la partie administrative de son école ". La rareté des ouvrages auxquels il a collaboré leurs donne d'autant plus de valeur. Cette œuvre de Léon Cladel, un peu équivoque est devenue un icône de la littérature gay, va savoir pourquoi… Pierre
Ompdrailles, le tombeau-des-Lutteurs. Paris.
Cinqualbre, 1879.Un volume in-4. Broché à couverture illustrée rempliée. 16
eaux-fortes hors texte et 7 dans le texte par Rodolphe Jullian. Edition
originale. Bon état mais des rousseurs et le dos fendillé. Ex-libris.120 € +
port
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire