A côté de l'ensemble de l'œuvre de Toulouse Lautrec
conservé au Musée d'Albi et qui permet de suivre complètement l'artiste dès ses
débuts, un précieux document comme celui que représente cet album suffit à
révéler son génie de dessinateur. On pourrait féliciter l'éditeur d'avoir eu l'initiative de
nous offrir cette publication ! Peine perdue car je suis bien en peine de vous
dire quoi que ce soit sur cette maison dont je ne trouve plus aucune trace…
Ces dessins permettent d'apercevoir le
talent précoce de Toulouse Lautrec. On retrouvera des thèmes que l'artiste
reprendra plus tard. Peut-être lui a-t-il suffi pour cela de faire appel à son
souvenir seul, tant sa mémoire était prodigieuse.
L'abondance de chevaux ne nous étonne pas
puisque nous retrouverons ce sujet de prédilection dans ses futures toiles. Ce
qui est plus surprenant est de constater, comme nous avons pu le voir hier avec
les dessins d'Albert Marquet que j'ai présenté hier, c'est l'attrait des plus
grands illustrateurs pour les animaux. Est-ce en raison des nombreuses heures
passées devant cet exercice, souvent imposé par les études, ou bien en raison
de la solitude partagée des artistes avec les animaux ?
Malheureusement, à la suite de ses deux
accidents, le sport pour lequel il manifestait un attrait héréditaire lui sera
à jamais interdit. On devine avec quel enthousiasme, le jeune artiste a
rencontré dès son jeune âge le peintre animalier bordelais Princeteau et avec
quel respect il écoutait ses conseils. C'est d'ailleurs lui qui sut plaider sa
cause et faire accepter à ses parents qu'il l'amenât à Paris à l'atelier de
Cormon.
C'est par ses dessins de jeunesse qu'un
artiste nous livre son art dans sa forme la plus ingénue, la plus pure. Plus
tard, Toulouse Lautrec s'imprègnera de la mode impressionniste et se liera d'amitié avec
Edgar Degas et Vincent Van Gogh. Il fréquentera alors les cabarets, notamment
le Moulin Rouge qu'il immortalisera dans ses toiles ainsi que sur ses affiches…
Alcoolique, syphilitique, suicidaire ; mais ça, vous connaissez tous ! En fait, Toulouse-Lautrec ne
vécut que pour son art. C'est plus facile quand on a du talent... Pierre
TOULOUSE LAUTREC (Henri de). Cent dix dessins de H. de Toulouse Lautrec. Au Pont des Arts, Paris 1955. 1 volume reliure toilée verte de
l'éditeur, plat supérieur titré. Album de planches hors texte reproduisant en
fac-similé par Jacomet un carnet de dessins. Bien complet du fascicule broché
(in 8 oblong), présentant le texte de l'introduction, étui cartonné de
l'éditeur avec étiquette illustrée contrecollée. Exemplaire numéroté n° 201.
Dos légèrement insolé, le papier couché des dessins est légèrement ondulé sans
aucune trace d'humidité. Bel exemplaire.Vendu
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