mardi 18 octobre 2011

D'Alembert. Connu pour son "Discours préliminaire de l'Encyclopédie". Moins connu pour le reste…


Fils naturel de la Marquise de Tencin, au salon littéraire renommé, qui l'abandonna dès sa naissance sur le parvis de l'église de Saint-Jean-le-Rond, et de Louis-Camus Destouches, qui lui versera plus tard une pension annuelle, d'Alembert (1717-1783) est élevé par la femme d'un artisan vitrier, chez qui il vivra pendant quarante-huit ans.


Il se révèle, très jeune, exceptionnellement doué pour les mathématiques. Bachelier ès arts à dix- huit ans, il entre à vingt-quatre ans, après des études de droit et de médecine, à l’Académie des sciences comme «associé astronome adjoint». Ses travaux en mathématiques et en physique, son Traité de dynamique (1743), qui ouvre la voie au développement de la mécanique rationnelle, lui valent une réputation européenne. En 1746, il gagne le concours de l’Académie de Berlin avec ses Réflexions sur la cause générale des vents. Il s’intéresse également à la musique et s'acquiert la réputation de théoricien de l' œuvre de Rameau.


Il rencontre Diderot dans les salons à la mode. Tous deux sont amis de l’abbé Gua de Malves, académicien des sciences et compilateur, qui les entraîne en 1746 dans l’aventure de l’Encyclopédie. Un an plus tard, ils réorientent le projet initial de simple traduction de la Cyclopedia de Chambers vers une totale réécriture, et s'assurent la collaboration de cent soixante-douze rédacteurs pour rédiger l'Encyclopédie.


Dans le Discours préliminaire de l'Encyclopédie, publié en tête du premier volume (1751), d’Alembert affirme l’existence d’un lien direct entre le progrès des connaissances et le progrès social. Ce texte apparaît comme un véritable manifeste des Lumières. Leur ambition proclamée à travers l’article « Encyclopédie» est bien de « changer la façon commune de penser ». En 1759, après les condamnations répétées de l’Église, le roi révoque le privilège accordé aux Libraires-Associés, décrète la destruction des exemplaires imprimés et interdit la poursuite de la publication. D’Alembert avait déjà, depuis peu, abandonné l’Encyclopédie, à la suite de divergences avec Diderot. Il devient, en 1772, secrétaire perpétuel et historiographe de l’Académie française, où il était entré en 1754.


D’Alembert demeure l’un des mathématiciens et physiciens les plus importants du XVIIIe siècle, en même temps qu’un philosophe des Lumières. Il a été l'un des protagonistes de la lutte contre l’absolutisme religieux et politique. Il a ouvert la voie au rationalisme scientifique moderne. Ses analyses constituent une véritable philosophie des sciences. Jusqu’à sa mort, il continua ses travaux scientifiques et disparut au faîte de sa célébrité, prenant ainsi une revanche éclatante sur sa naissance.


Côté sentiments ? : Il ne quitta la maison familiale qu'en 1765 pour vivre un amour platonique avec l’écrivaine Julie de Lespinasse, qui avait des amants par ailleurs... Le dieu de l'amour n'était pas avec lui. Au moment de sa mort il n'y eu, d'ailleurs, aucune cérémonie religieuse. Pierre


ALEMBERT (J. Le Rond d'). Mélanges de Littérature, d'Histoire, et de Philosophie. Nouvelle édition. A Amsterdam chez Zacharie Chatelain Fils, 1773. 4 volumes. Reliure plein veau marbré, dos à nerfs et caissons ornés de motifs. Pièce de titre en maroquin cerise. Format in-12. Réunion de textes variés parmi les plus intéressants de l'encyclopédiste : Tome I : Discours préliminaire de l'Encyclopédie, Explication détaillée du système des connaissances humaines, observations sur la division des sciences du chancelier Bacon, Préface du troisième volume de l'Encyclopédie, Essai sur la société des gens de lettres. Tome II : Reflexions sur les éloges Académiques, Éloges de l'Abbé Terrasson, de Montesquieu, Analyse de l'esprit des lois, de l'Abbé Mallet, de Mr du Marsais, sur la Reine de Suède, Discours de l'Académie, sur l'élocution sur le gouvernement de Genève, et lettre à Mr Rousseau (avec qui il se brouille). Tome III : Commence par une observation sur l'art de traduire et contient de nombreux discours et analyse sur l'histoire gréco-romaine. Tome IV : Contient un essai sur les éléments de philosophie, des réflexions sur l'usage et l'abus de la philosophie et un exposé sur la liberté de la musique. Il manque le tome V qui aborde la mathématique mais chaque tome est complet en lui-même. Défauts de reliure. Texte en excellent état et cahiers solidaires. Vendu

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Ce siècle des lumières, quelle époque !. Dites, je ne savais pas que son nom, Jean Le Rond d'Alembert venait de l'église où il avait été déposé. Heureusement que sa mère n'a pas eu l'idée de l'abandonner à Sainte Ursule.
Textor

Pierre a dit…

Cela n'a pas de rapport direct avec le contenu de l'ouvrage mais sachez que grâce à ce billet j'ai fait mon premier envoi d'un livre au Japon ! Un peu fier, quand même... Pierre