Mais, ne te promène donc pas toute nue... |
Le Roland furieux parut en 1516. L'Arioste, poète, sous ses
histoires de magiciens est aussi un observateur des moeurs, des valeurs et des
espérances de son temps. Diplomate au service du cardinal Hyppolyte d'Este, il consacra
trente ans de sa vie (1502-1532) à l'écriture du Roland Furieux, un long
poème héroï-comique en 46 chants et 38 736 vers qui se présente comme la
suite du Roland amoureux de Mateo Maria Boiardo (XVe siècle) que l'on
retrouve dans le tome IV de l'édition que je propose aujourd'hui à la vente.
L'action, extrêmement complexe, passe en revue tous les
registres du tragique au burlesque et se déroule sur fond de lutte entre
Chrétiens et Sarrasins. Il s'inscrit comme
un lointain descendant de la Chanson de Roland (ou Chanson de Roncevaux). Le
poème fut écrit en ferrarais, le dialecte utilisé à Ferrare, puis l'Arioste
lui-même l'adapta en toscan littéraire, afin qu'il soit plus accessible pour le
reste de l'Italie.
Outre la qualité de la traduction du Comte de Tressan., c'est
surtout la finesse, l'exquise licence et l'originalité des gravures qui donnent,
à mon avis, toute la valeur à cet exemplaire. On doit les dessins, selon les notices que j'ai eu en main, à trois
artistes majeurs de l'époque : Cochin, Eisen et Moreau.
Charles Nicolas Cochin, dit Charles-Nicolas Cochin
fils est né à Paris en 1715 et mort en
1790.
Charles-Dominique-Joseph Eisen est un peintre et graveur
(1720 – 1778) surtout connu par la prodigieuse quantité de dessins et de
compositions qu’il a réalisés pour les éditeurs de son temps. Il est mentionné
que celles de L'orlando furioso (le titre de l'œuvre en italien), assez
médiocres, furent remplacées dans l’édition française par celles de Moreau.
Jean-Michel Moreau, dit Moreau le Jeune, né en
1741 et mort en 1814 connut la chute de l'ancien régime. Favorable à la révolution,
il fut nommé membre de la commission temporaire des arts en 1793 et devint professeur
aux écoles centrales.
L'ouvrage que je vous présente aujourd'hui vaut donc pour
les illustrations. Il n'empêche qu'il est présenté dans une reliure fort
élégante, qu'il est imprimé sur beau papier et qu'il me plait comme ça, même
incomplet. Si vous voyez passer le tome I, dans la même reliure, je suis preneur...Pierre
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