lundi 5 août 2013

Collection Poivre et Sel de chez Kra, éditeur : bibliophilie fine...


Belles éditions illustrées du début du XXeme siècle : Il y avait la maison Cyral – mais maintenant le moindre exemplaire est hors de prix, la faute à ceux qui en ont fait la promotion : il y avait la collection Pastel du Panthéon - mais maintenant le moindre exemplaire est hors de prix, la faute à ceux qui en ont fait la promotion : il y avait l'éditeur Gibert Jeune - mais maintenant le moindre exemplaire est hors de prix, la faute à ceux qui en ont fait la promotion : il y avait, bien évidemment, les ouvrage de chez Mornay - mais maintenant le moindre exemplaire est hors de prix, la faute à ceux qui en ont fait la promotion : il y avait Kieffer - mais maintenant le moindre exemplaire est hors de prix, la faute à ceux qui en ont fait la promotion : il y avait aussi les éditions Rombaldi - mais maintenant le moindre exemplaire est hors de prix, la faute à ceux qui en ont fait la promotion…

Je me propose aujourd'hui de ne pas faire la promotion de la collection Poivre et Sel de chez Kra, éditeur.


Outre le Daudet illustré par Capy et l'ingénu illustré par Pruvost, il y a les Contes de Perrault illustrés par Hamman, la féerie cinghalaise de Francis de Croisset mise en image par Motirtz, Les transatlantiques d'Abel Hermant dessinés par Chancel, et les Rencontres de Monsieur Bréot de Régnier illustrés par Touchet… Je suis bien sûr intéressé par le catalogue complet de cette collection Kra, si vous l'avez, dès que vous aurez enlevé le sable du ballon de plage qui est collé à vos doigts et qui vous empêche de tapez correctement sur le clavier !


Inutile de vous dire que cette édition est parfaite, à tout point de vue, comme l'ensemble des parutions produites chez Kra. Imprimées à 1000 exemplaires sur papier vélin de Rives sans tirage de tête, elles associent la qualité du texte, celle du papier et la finesse des dessins aquarellés qui l'ornent. 


Les récits proposés dans le " Voltaire "sont des contes que l'on classe, comme le Candide ou Zadig, dans les romans philosophiques. Il est impossible de cerner l'œuvre philosophique de Voltaire en quelques mots. On pourrait résumer le propos en : Suis-je heureux ? Puis-je l'être ? Et comment prendre la vie ? Voltaire trouble, ici, toutes les idées… Si la terre est une vallée de larmes comme il la présente, un monde meilleur n'existe pas. Il l'a pourtant porté, à bout de baïonnette, avec ses contemporains du siècle des lumières.


C'est que Voltaire avait perdu la Foi après le Désastre de Lisbonne… C'est du moins comme cela que ses exégètes expliquent son profond pessimisme dans l'homme et ses doutes sur l'existence d'une lumière divine – il ne se prive pas de mettre en doute la foi en toute religion dans  " Le taureau blanc ". Et puis, il y a les guerres en Europe (la guerre de sept ans) qui n'en finissent pas. Voltaire part cacher ses restes d'optimisme à Ferney. La Suisse est un coffre, dit-on…


Jusqu'à là, Voltaire avait été candide et par un changement progressif, il devient pessimiste. Ce huron canadien qui arrive en baie de Saint Malo en fera les frais ! J'ai toujours pensé que Voltaire devait avoir un petit rire sardonique, aigu et pincé. Un rire méchant. Il est vrai que quand on aime ni Dieu ni les hommes, on ne doit pas toujours s'aimer soi-même… Mais je me trompe, peut-être. Pierre


VOLTAIRE. L'ingénu suivi de Taureau Blanc. Illustrations en couleurs de J. Pruvost. Paris, Collection Poivre et Sel, 1930. Un volume in-8 (21,5/16). 238 pages. Exemplaire numéroté sur vélin de Rive. Bel état. Quelques rousseurs. Peu fréquent. 95 € + port


DAUDET (Alphonse). Tartarin de Tarascon. Paris, éditions Kra, 1928. Collection Poivre et Sel. Un volume in-8 (21,5/16). 212 pages. Nombreuses illustrations in et hors texte en couleurs de Marcel Capy. Exemplaire numéroté sur vélin de Rive. Très bel état. Peu fréquent. 125 € + port

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