Est-il possible de savoir un peu de tout sur tout en lisant un seul ouvrage ? Existe t-il un livre que je conseillerais à une personne désirant se naufrager dans le confort d'une ile perdue ? Autant de questions auxquelles je répondrais par un Oui franc !
L'ouvrage adéquat s'appelle le " Grand-Carteret " dont je
propose, ici, un exemplaire à la vente. Un peu lourd, un peu volumineux, mais
fort bien écrit et richement illustré, il comblera les heures de solitude de
l'ermite, de l'anachorète, du gyrovague, du naufragé volontaire ou du
libraire en attente de clients... Il
s'agit d'un ouvrage collectif écrit sous la direction de John Grand-Carteret
avec messieurs Avalon, Cheronnet, Dalsème, Dufay, Gonnet, Jarry, Houzel,
Lyonnet, Merlet, Montagné, Raphanel, Régnault, Martel, Warnod, Bourrilly,
Chassé, Counson, Laut, Valmy-Baysse, Berthaud, Blum, Gaiffe, Magne, Delmas,
Maurice Garçon, Grasilier, Lantoine, Mathiez et Maurevert.
Le tome I aborde la Renaissance, l'imprimerie, l'humanisme,
le Nouveau Monde, la chanson politique, l'idée républicaine, les Reines et
dames de beauté, les rois, les visées sur le Rhin, la médecine, la poésie
érotique et la crise économique.
Le
tome II, la réforme en Allemagne et en
France, les guerres civiles et religieuses, les grandes figures du XVI siècle,
les superstitions, le théâtre, la vie galante et la vie rustique, les premières
éditions de la Renaissance, les épidémies et grands fléaux et d'autres
curiosités diverses.
Le
Tome III évoque Henri IV, la fronde et les mazarinades, Abraham Brosse et
l'esprit frondeur, les étrangers en France (italiens et espagnols aux XVI et
XVII siècles), le droit des gens, les précieuses, nos grands classiques, les Jésuites
et les jansénistes, le théâtre, les médecins de Louis XIV, la mort du lion, la
table et l'alcôve du grand Roy, la régence, la banque Law et diverses curiosités.
Le
Tome IV traite de la franc-maçonnerie, d'un centre d'enseignement médical sous
l'ancien régime, de la particule nobiliaire, des encyclopédistes, des femmes au
pouvoir, des auteurs galants, du magnétisme, des expéditions lointaines, du
théâtre, des Gazetiers et pamphlétaires, de l'envers du Consulat et de
l'empire, de la restauration et de diverses Curiosités.
Pour
terminer, le Tome V touche à la révolution de 1830 et au gouvernement de
juillet, à la révolution de 1848 et la seconde république, au Second Empire et
la spéculation nationale, au XIX siècle galant, au mouvement philosophique, à la
Commune et à la troisième république, aux présidents et la caricature, au boulangisme
et à l'affaire Dreyfus ainsi qu'à diverses curiosités.
Jean
Grand dit John
Grand-Carteret (1850-1927) est un journaliste français, historien de l'art et
de la mode, écrivain et conférencier. Fils du banquier suisse Victor Grand et
de Marie-Antoinette Carteret, soeur de l'homme politique genevois Antoine
Alfred Désiré Carteret, il est journaliste à Genève, puis à Paris. Il collabore
à L'Ere nouvelle sous le pseudonyme d'Historicus. Grand collectionneur de
gravures, il a surtout consacré sa vie à rassembler des images sur les sujets
les plus variés, dont il fit ensuite de nombreux ouvrages luxueux, plus
essentiellement sur l'histoire des moeurs à travers l'image et la caricature.
Parmi ses oeuvres les plus connues : Les mœurs et la caricature en Allemagne
(1885), La France jugée par l’Allemagne (1886), La femme en Allemagne (1887),
Les mœurs et la caricature en France (1888), Bismarck en caricatures (1890),
Crispi, Bismarck et la triple alliance en caricatures (1892), Wagner en
caricatures (1892), Les caricatures sur l’alliance franco-russe (1898),
l’affaire Dreyfus et l’image (1898), La montagne à travers les âges (1902-1904)
[que j'ai proposée ici sur le blog] et L’histoire la vie les mœurs et la curiosité par
l’image (1927-1928) que je présente aujourd'hui. Si
vous voulez passer pour un "vieux con", vous pouvez aussi offrir cet
ouvrage à un de vos enfants qui ne vous aimera plus… Pierre
L'Histoire, la
Vie, les Moeurs et la Curiosité par l'Image, le Pamphlet et le Document
(1450-1900). Librairie de la Curiosité et des
Beaux-Arts . 1927-1928. 5 tomes en 5 volumes grands in-4. Reliure demi-chagrin
noir à coins, dos lisse orné de motifs dorés, pièce de titre et tomaison en
maroquin cerise, tranche supérieure dorée, gardes colorées. VIII, 470, 470,
474, 474 et 474 pages. Tome I ,29 planches coloriées et 405 illustrations dans
le texte, tome II, 29 planches coloriées et 453 illustrations dans le texte,
tome III, 29 planches coloriées et 450 illustrations dans le texte, tome IV, 29
planches coloriées et 479 illustrations dans le texte, tome V, 29 planches
coloriées et 572 illustrations dans le texte. Le tome V n'a pas
d'illustration coloriée en frontispice. Menus défauts de reliure, des rousseurs
clairsemées. Bel état. Vendu
17 commentaires:
ah, la dernière remarque sent le vécu...
Par moment, en m'entendant penser, j'ai l'impression d'être mon grand-père ;-))
Il n'est pas très tendance de tirer la jeunesse vers la connaissance.
Je lis, en ce moment, un ouvrage de Maurice Rheims sur la curiosité et je suis surpris de découvrir dans ses propos que si un jeune se prend de passion pour un domaine particulier, c'est qu'il a un trouble familial et donc, qu'il compense un manque affectif par une collection... Une connerie énoncée de façon péremptoire ne fait pas une vérité !
La recherche du savoir, même ciblée, est normale et se révèle être un excellent tremplin pour l’accession à la a connaissance et aux études en général. Pierre
Une dame vient de m'acheter un livre de poche : J'en ai marre des horoscopes et des recettes de cuisine me dit-elle... Une lueur d'espoir peut-être ? ;-)) Pierre
faut lui vendre un vieil almanach en maroquin !
Si un de mes enfants me l'offre, je ne l'en aimerai pas moins!
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Sur un catalogue de salle de vente j'a lu un descriptif précisant: "livre lavé"; ou peut-être: "couverture lavée". L'expression ne m'est pas inconnue mais je n'en ai plus le sens.
Quelqu'un veut-il me rafraîchir la mémoire?
Mic Help
Un livre lavé est un ouvrage auquel on a fait subir au corps d'ouvrage un bain dans une solution destinée à enlever les salissures ou les rousseurs par trop inesthétiques qui émaillaient le texte.
Les feuilles sont devenues bien blanches (presque trop, parfois), mais elles sont aussi devenues un peu plus molles qu'avant avec l'attaque des produits sur la trame cellulosique. Cela se faisait communément au XIXeme siècle mais beaucoup moins aujourd'hui car la manœuvre demande du personnel et du temps (on sait encore le faire, je vous rassure...).
C'est une méthode que l'on pratique aisément sur du texte mais il vaut mieux être très prudent avec les illustrations couleurs des lithographies qui apprécient peu ce blanchiment forcé...
J'ai deux lecteurs qui savent pratiquer l'exercice (l'un est un professionnel, l'autre un amateur éclairé). Je suis demandeur d'un article là dessus si ils ont le temps... Pierre
Je corrige : Un bibliophile de 80 ans peut offrir cet ouvrage à son fils de 60 ans sans trop de risques de passer pour un has-been... Pierre
Donc le mot veut réellement dire la chose.
Il m'était resté dans une lointaine mémoire un sens moins évident. Merci Pierre.
Michel P
On aimerait savoir effectivement : comment lave-t-on un livre ?
Il ne faut pas confondre avec le travail du teinturier qui, lui, intervient avant l'impression. :-)
Jean-Michel
Belle idée d'article. Je lance l'appel d'offre !
J'ai les documents adéquat mais je n'ai pas pratiqué le lavage sauf sur quelques gravures avec des résultats irréguliers. Pierre
J'ai fait ce travail sur deux feuillets du début du XIXème. Donc je lavais sans savoir que je lavais...c'que c'est quand même que d'être distrait!
Je les ai fait tremper feuille à feuille dans un bain légèrement javellisé durant moins d'une minute en tamponnant au préalable les endroits les plus atteints par les rousseurs avec la pointe d'un linge javellisé.
Rinçage doux et abondant, bain renouvelé durant une heure. J'ai préféré étendre les feuilles sur un linge au lieu de les suspendre à une corde. Après séchage, un coup doux de fer à repasser sur le papier protégé d'une cotonnade.
Les rousseurs n'étaient pas fortes.
Très bon résultat, sans le recul du temps sur une éventuelle conséquence du traitement.
Michel P
Bonjour,
la javel est en effet la solution de facilité la plus efficace
mais étant trés agréssive,la javel même aprés de long rinçage continuera d'agir sur les fibres du papier, qui avec le temps (10, 20,30 ans je ne sais pas ??? ) deviendra cassant voire deviendra gris.
Si vous utilisez la javel il faut absolument en neutraliser ses effets et son odeur dans un bain d'yposulfite de sodium, puis rincer abondamment à l'eau.
autre méthode moins chimique: le savon de Marseille ou la glicérine fonctionne trés bien lorsque les rousseurs ne sont pas trop prononcées.
David
N'étant que laveur-amateur je vais peut-être proférer des âneries, donc je mets en garde ceux qui me liront.
Le "lavage" du livre nécessite évidemment un démontage complet ce qui entraînera une nouvelle reliure ; on peut parfois être amené à ne laver qu'une seule page, généralement le titre.
Sans en arriver systématiquement aux agents chimiques de blanchiment, un lavage à l'eau simple est souvent suffisant pour améliorer nettement l'aspect du papier : élimination des poussières et de certaines taches, atténuation des pliures et froissements.
Les hypochlorites (eau de javel) sont à utiliser avec parcimonie et surtout nécessitent un rinçage parfait et même une destruction des résidus chlorés au moyen, par exemple, d'eau oxygénée.
Certains papiers, post 1850, ne supportent pas le lavage car on risque de retourner à la pâte de cellulose ... Mais qui voudrait consacrer trois jours à laver un livre de poche !
La manipulation d'une feuille mouillée doit se faire avec grande délicatesse. Il est vrai que l'opération a tendance à ramollir le papier mais on peut le réencoller à la méthylcellulose.
Une mise sous presse feuille par feuille après séchage est indispensable.
Comme le dit Pierre, l'ensemble des opérations prend beaucoup de temps mais l'amateur ne comptabilise pas le sien.
René
OK David pour l'élimination des résidus chlorés au moyen de l'hyposulfite de sodium (de son vrai nom thiosulfate) mais comme vous le signalez il faut rincer de nouveau à plusieurs reprises. Avec l'eau oxygénée le rinçage peut être plus sommaire.
René
Soyons francs... Je pensais un peu à vous pour l'article, René ;-))
Passez de bonnes vacances. Je vous solliciterai à la fin de l'été !
Pierre
toutes ses petites manipulations sont intéressantes à réaliser ne serait ce que pour en connaitre les effets.
Mais La meilleure méthode celle qui vous évitera de transformer votre cuisine ou votre salle de bain en mini laboratoire est de n'acquérir que des ouvrages ou gravures en bonne condition...
David
Facile à dire ;-))
Cette petite édition originale introuvable de La confession d'un enfant du siècle, que je viens de présenter, n'est ni brune ni blonde mais elle a de jolies tâches de rousseurs...
Pierre
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