samedi 12 octobre 2013

Gulliver, Swift, Job, Delagrave, Lili Pute : cherchez l'erreur...


Les voyages de Gulliver font partie de ces ouvrages que tout le monde connaît mais que peu de personnes ont lus, en fait. Il faut même préciser que seul le premier voyage de Gulliver est entré dans notre imaginaire grâce à Liliput, île peuplée de gens de petite taille et non, Elisabeth,  péripatéticienne au charmant surnom…


On tient souvent cet ouvrage pour un conte pour enfants sans doute parce que de nombreuses éditions édulcorées ont rapidement paru dans les bibliothèques spécialisées en littérature enfantine comme celle que je vous propose aujourd’hui. Il s'agit en fait, au-delà de la satire, d'un conte philosophique qui rapproche Swift de Voltaire, son contemporain.


Cette œuvre, écrite à la première personne, divisée en quatre parties, a été publiée pour la première fois en 1726 sous le pseudonyme de Lemuel Gulliver en raison des risques de représailles politiques que son auteur craignait. 


La première partie retrace les aventures de Gulliver à Lilliput au cours duquel le héros rencontre des nains. Le deuxième voyage à Brobdingnag est encore lié à un naufrage (les mers sont peu sûres à cette époque) à la suite duquel le héros rencontre des géants. La troisième partie nous fait découvrir un royaume peuplé d’hommes de science et les femmes adultères (texte souvent censuré). Le quatrième voyage nous fait entrer dans la science-fiction avec un monde dominé par des chevaux-pensants … La vrai question posée par Swift dans ces quatre voyages est en fait : Doit-on être fiers de la nature humaine ? Dans l'édition que je présente aujourd'hui, comme dans beaucoup d'autres publiées pour la jeunesse, seuls les deux premiers voyages sont reproduits.


Jonathan Swift disait dans une lettre, un an avant l'impression de son livre : "Le principal but que je me propose dans tous mes travaux est de vexer le monde plutôt que de le divertir... Voilà la grande base de misanthropie sur laquelle j'ai élevé tout l'édifice de mes Voyages." Donc, de livre pour enfant ; à voir… C'est, en effet, la faiblesse, la vanité de ses semblables que Swift a voulu faire ressortir dans une fiction aussi ingénieuse que hardie. En conduisant successivement son héros, Gulliver, dans des mondes irréels, il le place dans des situations où la misère humaine apparaît sous son jour le plus ridicule et il fait jaillir de cette confrontation une foule d’effets comiques. Cela nous rappelle, bien évidemment, Montesquieu et Voltaire qui ont utilisé des moyens analogues pour leurs contes…


L’ouvrage que je vous présente à la vente aujourd'hui contient des illustrations exécutées par un maître du genre : Job, alias Jacques Marie Gaston Onfroy de Bréville pour les intimes, dont le nom d'artiste est composé de l'initiale de son prénom usuel – Jacques - et de celles de son nom de famille.


Il est connu pour ses remarquables illustrations de livres d'enfants, dont les textes sont le plus souvent de  Georges Montorgueil comme pour son Bonaparte que je propose aussi à la vente, ici (vous pouvez cliquer). L'édition originale des Voyages de Gulliver a été publiée par Delagrave en 1927. Je vous présente ici celle de 1950. Pierre


SWIFT (Jonathan). Voyages de Gulliver. Paris, Librairie Delagrave, 1950. Un volume grand in-4 (33/25cm). Cartonnage éditeur pleine toile vert olive, titre et motif imprimés en rouge, noir et blanc,  dos lisse imprimé, gardes colorées, signature de Job. Huitième mille ? (je ne sais ce que cela signifie). 160 pages. Exemplaire orné d'illustrations sur bois dans le texte et de planches en couleurs hors texte d'après les dessins de Job. Bel état de fraîcheur, menus défauts sur le cartonnage. Vendu

3 commentaires:

Pierre a dit…

C'est pourtant facile ;-)) Pierre

Léo Mabmacien a dit…

Trop facile effectivement ;-). Pierre, le huitième mille concerne le tirage. Voir :
http://titivillus.over-blog.com/article-mille-115543191.html

Cordialement

Pierre a dit…

Merci Léo. Assez rare d'avoir le tirage sur la page de titre. Pierre