Quel est l'ouvrage le plus connu de tous les français ? [hommes, femmes, enfants ; français de souche ou d'origine étrangère récente ; érudits, ignares, simples lecteurs ou bibliophiles ; ouvriers, salariés ou chefs d'entreprise]
C'est l'étrange question que je me suis posé avec un client de passage, hier. Sans hésitation, ou presque, j'ai pensé aux " Lettres de mon moulin ". Ce n'est d'ailleurs pas sans raison que cet ouvrage a été distribué gratuitement par le Centre national de documentation pédagogique à chaque élève des classes de CM1, cet été, avec le soutien de la fondation Total.
Il y a sûrement d'autres réponses et je vous laisse le soin de me les suggérer. J'ai mis de côté la bible et " Le petit prince " qui sont plus connus que lus… Donc, fatalement, s'adressant au plus grand nombre, ces fameuses lettres de mon moulin que je vous propose aujourd'hui à la vente vont être vendues sans difficulté majeure ! C'est un bel exemplaire que j'ai choisi, ici. Edité par Cyral, dont j'ai déjà présenté des ouvrages sur le blog, il bénéficie, outre une typographie soignée et un papier de belle qualité, d'illustrations aquarellées remarquablement soignées. C'est aussi, bien évidemment, une édition numérotée en petit nombre qui sera comme un privilège pour son acquéreur.
Ces lettres d'Alphonse Daudet ont été rédigées en partie avec Paul Arène entre 1866 et 1869 et publiées tout d’abord dans la presse ( Le Figaro, L’Evènement, Le Bien Public). L’édition originale ne comportait que 19 lettres. Celle de 1879, chez le même éditeur en comporte 24.
Le premier charme de ce recueil est de restituer les odeurs de la Provence et d’y camper des personnages pittoresques : Le curé gourmand, l’amoureux, le poète, le berger, le joueur de fifre, les voyageurs de la diligence… Dans ce recueil, Daudet parvient aussi à allier tendresse et malice. Il se moque avec gentillesse des manies d’un pape avignonnais, de douaniers paresseux, d’un prêtre épicurien, ou d’une femme légère.
Le conte le plus connu est, je crois, la chèvre de Monsieur Seguin. Rien que de l'évoquer et déjà, ma gorge se noue et des larmes me montent aux yeux...
Ah ! Qu'elle était jolie la petite chèvre de M. Seguin ! Qu'elle était jolie avec ses yeux doux, sa barbiche de sous-officier, ses sabots noirs et luisants, ses cornes zébrées et ses longs poils blancs qui lui faisaient une houppelande! Et puis, docile, caressante, se laissant traire sans bouger, sans mettre son pied dans l'écuelle. Un amour de petite chèvre ! Alors le loup se jeta sur elle et la mangea… Pierre
DAUDET (Alphonse). Lettres de mon moulin. Paris, Éditions Henri Cyral, 1926. Collection Française. Illustrations couleurs de Daniel-Girard. Format in-8. Broché à couverture rempliée et illustrée. 297 pages. Un des 970 exemplaires numérotés sur papier vélin de Rives. Tirage total à 1021 exemplaires. Papier cristal. Bel exemplaire peu fréquent à la vente.Vendu
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7 commentaires:
Le loup la mangea, c'est pas tout à fait la vraie fin. Dans mon édition, du moins, ça se termine par « Adieu Gringoire ! L'histoire que tu as entendue n'est pas un conte de mon invention. Si jamais tu viens en Provence, nos ménagers te parleront souvent de la cabro de moussi Seguin, que se battégue touto la neui emé lou loup, e piei lou matin lou loup la mangé. Tu m'entends bien, Gringoire : E piei lou matin lou loup la mangé. »
Or moi qui ne parle pas un traître mot d'occitan, cette fin, la façon dont elle est rédigée, me touche terriblement. Une écriture pareille va bien au-delà de la simple odeur du romarin et du chant des cigales.
Cet épilogue a, en effet, marqué de nombreux lecteurs. D'autres ouvrages ont-ils fait aussi bien ? Pierre
René, qui est un sage, me propose fort justement Notre Dame de Paris. La longueur du roman a cependant empêché de nombreux lecteurs d'y accéder. La comédie musicale a, peut-être, rendu le titre plus célèbre que la lecture seule. Pierre
En matière d'épilogue, j'ai aussi un faible pour&nbsc;: Il venait, en chantant, onze petites filles aveugles de l'orphelinat de Jules l'Apostolique.
euh, nbsp et ça l'aurait fait… pardon.
L'écume des jours de Boris Vian ? Bon choix ! Pierre
Je croyais que l'ouvrage le plus connu des Français était "La Princesse de Clèves" ...au moins depuis quelques années.
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