Les Pensées de Pascal sont un des rares textes du XVIIe siècle dont nous possédions les manuscrits originaux. Cela tient au fait que l’œuvre est demeurée inachevée en raison de la mort prématurée de son auteur. Selon Gilberte Périer, sa soeur, le point de départ des pensées daterait du 24 mars 1656, jour désormais appelé "miracle de la Sainte Épine". La nièce de Pascal, qui était aussi sa filleule, souffrait depuis plus de trois ans "d'une fistule lacrymale", jugée incurable par les sommités médicales parisiennes… Jusqu'à là, rien de plus normal pour l'époque ! Elle fut néanmoins guérie par "l'attouchement d'une Sainte Épine" qui se trouvait à Port-Royal (les cartésiens vous diront par "la disparition d'une sacrée épine" fichée dans le canal lacrymal !) : Le résultat est le même... Ce miracle fut reconnu par les autorités médicales et religieuses. Pascal considèrera alors ce miracle comme un signe à la gloire de Dieu, arrivé à point nommé pour interpeller ceux qui s'en détournaient.
Le but de Pascal fut de convaincre l'incroyant d'adhérer à
la religion chrétienne : Dans sa longue préface à la première édition des
Pensées, Etienne Périer précise que Pascal depuis l'âge de trente ans (1753),
se consacrait à " l'étude de l'Écriture, des Pères et de la morale
chrétienne." et qu'il avait le dessein de consacrer le reste de sa vie à
un " ouvrage sur la religion ".
Pascal n'entend pas, ici, démontrer l'existence de Dieu -
c'est impossible - mais il veut montrer l'excellence de la religion chrétienne,
la seule qui convienne à l'homme : " Le grand amour et l'estime singulière
qu'il avait pour la religion faisait que non seulement il ne pouvait
souffrir qu'on la voulût détruire et anéantir tout à fait, mais qu'on la
blessât et qu'on la corrompît en la moindre chose."
Pascal n’a laissé à sa disparition que des manuscrits
préparatoires. C’est donc sa famille et ses amis de Port-Royal qui ont décidé
de publier, au moins partiellement, et avec d’importantes corrections, les
textes qu’ils ont découverts. Conscients de la nécessité de préserver non
seulement les textes eux-mêmes, mais la trace de l’état dans lesquels ils
avaient été retrouvés, ils en ont fait établir des copies. Un comité a été constitué
en vue d'en élaborer la première édition imprimée en janvier 1670, édition qui
a rencontré un tel succès qu’elle a connu de nombreuses rééditions, corrigées
et augmentées. C'est cette édition, ordinairement désignée par l’expression "
édition de Port-Royal ", que je vous propose aujourd'hui à la vente dans
sa réédition de 1683 (chez le même éditeur auquel on doit l'édition originale
de 1670) !
J'en prends bien note. Pierre
PASCAL (Blaise). Pensées de M. Pascal sur la religion et sur
quelques autres sujets, qui ont été trouvées après sa mort parmy ses papiers.
Nouvelle édition augmentée de plusieures pensées du mesme auteur. Paris,
Guillaume Desprez, 1683. Un volume in-12. Reliure pleine basane marbrée, dos à
nerfs, caissons ornés, filet sur les coupes, gardes colorées, tranches rouges.
[1f bl], [28ff], 356pp, [10ff. de table], [1f bl]. Coiffe supérieure arasée, menus
défauts de reliure, intérieur parfait. Vendu
3 commentaires:
Ce Pascal est un billet à 230 € -)) Pierre
Le pari du libraire donc :)
Lauverjat
Réminiscence du passé lorsque, sur les billets de 500F, le portrait de Pascal nous impressionnait !
Aujourd'hui, il doit correspondre, en pouvoir d'achat, à un billet de 200 €. Je ne suis donc pas très loin de la vérité ;-)) A confirmer. Pierre
Enregistrer un commentaire