La Vie des dames galantes est extraite des Mémoires de Brantôme, qui comprennent les Vies des dames illustres, les Vies des hommes illustres et des grands capitaines et les Discours sur les duels. C'est, bien sûr, la Vie des dames galantes qui a apporté à Brantôme la gloire littéraire et qui a été le plus souvent rééditée. Il faut dire que le texte se prête particulièrement bien aux illustrations (parfois osées) qui font le bonheur des éditeurs et des lecteurs…
Nous nous soumettrons donc avec plaisir à cette réputation
en vous présentant une œuvre illustrée par Paul Emile Becat, prince des dessinateurs
de scènes érotiques avec Brunelleschi. Il s'agit ici d'une édition numérotée
proposée par la maison Athéna, dans sa collection Athéna Bibliophile. Les
commentaires ont été tirés d'une excellente préface de Madeleine Lazard.
Tous les critiques qui, depuis sa publication, ont commenté
cette œuvre abondante et touffue s’accordent pour dire que Brantôme est plus un
conteur qu’un écrivain, un parleur dont les récits sulfureux ont fait
l’exceptionnelle originalité de l'ouvrage.Mais le témoin ne se soucie pas de faire œuvre
d’historien ; il raconte, sans souci de méthode, de composition ni d’ordre
ce qu’il a vu, ce qu’il entendu ; il décrit les hauts personnages qu’il a
rencontrés, et surtout les « grandes dames belles et honnêtes » qu’il
a approchées à la cour de France et dans l’Europe entière. Son modèle, même si
l’élève est bien loin d’égaler le maître, c’est bien sûr Boccace, mais un
Boccace périgourdin, roué, gourmand à table comme au lit…
Peu d’écrivains, sans doute, ont aimé les femmes autant que
notre abbé Pierre de Bourdeille (la femme n'est-elle pas une des plus belles
œuvres du seigneur ?), leur chair blanche, leur bouche, leurs jambes. Aucune
limite n’est pour lui concevable au déduit. Il semble qu’il ne peu pas
s’arrêter de parler de l’amour, de l’amour physique ; il en fait
d’ailleurs la démonstration à la fin de maints paragraphes en s’exclamant qu’il
en a assez dit, qu’il lui faut s’arrêter, que trop, c’est trop ; mais il
ne le peut et il en rajoute : encore une histoire de lit, encore une
anecdote grivoise ! Pour lui, l’amour et le désir commandent tout :
« Il n’y a de loi qu’un beau cul ne renverse ! »
Le livre est divisé en sept chapitres, pour deux volumes que
Brantôme nomme des discours, dont le titre à lui seul donne une assez bonne
idée du contenu : Premier Discours : « Sur les dames qui font
l’amour et leurs maris cocus » ; Deuxième Discours : « Sur
le sujet qui contente le plus en amour : le toucher, la vue ou la
parole » ; Troisième Discours : « Sur la beauté de la belle
jambe et la vertu qu’elle a » ; Quatrième Discours : « Sur
l’amour des dames vieilles, et comme certaines l’aiment autant que les
jeunes » ; Cinquième Discours : « Les belles et honnêtes
dames aiment les hommes vaillants et les hommes braves aiment les femmes
courageuses » ; Sixième Discours : « Il ne faut jamais
parler mal des dames, et la conséquence qui en vient » ; Septième
Discours : « Sur les femmes mariées, les veuves et les filles, à
savoir lesquelles sont le plus chaudes à l’amour ».
Certes, l'auteur peut vous paraître vantard, raseur, même, mais il conserve une place unique dans les lettres françaises et sur vos étagères : Hors de portée des enfants ! Pierre
Certes, l'auteur peut vous paraître vantard, raseur, même, mais il conserve une place unique dans les lettres françaises et sur vos étagères : Hors de portée des enfants ! Pierre
BRANTOME. (Pierre de Bourdeille) & BECAT (Paul-Emile). La Vie Des Dames
Galantes. Paris, Editions Athena, 1948. 2 volumes grand in-8 sous chemise et
étui. 239 et 231 pages. Couverture
crème rempliée illustrée en couleurs, titre en lettres rouges et dorées. Etui
recouvert de suedine rouille. Ouvrages illustrés de 26 dessins de Bécat au
pochoir. Un des 1449 exemplaires sur papier de rives. Parfaits exemplaires. Vendu
1 commentaire:
Brantôme et Bécat (comme Marivaux et Bécat) vous laissent inébranlables... Un illustrateur qui n'a plus la cote ? Pierre
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