jeudi 15 mars 2012

Edition originale des Mémoires de André Gretry, compositeur littéraire...

Compositeur originaire de Liège, André-Ernest-Modeste Grétry (1741-1813) séjourne d'abord à Rome. Il quitte l'Italie en 1766 et s'installe à Genève où il donne des cours de musique et de composition. Il a l'occasion d'entendre au théâtre de Genève, pour la première fois, des œuvres françaises. Son projet de recevoir un livret de Voltaire, qui habite non loin de Genève, à Ferney, n'aura pas de suite.


Il s’installe ensuite à Paris où il est soutenu par Philidor (François André Danican Philidor, compositeur et grand joueur d'échec). Marmontel, l'encyclopédiste, lui confie Le Huron qu’il met en musique. Il connaît une série de succès comme Zémire et Azor, créé à Fontainebleau en 1771 devant la Cour ou Richard Coeur de Lion dont l’un des airs, ” Ô Richard ,Ô mon Roi, l’univers t’abandonne” devient un signe de ralliement des royalistes sous la révolution. Il se marie en 1771 avec Jeanne- Marie Grandon, fille d'un peintre lyonnais. Ils ont trois filles (Jenny, Lucile, Antoinette) dont aucune n'atteint l'âge de vingt ans. Lucile écrit deux opéras, orchestrés et corrigés par son père.


Compositeur d'opéra-comiques, il cède, avec talent, à la mode dite des “turqueries” dans des pièces comme La Caravane du Caire qui est restée au répertoire. Il est protégé par Marie-Antoinette qui en fait son maître de clavecin et le directeur de sa musique particulière. La souveraine aime ses opéras, en chante des airs, et accepte d’être la marraine de l’une de ses filles.


Trop méconnu actuellement, Grétry fut l’un des musiciens les plus prisés de son temps. Ses débuts en France ne furent pas faciles, parce que sa musique se prêtait davantage à l’italien qu’au français. Mais Grétry, comme l’avait fait Lully, étudiera la prosodie française et son talent finira par être reconnu. En 1779, Grimm écrit dans sa correspondance " Il n’y a jamais eu de compositeur qui ait su adapter plus heureusement que Grétry la mélodie italienne au caractère et au génie de notre langue".


Ce que nous savons moins, c'est que ce brillant musicien fut aussi compositeur d’oeuvres littéraires. C'est l'édition originale de ses mémoires, éditées en 1789, que je vous propose à la vente, aujourd'hui. Un passage particulièrement savoureux raconte ses déboires avec J.J Rousseau qu'il admirait.


A la révolution française, il perd la rente royale, et cherche des sujets politiques. En 1795, à la fondation de l'Institut de France, il est avec Méhul et Gossec, représentant de la musique dans les classes des Beaux-Arts. Il devient inspecteur du Conservatoire de musique de Paris. En 1797, il publie trois volumes de ses Mémoires. Il publie également Les Réflexions d'un solitaire en 8 volumes (toujours son admiration pour Rousseau…). Il reçoit la légion d'honneur, et son portrait est accroché à l'Opéra-Comique en 1805.


Il se retire à l'Hermitage de Montmorency qu'il a acheté en l'an VI, ans après la mort de son précédent locataire, Jean-Jacques Rousseau (encore !). Suivant ses volontés, il fut enterré au cimetière du Père-Lachaise, mais son cœur, rapatrié dans sa ville natale en 1842, est déposé dans sa statue en bronze, en face de l'Opéra Royal de Wallonie. L'académie de musique de Liège porte son nom.



GRETRY (André). Mémoires ou Essai sur la Musique. A Paris chez l'Auteur et chez Prault. A Liège chez Desoer. 1789. Demi basane. Tranches mouchetées. Format in-8, 560pp. Usure au coins et restauration coiffes. Cahiers très solidaires. Intérieur frais. Quelques taches en début d'ouvrage. Edition originale. Ex-libris de Charles-Mathieu Domergue, né à Beaucaire en 1824 et membre de plusieurs sociétés littéraires. Incomplet des 4 derniers feuillets (la table des matières se termine à la lettre "s") Pour procéder à des photocopies des pages manquantes, il suffit de le demander à Daniel Bayard, libraire du Lyonnais, qui possède une édition complète. Donc, exemplaire approximativement complet... Vendu

5 commentaires:

Pierre a dit…

Pour Textor : Il s'agit de l'édition originale, la plus complète et la plus recherchée ; le prix est en conséquence ;-)) Pierre

calamar a dit…

hum... il y a une erreur sur le prix, il faut sans doute lire 14000 euros.

Pierre a dit…

Je me plais à imaginer qu'un jour, je puisse vendre un ouvrage à 14.000 euros. Le plus heureux dans ce rêve ce serait... mon épouse ;-)) Pierre

Textor a dit…

Je vois Pierre que vous avez retenu la leçon ! :)
Dans ce monde d'apparence et d'hyper communication, il suffit d'affirmer qqchose pour que cela devienne vrai !
T

sebV a dit…

Stratégie auto-réalisatrice ils disent les marketeurs