Je suis de cette génération où, pour avoir du talent, il suffisait pour un artiste de choquer le bourgeois... Et quand ce même bourgeois, pour se déculpabiliser de son ignorance supposée, allait jusqu'à acheter les œuvres de son geôlier intellectuel, on frôlait le syndrome de Stockholm !
Dans Le Mythe tragique de l'Angélus de Millet,
écrit en 1938, Salvador Dalí applique ce même procédé à l'interprétation
paranoïaque-critique du tableau de Jean-François Millet, analysant en termes
d'associations personnelles, irrationnelles et obsessionnelles les éléments
distincts qui le composent (sic) Pour résumer : Le peintre, en raisonnant par
l'absurde, se fout quand même un peu de son confrère…
Pour lui, la fourche plantée dans la terre, avec une avidité
résolue pour la fertilité, signifie la pénétration sexuelle. Mais elle évoque
aussi le scalpel employé pour la dissection. Des processus paranoïaques
irrationnels relient Eros et Thanatos, le sexe et la mort…
D'après Dalí, la posture du couple de paysans confirme son
interprétation. L'homme essaie de cacher son état d'érection (sic) par la
position honteuse et compromettante de son chapeau. La pose de la femme est
identifiée à la très libre perforation de la mante religieuse, allusion à
l'habitude de l'insecte de dévorer le mâle après la copulation…
Dernièrement, une vente des toiles de Dali s'est déroulée à Paris. Les commissaires-priseurs, par respect pour le peintre et pour éviter une décote de toutes les œuvres de l'artiste, n'ont pas donné le résultat des enchères et se sont abstenus de présenter le pourcentage des toiles ravalées. Par contre, il parait qu'on a entendu Jean-François Millet rigoler dans sa tombe du cimetière de Barbizon… Dans les années 1980, Salvador Dali, fait marquis de Pubol, lançait à ses visiteurs: " Tenez, faites donc du Dali et enrichissez-vous ! ". Il semble que de nombreux faux datent de cette période, époque à laquelle Salvador Dali a commencé à signer des feuilles vierges pour ses éditeurs, affirme un grand expert du surréalisme à Paris. De mon côté, et pour ne pas amoindrir l'admiration que j'ai pour ce peintre surréaliste, je me suis fait à l'idée qu'il était mort en 1963, juste après avoir publié le livre que je propose à la vente, aujourd'hui… Pierre
Le mythe tragique de L'Angélus de Millet - Interprétation " paranoïaque-critique ". Paris, Jean Jacques Pauvert, 1963. Un volume in-4. Reliure éditeur toilée avec boucle et ruban façon dossier scolaire. 105 pages tapuscrites avec de nombreuses illustrations (nombreuses photographies ou reproductions contrecollées). Bel exemplaire en parfait état d'origine. Vendu
8 commentaires:
De qui est cette remarque :
«Sur le plan de l'arnaque, les coups les plus tordus ne sont rien, vous entendez, rien à côté de la peinture abstraite».
J'espère que ce n'était pas un commissaire-priseur... Ou alors Mauruce Rheims. Pierre
Non, Pierre. Il s'agit de quelqu'un de très connu, responsable de nombreuses répliques du même genre.
René
J'ai vu une expo Dali à Beaubourg, il y a peu. Je n'avais jamais vraiment prêté attention à sa peinture auparavant car le personnage, prisonnier de sa propre caricature, avait tendance à occulter l'oeuvre. Mais il faut admettre qu'il a fait de belles choses.
Textor
J’ai fait partie des déçus du surréalisme en peinture quand des artistes, à l’instar de Salvador Dali (il y en a d’autres), ont détourné les projecteurs de leurs œuvres pour les focaliser sur leur propre personne. Si le ridicule tuait, nul doute que Dali serait mort en première ligne ! Pierre
Une géniale supercherie... Et si c'était ça, l'art? la plus-value donnée à l'artisanat?
L'art est en effet la technique plus autre chose, mais cette autre chose ne peut pas être la supercherie, qui appartient encore au domaine de la technique.
L'art, c'est l'artisanat plus la naïveté, l'art est une empreinte.
Signer un tableau blanc, c'est de l'art, dessiner ensuite quelque chose dessus, c'est une supercherie.
Il faut répondre à René : Audiard.
Jean-Michel
Jean-Michel, Audiard me parait être une bonne proposition. La réponse, René ? Pierre
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