lundi 7 octobre 2013

Cartonnage au papier gaufré or et argent : presque aussi beau que la percale...


Les cartonnages en toile ont la cote… Il faut dire que l'utilisation de ces percales permit au milieu du XIXeme siècle de produire des ouvrages, prétextes à des caprices décoratifs sans équivalent par le passé.


Parallèlement à ces publications souvent luxueuses et richement dorées, on vit apparaître à la même époque, pour la jeunesse, des ouvrages à la parure tout aussi flatteuse mais au coût de production moindre.  Ces livres au cartonnage à " la bradel ", en papier gaufrés, restent de charmants exemplaires recouvrant des textes à forte connotation morale et religieuse et répondaient à la forte demande de l'époque pour les livres de prix.


La distribution des prix était un événement important de la vie scolaire où l'enfant était récompensé devant une assemblée de professeurs, d'élèves et de parents. Elle avait lieu tardivement à la fin du mois de juillet ou au mois d'août. Le livre comportait alors un ex-praemio, inscription manuscrite ou étiquette pré-imprimée, collée à l'intérieur du livre, comportant l'identité de l'élève, la matière pour laquelle il était récompensé, le nom de l'institution, etc.


Si certaines étiquettes étaient simples, d'autres étaient ornées de gravures décoratives. Parmi les prix attribués, on trouve les disciplines classiques, mais aussi des prix moins courants qu'on aimerait distribuer aujourd'hui : assiduité, politesse…


Ce type d'ouvrage pouvait aussi être offert aux enfants à l'occasion d'étrennes, de première communion, puis pour un mariage ou simplement comme cadeau. Il était avant tout destiné à être montré, et sa couverture était rutilante. On le distingue d'un livre de prix par l'ex-dono manuscrit qui unit le donateur à celui qui reçoit le livre.


Nous proposons à la vente, aujourd'hui, un lot de quelques ouvrages à couverture de papier gaufré, couleur or et argent, et estampés en relief d'une composition ornementale non figurative. Ils sont moins fréquents que les mêmes exemplaires à vignette centrale ou en papier chromolithographié. Pierre


BARTHELEMY. Voyage abrégé du jeune Anacharsis par l'Abbé Jouhanneaud. Paris et Limoges chez Martial Ardant frères, 1848. Un volume in-8. Cartonnage à couverture de papier gaufré en couleur or et argent et estampé en relief d'une composition ornementale non figurative. 360 pages. Frontispice. Pas de rousseurs.
COLLECTIF. Nouvelles missions d'Inde et de Chine. Paris et Limoges chez Martial Ardant frères, 1841. deux volumes in-12. Cartonnage à couverture de papier gaufré en couleur or et estampé en relief d'une composition ornementale non figurative. 260 pages. Frontispice avec tâches de rousseurs. Pas de rousseurs dans le texte. Papier frotté.
VENDOME (M. de). Méroon ou le Barde des Gaules. Limoges chez Barbou frères, 1844. Un volume in-12. Cartonnage à couverture de papier gaufré en couleur or et estampé en relief d'une composition ornementale non figurative. 288 pages. Frontispice. Pas de rousseurs dans le texte. Petits ressauts de cahier. ex-praemio.
DALTENHEYN (J.B). Gottlieb ou le triomphe de l'innocence. Limoges chez Barbou frères, 1846. Un volume in-12. Cartonnage à couverture de papier gaufré en couleur or et argent et estampé en relief d'une composition ornementale centrée sur un motif floral. 178 pages. Frontispice. Pas de rousseurs dans le texte. ex-praemio.
COLLECTIF. La thaumaturge du XIXeme siècle ou Sainte Philomène, vierge et martyre. Clermont-Ferrand au bureau de la librairie catholique, 1843. Un volume in-12. Cartonnage à couverture de papier gaufré en couleur or et argent et estampé en relief d'une composition ornementale. 239 pages. Frontispice. Des rousseurs dans le texte. Bel état .Le lot Vendu

10 commentaires:

Anonyme a dit…

Plus tard, dans les écoles républicaines, la distribution fut dévolue au maire de la commune, trônant sur l'estrade pour son unique apparition annuelle dans l'école, les instituteurs n'étant alors que ses assesseurs. Après tout c'était bien lui le sponsor. Les enfants le remerciaient ensuite par une revue de fin d'année remplie de répliques hésitantes et de costumes en papier crépon.

Jean-Michel

Pierre a dit…

Sans oublier le landy de fin d'année scolaire en chemisette, soquettes, tennis et short blancs. Je crois même que nos cerceaux étaient blancs... Pierre

Textor a dit…

Quoi ? il n'y aurait plus de remise de prix de nos jours ?

C'était pourtant un jour émouvant (à condition d'avoir un prix évidemment).

Je crois que pour relancer la lecture et la fortune des libraires, il serait bon de remettre cette vieille pratique au gout du jour. !

Textor

calamar a dit…

il n'y en avait déjà plus du temps de ma jeunesse... que collectionneront les bibliophiles des siècles suivants ? toute une rivière qui se tarit !

Jean-Paul Fontaine, dit Le Bibliophile Rhemus a dit…

Les coupes de ces livres portent souvent la marque de la ficelle qui a servi à faire le paquet des livres de l'élève ayant mérité plusieurs prix.

Pierre a dit…

Belle remarque !

Surement un souvenir personnel, Jean-Paul... Je vous imagine bien " Prix d'excellence " ;-)) Pierre

sebV a dit…

Pratique qui serait sans doute jugée discriminatoire aujourd'hui...
ça mériterait d'ailleurs l'expérience d'aller proposer à une équipe pédagogique d'offrir un livre ancien au meilleur exposé d'histoire...je suis sûr que ça serait trèèèèès compliqué.

Pierre a dit…

Il n'y a vraiment plus que dans le sport où il est politiquement correct d'être le meilleur, vous avez raison, SebV... Pierre

Textor a dit…

Pourtant c’était bien la remise des prix…. Il n’y avait pas que le prix d’honneur et le prix d’excellence, je me rappelle qu’on avait tous droit un livre, On le choisissait à tour de rôle dans l’ordre du classement annuel. Donc les premiers de la classe avait plus de choix que les derniers, mais ils n’allaient pas toujours vers les livres les plus intéressants mais vers les plus clinquants (les in-folio à cartonnage). C’est sans doute ce que devaient faire aussi les élèves du XIX siècle, en jaugeant les dorures des plats !
Textor

Pierre a dit…

Pour moi, la remise des prix s'est arrêtée en sixième, je crois. On ne choisissait pas ses livres : de la vrai méritocratie ! J'ai retrouvé dernièrement un petit livre illustré en anglais scolaire de cette époque. Je vais le proposer bientôt à la vente, histoire de rentabiliser mes années d'étude ;-)) Pierre