mardi 30 octobre 2012

La vie de Saltimbanque de Molière par Benjamin Pifteau...

Désormais tout parait avoir été dit sur Molière, cette éternelle incarnation de la raison humaine… Cependant l'auteur de l'ouvrage que je vous propose aujourd'hui à la vente,  Benjamin Pifteau, nous conte ici la lutte que Molière eut à subir avant d'arriver au succès et la gloire.



Ce fut d'abord dans la troupe des Enfants de famille (décembre 1642) qui joua à Paris et prit bientôt le nom d'Illustre théâtre, puis ce fut à Rouen, puis à Paris où elle alla s'installer dans la salle du jeu de Paume Metayer près de la porte de Nesle, le 31 décembre 1643, puis… Qu'importe ! Les saltimbanques n'ont pas d'adresse fixe, en fait… Et c'est ainsi que la troupe de Molière partit 10 ans en tournée en province avant de revenir à Paris présenter ses succès. Il est a noter que la tradition perdure qui fait que de nombreuses pièces sont encore présentées en province avant que la générale ne soit jouée à Paris !


Empruntant le couloir et la route royale (Dijon-Lyon-Avignon- Pezenas-Beziers-Bordeaux), tout passait : marchandises, monnaie, idées et armées, les modes littéraires sinon les auteurs, et parfois les comédiens ambulants... Il faut reconnaître que le support chronologique de la tournée provinciale de Molière réside seulement en quelques dates éparses, quand il ne s'agit pas de pure invention (les chambres où Molière aurait dormi sont légions). Seule La cité de Pézenas a gardé dans sa mémoire collective tout ce qu'il fallait pour passer de Molière au molièrisme…

Le risque était que la renommée de l'homme de théâtre n'en fasse un jour un " Molière de Bazar" avec sa cargaison de produits dérivés. Tel n'est pas le cas dans la cité languedocienne.  

L'intérêt de l'ouvrage présenté est doublé par l'hommage que l'auteur fait à Molière sous forme d'une petite pièce de théâtre un peu pastiche : Molière en voyage.


Cette pièce a pour seul tort de n'avoir pas vu le feu de la rampe mais vous auriez pu entendre ceci :

Par l'œuvre on connaît l'homme.
La question n'est pas dans le mot qui nous nomme :
Elle est dans l'action et surtout dans le but.

Locution qui pourrait tout aussi bien convenir aux bibliophiles  ;-)) Pierre


PIFTEAU (Benjamin). Molière en province, étude sur sa troupe ambulante, suivi de Molière en voyage, comédie en un acte en vers. Paris, Léon Willem, 1879. Un volume in-12 avec un portrait de Molière d'après Mignard et 4 eaux-fortes dessinées par Mès, gravées par Legenisel, le tout sous serpente. Reliure demi-maroquin cerise, dos à nerfs, titre en lettres dorées, gardes colorées, couvertures conservées. Bandeaux, lettrines et culs-de-lampe. 103 pages. Exemplaire numéroté sur papier de Hollande n° 358 sur justification de 450. Bon état. Infimes rousseurs. Vendu

2 commentaires:

Textor a dit…

J'ai un doute sur cette tournée de Molière dans le sud, quand on sait que, passé Lyon, les parisiens étaient incapables de comprendre la langue locale. C'est Racine qui le raconte dans ses lettres. On voit mal, dans ces conditions, l'intérêt de présenter des pièces que personne ne comprenait... ou alors la pantomime dominait, comme dans ce spectacle du Picolo Theatro présenté à l'Odéon en patois vénitien par le grand Giogio Strehler, Arlequin serviteur de deux maitres...

Pierre a dit…

Il existe des documents administratifs comme ceux laissés à Nîmes, mais reconnaissons qu'ils sont peu nombreux en 10 ans...

On peut néanmoins imaginer que la troupe de Molière faisait des représentations chez des nobles ou des bourgeois parlant bien le françois. Le cliché du saltimbanque de foire est plutôt à réserver aux troupes de la commédia dell'arte. Pierre