mardi 25 septembre 2012

Brantôme et Becat au chevet des belles et honnêtes dames de la Cour...


La Vie des dames galantes est extraite des Mémoires de Brantôme, qui comprennent les Vies des dames illustres, les Vies des hommes illustres et des grands capitaines et les Discours sur les duels. C'est, bien sûr, la Vie des dames galantes qui a apporté à Brantôme la gloire littéraire et qui a été le plus souvent rééditée. Il faut dire que le texte se prête particulièrement bien aux illustrations (parfois osées) qui font le bonheur des éditeurs et des lecteurs…


Nous nous soumettrons donc avec plaisir à cette réputation en vous présentant une œuvre illustrée par Paul Emile Becat, prince des dessinateurs de scènes érotiques avec Brunelleschi. Il s'agit ici d'une édition numérotée proposée par la maison Athéna, dans sa collection Athéna Bibliophile. Les commentaires ont été tirés d'une excellente préface de Madeleine Lazard.


Tous les critiques qui, depuis sa publication, ont commenté cette œuvre abondante et touffue s’accordent pour dire que Brantôme est plus un conteur qu’un écrivain, un parleur dont les récits sulfureux ont fait l’exceptionnelle originalité de l'ouvrage.Mais le témoin ne se soucie pas de faire œuvre d’historien ; il raconte, sans souci de méthode, de composition ni d’ordre ce qu’il a vu, ce qu’il entendu ; il décrit les hauts personnages qu’il a rencontrés, et surtout les « grandes dames belles et honnêtes » qu’il a approchées à la cour de France et dans l’Europe entière. Son modèle, même si l’élève est bien loin d’égaler le maître, c’est bien sûr Boccace, mais un Boccace périgourdin, roué, gourmand à table comme au lit…


Peu d’écrivains, sans doute, ont aimé les femmes autant que notre abbé Pierre de Bourdeille (la femme n'est-elle pas une des plus belles œuvres du seigneur ?), leur chair blanche, leur bouche, leurs jambes. Aucune limite n’est pour lui concevable au déduit. Il semble qu’il ne peu pas s’arrêter de parler de l’amour, de l’amour physique ; il en fait d’ailleurs la démonstration à la fin de maints paragraphes en s’exclamant qu’il en a assez dit, qu’il lui faut s’arrêter, que trop, c’est trop ; mais il ne le peut et il en rajoute : encore une histoire de lit, encore une anecdote grivoise ! Pour lui, l’amour et le désir commandent tout : « Il n’y a de loi qu’un beau cul ne renverse ! »


Le livre est divisé en sept chapitres, pour deux volumes que Brantôme nomme des discours, dont le titre à lui seul donne une assez bonne idée du contenu : Premier Discours : « Sur les dames qui font l’amour et leurs maris cocus » ; Deuxième Discours : « Sur le sujet qui contente le plus en amour : le toucher, la vue ou la parole » ; Troisième Discours : « Sur la beauté de la belle jambe et la vertu qu’elle a » ; Quatrième Discours : « Sur l’amour des dames vieilles, et comme certaines l’aiment autant que les jeunes » ; Cinquième Discours : « Les belles et honnêtes dames aiment les hommes vaillants et les hommes braves aiment les femmes courageuses » ; Sixième Discours : « Il ne faut jamais parler mal des dames, et la conséquence qui en vient » ; Septième Discours : « Sur les femmes mariées, les veuves et les filles, à savoir lesquelles sont le plus chaudes à l’amour ».
Certes, l'auteur peut vous paraître vantard, raseur, même, mais il conserve une place unique dans les lettres françaises et sur vos étagères : Hors de portée des enfants ! Pierre


BRANTOME. (Pierre de Bourdeille) &  BECAT (Paul-Emile). La Vie Des Dames Galantes. Paris, Editions Athena, 1948. 2 volumes grand in-8 sous chemise et étui. 239 et 231 pages. Couverture crème rempliée illustrée en couleurs, titre en lettres rouges et dorées. Etui recouvert de suedine rouille. Ouvrages illustrés de 26 dessins de Bécat au pochoir. Un des 1449 exemplaires sur papier de rives. Parfaits exemplaires. Vendu

1 commentaire:

Pierre a dit…

Brantôme et Bécat (comme Marivaux et Bécat) vous laissent inébranlables... Un illustrateur qui n'a plus la cote ? Pierre