vendredi 7 août 2009
Ronsard illustré par Louis Jou.
Si d'aventure, vous passez un soir aux Baux de Provence, ne soyez pas surpris de voir apparaître le visage de Don quichotte, projeté sur les falaises de la citadelle ! Cette vision extraordinaire surgie de la nuit n'est en effet qu'une partie du spectacle lumineux qui se déroule actuellement tous les soirs dans ses rues.
L'idée d'une telle manifestation est née de la fondation "Louis Jou", qui commémore la mémoire de ce graveur hors normes qui a vécu et travaillé aux Baux durant de nombreuses années.
Il installe son premier atelier à Saint-Germain-des-Prés après la grande guerre. Là, il fabriquera sans relâche, jusqu'en 1939, des livres splendides, réalisant alors ce que nul n'avait fait avant lui : Dessin et gravure des caractères, papier, encre, composition mais aussi gravure des illustrations, pressage et décoration de reliure. Il se mêle de tout. A part le papier pour lequel il ne peut qu'émettre des désirs et donner des recettes, tout est conçu et réalisé au Vieux-Colombier.
La deuxième guerre mondiale (bravo, le vingtième siècle !) lui enlève ses ouvriers. Désabusé, il s'installe aux Baux de Provence et reconstruit son atelier qui ne s'arrêtera pas avec sa disparition (1968) mais près de 30 ans plus tard.
Entouré de ses amis, André Suares, Marie Mauron et Antoine Serra, il a crée dans la citadelle un atelier dont les œuvres illustrées comptent aujourd'hui pour les bibliophiles parmi les plus renommées. Petits tirages, typographie maison, bois de toute beautés font des possesseurs de ces ouvrages des privilégiés.
Vous avez en face de vous (c'est un euphémisme virtuel) un privilégié qui ne se séparerait pour rien au monde de cet ouvrage. Il parait que tout s'achète. Je vais tester l'apophtegme…
RONSARD. Sonnets pour Hélène. Paris, Les Livres de Louis Jou, 1927. In-4, veau brun ciselé or, dos lisse et titre en lettres dorées, encadrement intérieur, doublures et gardes de soie moirée, tranches dorées, étui. Reliure signée Jeanne Langrand 1930. Compositions originales de Louis Jou gravées sur bois, dont le portrait de Ronsard, titres et initiales en rouge, nombreux culs-de-lampe typographiques triangulaires constitués de lettres entrelacées." L'artisan Louis Jou a fait ce livre tant pour son plaisir que pour le nôtre. S'il est de votre goût, tout est bien pour lui & pour vous, sinon paix à la joie de chacun comme à la bonne volonté de tous ! " Tirage à 278 exemplaires. Vendu
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4 commentaires:
La reliure m'a l'air en veau Pierre, non ?
B.
C'est bien un veau et non un maroquin. Cette erreur est imputable à mon exemplaire de "Thaïs", du même illustrateur, qui lui est en maroquin.
On vous croit abattu par la chaleur... Le regard reste perçant. Pierre
Est-ce le même qui peut être proposé ailleurs pour des sommes deux à trois fois plus importantes ?
Cette offre semble intéressante !
Ah ! Le prix des livres anciens.
J'ai fait des recherches, bien sûr, avant de le proposer à ce prix. On peut le trouver plus cher et les adjudications en salle des ventes (avec frais) confirment cette impression.
Mais, avoir un bel ouvrage en catalogue sans le vendre n'est pas la motivation profonde d'un libraire d'anciens. S'il ne tenait qu'à mon goût pour cet illustrateur, j'aurais tendance à penser que ce livre est une oeuvre d'art et qu'à ce titre, sa valeur est autre. Je compte bien engager ce débat sur le prix du livre ancien avec un libraire expérimenté, bientôt de passage.
En fait, les petits libraires affairistes qui se contentent de faibles marges vous diront que la marge se fait à l'achat. Les professionnels compétents donneront au livre rare et de qualité une valeur bien supérieure en rapport avec les deux caractéristiques que je viens de mentionner (rareté, qualité). Donc, moins affairistes mais plus chers. Ils méritent, de même, d'engranger une plus value légitime si leurs connaissances bibliographiques ont permis à cet ouvrage d'être mis en exergue.
On pourrait pour calibrer la valeur d'un livre ancien se fier uniquement aux enchères. Je fais un parcours initiatique de jeune libraire qui me permettra, j'en suis certain, de trouver le meilleur compromis entre ces deux philosophies. Ma femme a tendance à penser que je manque du plus élémentaire sens du commerce, ce que je ne peux nier, mais j'ai trop de respect pour le travail des artisans de livre pour dévaloriser leur travail.
J'ai tendance à minimiser les frais de port, malgré tout, et il me faudra être plus vigilant ! Pierre.
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