Sous le pont Mirabeau coule la Seine
Et nos amours
Faut-il qu'il m'en souvienne
La joie venait toujours après la peine
Vienne la nuit sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeure
Les mains dans les mains restons face à face
Tandis que sous
Le pont de nos bras passe
Des éternels regards l'onde si lasse
Vienne la nuit sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeure
L'amour s'en va comme cette eau courante
L'amour s'en va
Comme la vie est lente
Et comme l'Espérance est violente
Vienne la nuit sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeure
Passent les jours et passent les semaines
Ni temps passé
Ni les amours reviennent
Sous le pont Mirabeau coule la Seine
Vienne la nuit sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeure
Et nos amours
Faut-il qu'il m'en souvienne
La joie venait toujours après la peine
Vienne la nuit sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeure
Les mains dans les mains restons face à face
Tandis que sous
Le pont de nos bras passe
Des éternels regards l'onde si lasse
Vienne la nuit sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeure
L'amour s'en va comme cette eau courante
L'amour s'en va
Comme la vie est lente
Et comme l'Espérance est violente
Vienne la nuit sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeure
Passent les jours et passent les semaines
Ni temps passé
Ni les amours reviennent
Sous le pont Mirabeau coule la Seine
Vienne la nuit sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeure
S'il était un classement des poèmes les plus connus des français, il est vraisemblable que Le Pont Mirabeau de Guillaume Apollinaire serait sur la plus haute marche du podium (quelles seraient d'ailleurs ses demoiselles d'honneur ?).
Guillaume Apollinaire de Kostrowitzky naît à Rome en 1880. Il fera ses études aux lycées de Monaco, Cannes et Nice, et compose ses premiers poèmes en 1897. La famille s’installe à Paris en 1899. Apollinaire travaille à la Bourse parisienne et fréquente la bibliothèque Mazarine. En 1901, trois poèmes, signés Wilhem de Kostrowitzky, sont publiés. Engagé comme précepteur de français auprès de la fille de la Vicomtesse de Milhau, il part en Allemagne et découvre les légendes et paysages qui lui fourniront l’inspiration et le titre de ses neuf poésies « Rhénanes » (rassemblées dans le recueil Alcool en 1913).
De retour à Paris, il publie L’Hérésiaque dans La Revue blanche et signe pour la première fois Guillaume Apollinaire. Il est journaliste à L’Européen et est conjointement employé dans une banque. Il fréquente les cabarets de Montmartre, Le Bateau lavoir et Le Lapin agile, lieu de ralliement où se retrouvent de jeunes artistes. Il rencontre Derain, Vlaminck, Max Jacob, André Salmon, Braque, Matisse et Picasso. Il participe à l’élaboration d’une théorie artistique nouvelle, le cubisme, qui privilégie l’inspiration abstraite et géométrique au détriment de la représentation du réel et sera le chantre du surréalisme. En décembre 1909, son premier livre, L’Enchanteur pourrissant, illustré de gravures sur bois de Derain, paraît à cent exemplaires. Cette œuvre, dont les surréalistes feront plus tard l’éloge, est une célébration des légendes de l’occident.
En 1914, Apollinaire s’engage et part pour le trente-huitième régiment d’artillerie de campagne, à Nîmes. En 1916, il est blessé au front et à la tempe... Dès sa guérison, Apollinaire se remet à l’écriture. En 1917, il prépare deux pièces et un opéra bouffe, Casanova, jamais terminé… Atteint de la grippe espagnole, il meurt le 9 novembre 1918 au son de l'armistice.
L'œuvre d'Apollinaire est marquée par ses déboires amoureux. Je disais, à ce propos, à un jeune étudiant de passage à la librairie aujourd'hui, que si Apollinaire avait eu un physique avantageux, une belle bagnole et un charme irrésistible, son œuvre aurait été gravement amputée de ses plus beaux chefs-d’œuvres. Quel était donc ce poète, trop heureux, qui demandait à sa compagne de le tromper avec tout le gotha littéraire de l'époque pour exacerber sa muse ? Pierre
APOLLINAIRE (Guillaume). L'hérésiaque et Cie. Paris, éditions stock, sd. Broché à couverture rempliée et illustrée. 254 pages sur beau papier alfa. Seule la tranche supérieure a été rognée à la façon des éditions de luxe. Bel exemplaire. 24 € + port
APOLLINAIRE (Guillaume). Tendre comme le souvenir. Paris, éditions Gallimard, 1952. Broché. 354 pages. Illustrations HT. Quelques rousseurs sur le premier plat. 14 € + port
APOLLINAIRE (Guillaume). Lettres à sa marraine. Paris, éditions Gallimard, 1951. Broché. 108 pages. Bel exemplaire.10 € + port
APOLLINAIRE (Guillaume). Le poète assassiné. Paris, Au sans pareil, 1927. Nouvelle édition. Broché. 244 pages. Bel exemplaire.18 € + port
APOLLINAIRE (Guillaume). Alcools. Paris, éditions Gallimard, 1944. 20eme édition. Reliure pleine basane, page de garde en papier coloré. 169 pages. Reliure et intérieur très propres. Ex-libris découpé par un ancien propriétaire (peut-être Apollinaire, lui-même ? ) 24 € + port
10 commentaires:
Apollinaire étant mort à la fin de la Guerre Mondiale, et ce livre étant publié un an avant la fin de la Guerre Mondiale, il est plausible que ce soit son exemplaire.
Comment çà il y a eu plusieurs guerres Mondiales ?
Tout ne serait donc pas qu'ordre et beauté, luxe, calme et volupté ?
Citation : Amours, Délices et Orgues (titre de A.A.)
Là, tout n'est qu'ordre et beauté,
Luxe, calme et volupté.
Ainsi parlait Baudelaire
Le père d'Apollinaire.
Je viens de me rappeler en faisant la recherche sur "Amours, Délices et Orgues" que "Amours" est bien féminin quand il est pluriel (on s'en doutait quand même) et donc, que mes amours étaient bien adolescentes... Je corrige. Pierre
Être blessé au front (et à la tempe), et s'en remettre pour mourir de la grippe. Étrange destin pour un poète, quand même…
Pierre, attention quand même avec les prétendus masculin au singulier - féminins au pluriel. Une phrase comme Cet orgue est le plus grand de celles que j'ai vues n'est définitivement pas correcte…
Pascal : on pourrait simplifier en disant (et d'ailleurs, plantée dans l'allée d'une église, le nez en l'air, c'est sans doute comme ça que je le formulerais) : "cet orgue est le plus grand que j'aie jamais vu".
Ô délices insoupçonnées que ces amours réunies sous les célestes orgues...
Bon w. end à tous !
Quel plaisir que de se prendre les pieds dans la langue française ;-))
C'est quoi cette forme de rhétorique approximative ? Pierre
En voici une autre trouvée dans Le Vicomte de Bragelonne d'Alexandre DUMAS, .« Vous êtes, dit Colbert, aussi spirituel que Monsieur de Voltaire »,
Je parlais des Les pieds dans la langue. Pierre
Colbert et Voltaire me rappellent la fameuse réflexion de l'employé de mairie au père Hugo venu déclarer la naissance de son fils : « Prénom du fils ? Victor ? Ah, félicitations, monsieur. Vous êtes le père d'un génie ».
Il faut quelque peu démystifier cette règle apprise à l'école et reçue comme une particularité resplendissante de la langue française. Orgue est féminin au pluriel quand on ne parle que d'un seul instrument. Amour comme délice sont quelquefois féminins au singulier (un peu vieilli, un peu poétique) et peuvent être masculins au pluriel. On acceptera cependant que le style gandillesque se refuse à déroger à la règle sans pour autant devenir gandillard, :-).
J'aurais dit grandillesque, ça sonne mieux ;-)) Ph Gandillet
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