Grande guerre : Nous avions (sic) notre Georges Guynemer, ils avaient leur Willy Coppens… Ce dernier fut le premier As de la chasse belge au cours de la guerre 14-18 avec un total de trente-sept victoires homologuées, dont vingt-huit ballons ; on attribue 54 victoires au français.
Son histoire est méconnue en France et pourtant elle mérite d'être racontée tellement elle est symptomatique de ces jeunes héros qui risquaient leurs vies au quotidien. Willy Coppens nait le 6 juillet 1892 à Boisfort près de Bruxelles. En 1912, il fait son service militaire au sein du 2eme régiment de grenadier belge ; c'est dans ce régiment qu'il sera mobilisé en 1914. La guerre éclate et il se retrouve à combattre au sol, ce qui lui semble insupportable. Il fait alors des demandes pour être intégré dans le corps des pilotes belges et on lui propose d'aller en Angleterre pour passer un brevet de pilote civil (à ses frais). Le 15 septembre 1916, il passa avec succès son brevet de pilote militaire.
Il fut alors affecté à la 6e escadrille, basée à Houtlem. Le 8 avril 1917, Coppens gagnait ses galons de sergent, et, le 17 du même mois, il était versé à la 4e escadrille. Cette escadrille était équipée de Farman F-40. Elle était destinée à l'observation et aux bombardements de nuit. C'est ainsi que, le 26 avril, Coppens prit part aux premiers bombardements de nuit sur les baraquements allemands de Zarren. Son premier combat aérien, qui eut lieu le 1er mars 1917, lui valut une citation. Il la quitta le 15 juillet, pour la 1re escadrille de chasse.
Le 21 juillet 1917, il livrait son premier combat sur avion de chasse au-dessus
de Schoore. Au moment où Coppens entrait dans la chasse, les
"Cigognes" françaises arrivaient dans le secteur. Il eut ainsi la
joie de rencontrer l'élite de l'aviation française.
Le 19 août 1917, Coppens fut promu adjudant et eut un nouvel
avion : un Hanriot HD-I qu'il fait peindre en bleu turquoise. Désormais il sera
surnommé par les Allemands le "diable bleu". Il devait ensuite
remporter toute une série de victoires, mais dans une spécialité bien
particulière : la chasse au Drachen. Ces ballons, gonflés à l'hydrogène et
servant au réglage des tirs d'artillerie, auraient constitué des cibles idéales
s'ils n'avaient été protégés par l'artillerie antiaérienne.
Coppens devenant de plus en plus audacieux, les Allemands commencèrent alors à
lui tendre des traquenards : le 3 août 1918, après sa vingt-deuxième victoire à
Rethel, il évita le piège d'une " saucisse " chargée d'explosifs ! Ça
ne s'invente pas… Il est gravement blessé en 1917. Cet accident lui valut d'être amputé d'une
jambe.
Après la guerre, il fut promu capitaine et anobli par le Roi des Belges. L'ouvrage que je propose aujourd'hui à la vente retrace avec beaucoup de talent ses souvenirs de pilote et nous prouve, encore une fois, que prendre de l'altitude est une qualité qui n'est donnée qu'aux plus grands… Pierre
COPPENS (Willy). Feuilles volantes avec le portrait de
l'auteur par Lucien Wollès en hors texte (réservé à l'E.O.). Bruxelles, J.-E.
Goossens, S. A. Imprimeurs-éditeurs, 1927. Un volume in-8 carré de 122 pages.
Reliure plein veau rouille, contre palt encadré d'une roulette estampée, dos à
nerfs, filets dorés et titre en lettres dorées, tranche supérieure dorée,
gardes colorées. Cet ouvrage, achevé d'imprimer le 30 décembre 1927 a été tiré à trois cent quarante-cinq exemplaires
signés, constituant l'édition originale, dont vingt exemplaires nominatifs sur
Japon impérial, numérotés Japon 1 à 20, comportant un feuillet du manuscrit ;
vingt-cinq exemplaires sur Hollande Pannekoek, numérotés Hollande 1 à 25 ;
cinquante sur Arches numérotés Arches 1 à 50 ; et deux cent cinquante
exemplaires sur vergé anglais, numérotés vergé anglais 1 à 250. De plus, il a
été tiré sept exemplaires nominatifs sur Japon impérial, avec une décomposition
des couleurs de la planche hors texte, lettrés A à G, hors commerce. Le notre
n°105 avec un autographe de l'auteur. Deux éraflures sur le dos, manuscrit par ancien propriétaire
sur feuille vierge en début d'ouvrage (Schiller), dos et un bord de plat
légèrement insolé. Reliure très élégante. 125 € + port
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire