Lit-on Sénèque au crépuscule de notre vie, quand il est trop tard, quand tout est dit ?
C'est la question que je me suis posée quand j'ai constaté
que l'ouvrage que je vous propose aujourd'hui à la vente était imprimé en
caractères assez grands pour satisfaire la catégorie des lecteurs à mauvaise
acuité visuelle (terme générique qui désigne la génération des "vieux
machins")…
Pour bien comprendre Sénèque (contemporain de Jésus-Christ) et son apport à la littérature romaine, il faut d'abord saisir la place de la philosophie à l'aube du premier siècle après J.C. A l'origine, la philosophie n'était pas populaire à Rome, le Romain étant, par nature, attiré par les choses concrètes de la vie quotidienne plus que par les spéculations intellectuelles.
C'est donc surtout un enseignement de préceptes moraux que va envisager Sénèque. Malgré les apparences, il n'a pas de système philosophique précis ; il va chercher son bien dans le stoïcisme, bien sûr, mais aussi dans l'épicurisme ; il ne cherche pas à résoudre de problème métaphysique ; seules la morale et son efficacité dans la vie quotidienne l'intéressent ! C'est ainsi qu'il est surtout connu pour les citations qui résument sa pensée. C'est d'ailleurs un recueil de ses pensées que je présente ici.
Le succès posthume de Sénèque vient d'abord d'une très bonne
connaissance du coeur humain. Il vient aussi de la manière dont il prodigue ses
conseils de morale, son "art de vivre" (se détacher des biens -
supporter le malheur sans émotion - affronter sereinement la mort), mais qui,
dans la pratique, sait transiger avec les nécessités de la vie ; et dans tout
cela aucun pédantisme, mais une suite d'observations ingénieuses, de conseils
pratiques… Bref, des sortes de leçons aimables et spirituelles qui charment
l'esprit de l'auditeur ou du lecteur. Peut-être vous ?
J'en prends note…
Pierre
Pierre
SENEQUE. L'esprit de Sénèque ou les plus belles pensées de
ce grand philosophe enseignant l'art de bien vivre pour servir de guide à
conduire nos passions, pratiquer la Vertu & fuir les Vices. Paris, chez la
veuve charpentier, 1725. Un fort volume in-16 en deux tomes. 351 et 347pp.
Reliure pleine basane marbrée, dos à nerfs avec caissons ornés de motifs
floraux encadrés de filets dorés. Pièce de titre en maroquin cerise, gardes
colorées, toutes tranches rouges. Typographie à grandes lettres permettant une
lecture aisée pour les lecteurs âgés. Petite érosion à la coiffe inférieure.
Bel état. Vendu
4 commentaires:
Techniquement un homme des bois pourrait considérer que son arrivée à l'orée marquerait la fin de sa raison d'être, mais ce n'est pas le sens commun du mot.
On a néanmoins échappé au "débuché de la vie" qui aurait pu signifier que l'homme est un porc. :-)
Oui, c'est facile de chipoter, mais si on chipote c'est qu'on aime bien. :-)
Jean-Michel
Il s'agit bien évidemment du crépuscule de la vie ;-)) Je corrige. Je me suis trompé de métaphore ; c'est pas fort ! Pierre
Arrivé au grand âge où les vices ne sont plus que des souvenirs, il est plus facile de dire qu'on les fuit par vertu ! :)
J'aime ;-)) Pierre
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