Pilier de la littérature allemande, poète, romancier,
dramaturge, théoricien de l'art et homme d'État mais aussi homme de science et
Franc-maçon, Johann Wolfgang von Goethe (1749-1832), a vécu au carrefour
tumultueux du siècle des lumières et a profondément réformé le roman européen,
y créant des mythes tels son Faust ou son Werther…
Les Souffrances du jeune Werther (dont seul le "Werther" est resté en français) est un roman en partie épistolaire. La première édition est parue en 1774. Je rappelle le sujet : Werther et Charlotte se rencontrent à un bal et tombent amoureux. Werther pense qu’il passera sa vie avec cette femme mais Charlotte est promise à un autre homme, Albert. Les deux hommes se rencontrent et Werther se rend compte des qualités d’Albert. Il s’enfuit pour tenter d’oublier Charlotte. Il revient car il aime de plus en plus Charlotte, maintenant mariée à Albert. Comprenant que cet amour est impossible, Werther se suicide (quand on le retrouve, il est encore vivant mais comme on lui pratique une saignée pour traiter l'hémorragie provoquée par le coup de feu suicidaire, on réalise alors, en sanglots, que son destin est marqué par la déveine…).
Le roman de Goethe reçut un succès incroyable dès sa sortie apportant de cette sorte à son auteur, du jour au lendemain pour ainsi dire, une richesse et une notoriété considérables, en Allemagne d'abord, dans toute l'Europe ensuite. Il influencera la littérature française dont une œuvre, le "Adolphe" de Benjamin Constant, a été remis dernièrement au goût du jour par le film : "Le prénom"…
La traduction est due à Georges Deyverdun, de Lausanne, qui occupa quelques temps l'emploi de Chambellan auprès du marquis de Brandebourg-Schwedt. Il laisse entendre dans sa préface qu'un amour malheureux l'avait disposé d'une façon tout à fait particulière à traduire le chef-d'oeuvre de Goethe. Ses observations sur Werther et sur les écrits publiés à l'occasion de cet ouvrage, en fin d'ouvrage, sont une des premières critiques de Goethe parue à l'étranger.
Cette édition ravira les bibliophiles qui, à coup sûr, en plus de posséder une édition originale rare, apprécieront, sur le titre de chaque partie, les jolies vignettes gravées par Chodowiecki. Un ouvrage qui rejoindra peut-être d'autres rayonnages que les miens : je prépare mes mouchoirs ! Pierre
GOETHE. Werther, traduit de l'allemand. A Maestricht, chez
Jean-Edme Dufour & Philippe Roux, 1776. 2 parties reliées en 1 volume
in-12. Reliure pleine basane glacée et marbrée, dos à nerfs et caissons ornés,
pièce de titre en maroquin cerise, gardes colorées, toutes tranches rouges. Edition
originale de la traduction de Georges Deveyrdun. Première partie : [1f bl]-[1f
titre]-viij-201pp-[1f bl] / Seconde partie : [1f titre]-230pp-[2f fbl]. Contient,
outre les vignettes en pages de titre signées Chodowiecki, 2 bandeaux gravés.
Menus défauts de reliure. Bon état intérieur malgré quelques légères brunissures.
Rare édition originale en français de ce monument du romantisme allemand,
publié pour la première fois à Leipzig en 1774. Ex-libris avec tampon d'une
bibliothèque de l'ex-Union sovietique.390 € + port
2 commentaires:
encore pas vendu ? pas normal, çà ! en plus avec tampon soviétique...
C'est ouvrage est assez onéreux à l'achat, et je conçois qu'il n'y ait pas de ruée au téléphone, Calamar !
Mais c'est un bon exemplaire pour bibliophile. Le cachet de la bibliothèque soviétique m'avait, à un moment, rebuté et je dois reconnaitre que j'ai inscrit aussitôt le livre dans mon livre de police [ registre d'objets mobiliers à l'usage des antiquaires et autres professions / arrêté du 29.12.88, décret n° 88-1040 du 14 novembre 1988- article 1er].
Mais il faut aussi mentionner que la vie des livres anciens, même si elle a été cahoteuse (comment un tel ouvrage soviétique est arrivé en France au milieu du XXeme siècle ?) a toute chance en arrivant sur les rayonnages de ma librairie de n'être pas chaotique ;-)) Pierre
Enregistrer un commentaire