mercredi 4 septembre 2013

Ompdrailles par Cladel et Julian: beautés académiques…


L'Académie Julian est une école privée de peinture et de sculpture, fondée à Paris en 1868 par le peintre français Rodolphe Julian (1839-1907). Elle reste célèbre pour le nombre et la qualité des artistes qui en sont issus au début du XXème siècle.


On pouvait y rencontrer des figures de premier plan de l'art moderne, comme Maurice Denis, les nabis Paul Sérusier, Édouard Vuillard e Pierre Bonnard, les fauves Henri Matisse e André Derain et même certains artistes comme Marcel Duchamp ou Jean Dubuffet. Le fondateur de l'Académie Julian, Rodolphe Julian, est né dans la petite ville de Lapalud dans le Vaucluse. Avec pour objectif de devenir artiste, il est arrivé encore jeune à Paris où il a étudié avec des maîtres comme Alexandre Cabanel et Léon Cogniet et a exposé dans des Salons locaux, jusqu'à la fin des années 1870.


Les difficultés qu'il va rencontrer au début de sa carrière paraissent l'avoir sensibilisé aux problèmes des étudiants d'art de l'époque. C'est avec l'intention initiale de préparer ces derniers aux compétitifs examens d'admission de l'École que Julian a établi le premier de ses ateliers dans le passage des Panoramas, espace qui avait la particularité, dès le début de la décennie 1870, d'accepter l'inscription de femmes.


L’enseignement est basé sur la tradition académique. L’apprentissage du dessin débute par la copie d’après gravure. L’étude des plâtres permet ensuite à l’élève de se familiariser avec l’Antiquité. Ensuite seulement, l’étudiant est autorisé à dessiner d’après le modèle vivant. Il ne s’agit cependant pas de représenter le modèle tel qu’il est, de manière réaliste, mais de se rapprocher des canons antiques de la perfection...
    

Des élèves de l'Académie, artistes et créateurs, inventeront de nouveaux champs artistiques : Jean-Henry Lartigue pour la photographie, Eileen Grey pour le design, Henry Van de Velde ou Jacques Majorelle pour l’architecture et le mobilier, Louise Bourgeois pour les arts plastiques et la sculpture, Mucha, Bernard Villemot et Cassandre pour l’affiche. Sans oublier sur la scène internationale, des artistes américains comme le peintre Robert Rauschenberg, ou les illustrateurs Frank et Joseph Leyendecker, et les peintres japonais Kanagoki et Yasui.


Rodolphe Julian expose, de son côté, des tableaux à sujet mythologique comme celui du faune avec des nymphes. Beaucoup de ses tableaux représenteront d'ailleurs des nues et certains de ses tableaux exposés seront des illustrations de textes littéraires.  C'est par les illustrations pour Ompdrailles, le beau livre de Léon Cladel, que nous pouvons le mieux juger le talent de Rodolphe Julian. C'est cet ouvrage que je vous propose aujourd'hui à la vente.


Il renferme seize eaux-fortes hors texte et sept dans le texte. Le thème d'Ompdrailles où Cladel a célébré la " lutte à mains plates "devait plaire à Julian qui avait connu les tournois de lutte dans les fêtes locales de Lapalud (et y avait peut-être participé). Il était naturel, aussi, que Cladel s'adresse à lui qui avait dirigé des spectacles de lutte à Paris.


En 1887, on lira dans les journaux: " M. Julian, au grand regret de ses nombreux admirateurs, a abandonné les pinceaux pour la partie administrative de son école ". La rareté des ouvrages auxquels il a collaboré leurs donne d'autant plus de valeur. Cette œuvre de Léon Cladel, un peu équivoque est devenue un icône de la littérature gay, va savoir pourquoi… Pierre


CLADEL (Léon) & JULIAN (Rodolphe). Ompdrailles, le tombeau-des-Lutteurs. Paris. Cinqualbre, 1879.Un volume in-4. Broché à couverture illustrée rempliée. 16 eaux-fortes hors texte et 7 dans le texte par Rodolphe Jullian. Edition originale. Bon état mais des rousseurs et le dos fendillé. Ex-libris.120 € + port

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