Sujet tabou ! Et puis, limiter le mariage à 15 joies serait comme présenter un plat sans sa garniture…
Nonobstant, à l'heure du Mariage pour tous, l'éventail de
clients pour ce type d'ouvrage va s'élargir subséquemment et je peux espérer
une transaction rondement menée si mon intuition est bonne.
Ce curieux ouvrage, où les traits de la malice gauloise sont
mélangés d'une forte dose de philosophie mélancolique, dénote une véritable
connaissance du cœur humain. On dit souvent, d'ailleurs, que la pratique du
mariage rend philosophe… Il est écrit dans un style naïf et charmant qui en
rend la lecture des plus agréables.
Mais qui a bien pu oser publier anonymement un pareil brûlot
? On ne le connaît pas de manière précise. La plupart des érudits en
attribuent la paternité à Antoine de la Sale, suivant en cela l'avis éclairé de
M. André Pottier, en 1830, alors bibliothécaire de la ville de Rouen qui en
possède une édition originale. D'autres penchent plutôt en faveur du style de Philippe
Gandillet, dont les chroniques misogynes sur ce même blog, ont le même parfum…
On aura beau rire, faire des vaudevilles, des physiologies
comme celle de Paul Bourget ou des chansons tendres comme celle de Georges Brassens,
l'institution du mariage a survécu à toutes les révolutions et jouit encore, si
l'on tient compte des manifestations récentes, d'un prestige indestructible.
On pourrait d'ailleurs croire que la fréquence accrue des
divorces aurait pu dissuader plus d'un, ou plus d'une, de remettre le
couvert. Et bien, non ! Un divorcé est un futur marié qui s'ignore... Les
statistiques ne mentent pas.
Je crois même qu'on pourrait assurer, sans exagération (à peine), que le
malheur de ces couples séparés a servi les unions humaines plus qu'il ne les a
empêchées. Il est, en effet, de notoriété publique que ces échecs piquent le
courage et que si l'on garantissait aux ménages un bonheur continu, sans
nuages, sans fin, beaucoup hésiteraient à se marier… L'inconnu, le hasard, et
aussi cette parenthèse qu'on appelle " l'amour ", font braver le danger
!
Le mariage est, peut être, l'épreuve suprême de la force
morale et de l'intelligence appliquées à la vie quotidienne. Cet ouvrage en
décodera les règles élémentaires et vous ouvrira les portes de la sérénité,
c'est évident. Seront abordés des sujets aussi vastes que sont la coquetterie,
la grossesse, la famille, l'adultère, les caprices ou la maladie, autant de joies
qui donneront de la saveur au plat insipide d'un amour platonique. Ce n'est
d'ailleurs pas sans raison que le sacrement du mariage engage les conjoints
" pour le meilleur et pour le pire "… Les superbes illustrations de Joseph Hémard vous
conforteront dans l'idée que vous vous faites de cette institution. Je vous
laisse choisir ;-)) Pierre
Les Quinze Joyes du Mariage. Paris, éditions Paul Dupont, 1947. Un volume In-8. En feuillets
sous couverture rempliée et illustrée par Joseph Hémard. Frontispice et 34
charmantes illustrations dans le texte coloriées au pochoir. Tirage limité a
510 exemplaires, le notre un des 485 sur vélin pur fil n° 32. Parfait état. Vendu
1 commentaire:
Trop beau : envoyé par un lecteur bienveillant
Mon épouse prétend que le malheur des femmes vient de ce qu'elles confondent le mariage, avec le Jour du mariage...
Cependant, cela ne nous a pas empêchés de célébrer nos Noces d'Or cette année. Eh oui, le temps passe vite, trop vite mais, comme dit Maupertuis, le présent est notre seul bien et si on pouvait en ôter le poison des souvenirs et des prévisions, ce serait un état presqu'agréable.
J'avalise des deux poignées. Pierre
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