Comme j'ai déjà parlé de Prévert ici (vous pouvez cliquer), je vais profiter de la présentation de l'ouvrage à la vente aujourd'hui pour tirer un coup de chapeau à l'illustrateur à qui on a confié le soin d'illustrer ses œuvres.
Le monde de Jean-Michel Folon, qui commence dans le dessin et continue
dans la couleur est souvent placé dans le territoire du surréalisme, de
l'imaginaire ou de l'onirique ; l'influence de son compatriote Magritte parait
évidente… Mais dans son œuvre il y a toujours un substrat de réalité qui rend les
choses plus tangibles (personnes, animaux, plantes, objets, architectures) et
quand il transforme l'apparence en éléments vivants, il utilise alors
généralement des parties pour exprimer un tout : des yeux énergiques, des étoiles,
des plantes ou des animaux nuancées par l'eau de l'aquarelle.
On dit souvent de Folon qu'il recyclait les idées et les choses d'une façon optimiste. C'est peut-être en raison de cela qu'il fut un icône de la jeunesse dorée des années 1970 qui punaisait ses posters sur ses murs de chambre et dévoilait son cœur sur ses cartes de vœux. Défenseur des causes altruistes, il revendiqua les minorités, les problèmes ethniques, les incapacités, la contamination, les droits de l'homme, la lecture, l'amnistie avec un langage poétique apprécié par cette future génération écologico-autogestionnaire de gauche...
Au fond, Folon fut un philosophe de la vie, un exceptionnel analyste de la vie sociale contemporaine. Né à Bruxelles en Belgique, Folon y suit des études d'architecture. En 1955, il s'installe aux environs de Paris dans un pavillon de jardinier pour y dessiner tranquillement pendant quelques années. Après avoir habité et travaillé Paris et ensuite à Burcy à la campagne, il s'installera dans le sud de la France. Il travaillera dans un vaste atelier situé dans le port de Monaco et Saint Paul de Vence en fit un citoyen d'honneur.
C'est fou ce que la Côte d'Azur attira, pour le travail, les
artistes iconoclastes de cette génération ! Soutine, Léger, Chagall (dont on
expose les œuvres à Paris, en ce moment), Calder, César ont réalisé des œuvres
dont le village de Saint Paul de Vence et la Fondation Maeght gardent les
traces. D’autres artistes comme Jacques Prévert ou James Baldwin ont écrit ici
leurs plus belles pages, dit-on.
Je propose cet ouvrage avec ses quatre volumes à un prix qui
me semble très raisonnable. Pierre
PREVERT (Jacques). Œuvres. Éditions André Sauret, 1983. 4
volumes petit in-4. Cartonnage recouvert d'une percaline bleue illustrée, dos
lisse illustré, gardes colorées, tranche supérieure dorée, étui en carton
rouge. 587, 514, 491 et 339 pages. Aquarelles en couleurs de J.-M. Folon,
exemplaire n°10450. Tome 1 : paroles, spectacle, tome 2 : la pluie et le beau
temps, fatras, tome 3 : histoires, choses et autres, tome 4 : soleil de nuit.
Bon état général. Prix attractif. Vendu
2 commentaires:
j'ai la série d'illustrations en cartes postales ! je ne savais pas que çà venait de cet ouvrage.
André Sauret a un gros défaut : il tire à beaucoup trop d'exemplaires... çà ne se fait pas, voyons !
Gros tirages ayant bénéficié des progrès de l'impression industrielle : ça ressemble à de l'édition de luxe mais ça n'en est pas... C'est le dilemme de l'éditeur pris entre son souhait de rendre la culture populaire, son envie de proposer des exemplaires de qualité et son obligation de rentabiliser son entreprise.
L'avenir dira si "Prévert + Folon" dépassera notre génération. Pierre
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