" Quoiqu’il puisse m’arriver, j’estime ma vie réussie parce que j’ai été lu. " |
Et si les livres étaient vivants ? Tel est le postulat
surréaliste de ce roman qui raconte, avec beaucoup d'imagination, la vie d’un
livre. Le récit s’attelle à décrire les pérégrinations dont le livre est
l’objet, dévoilant de plus ou moins belles rencontres et dénonçant souvent les
injustices de notre monde. Au-delà de la fable, l’auteur nous rappelle que le
livre est un objet presque sacré qu’il convient de protéger et de respecter. On
touche donc la clientèle des bibliophiles ! Pourtant, la réalité nous apprend,
qu'aujourd'hui, deux livres sur trois finissent au pilon…
Pêle-mêle, on y trouve quelques exemplaires du rapport
Attali, les biographies de Tom Cruise et Michel Drucker, des livres de poche de
John Grisham, quelques-uns des ouvrages sur Sarkozy, Carla Bruni ou Rachida
Dati, un Kama-sutra qui s'empile sur des ouvrages autour de l'Opus Dei, des
livres de Danielle Steel avec des BD des Schtroumpfs, " Un vrai roman
" de Philippe Sollers côtoie " La Bible racontée aux enfants "
d'Alain Decaux qui s'accommode, par ailleurs, fort bien de la promiscuité du
" Parce que je t'aime " de Guillaume Musso. Tout autour, des
fragments de pages volettent dans des courants d'air qui charrient l'odeur
sèche et un peu âcre du papier… On pense alors à la censure dont fut frappé Baudelaire pour
ses Fleurs du mal , aux autodafés de l'Inquisition et, de façon plus
générale, à tous les régimes autoritaires qui ont brûlé des livres et on se dit
que nombre d'éditions originales vont encore disparaître !
Une étude conduite en 1991 indiquait que les livres les plus fréquemment pilonnés
sont majoritairement des ouvrages de littérature générale (romans, documents
d’actualité…). Les livres scolaires étaient, par contre, détruits uniquement lors
des changements de programmes mais comme ces derniers changent à chaque
élection, maintenant, le résultat est le même ! Les ouvrages de référence
(dictionnaires, encyclopédies, etc…) seraient moins pilonnés mais leur
potentiel de vente s'est depuis amenuisé, voire a complètement disparu, avec
Internet.
Le Pilon. Meudon, Quidam éditeur, 2006. Un volume in-8. Cartonnage illustré et feuillets collés. 145 pp. Ex-libris manuscrit de Philippe Gandillet au crayon à mine de plomb en page de garde. Vendu
1 commentaire:
Ouvrage vendu rapidement. Le portrait d'un libraire affairiste fait un peu " cliché " mais il faut savoir être beau joueur...
Il semble que la provenance ait fait pour beaucoup dans la transaction ;-)) Un ami de Philippe Gandillet, sans doute ! Pierre
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