mercredi 3 février 2010
Hommage à Willy Ronis et Pierre Mac Orlan.
Un des avantages et non des moindres des métiers de la librairie ancienne est qu'ils vous forcent à être continuellement en phase avec l'actualité… La disparition le 11 septembre 2009 à Paris de Willy Ronis, a été l'occasion pour moi de redécouvrir ce photographe, un des représentants les plus éminents de ce que l’on a appelé par la suite " la photographie humaniste ", dont Henri Cartier-Bresson, et Robert Doisneau étaient les emblèmes et de chercher à vous présenter un ouvrage dont il a été l'illustrateur. " Des villages enclos dans Paris" est, je crois, un bel exemple de son talent de mise en scène. S'il y a un lieu qui a su inspirer les photographes de l'époque qu'ils soient français ou non, c'est bien Paris. Les photographes y ont capté le quotidien des Parisiens dans leur travail aussi bien que dans leurs loisirs et cela, du début des années 1930 jusqu'à la fin du courant humaniste avec les manifestations de mai 1968. Cette passion pour les Parisiens ne tardât pas, d'ailleurs, à faire ressortir certains archétypes du Français ou du Parisien ; on peut citer le personnage de la concierge ou des écoliers. Ces photographies ne sont pas étrangères à l'image que les autres pays se font de la France et des Français aujourd'hui, il faut l'avouer.
Le livre que je vous présente a ceci de caractéristique qu'il est le fruit de la collaboration d'un photographe et d'un auteur. Cette complicité était fréquente, à l'époque. On peut citer la collaboration de Aragon et Henri Cartier-Bresson à "Ce soir" et la célèbre rencontre de Blaise Cendrars et Robert Doisneau qui donnera lieu à "La Banlieue de Paris". Intéressons-nous donc à l'auteur : Pierre Mac Orlan, de son vrai nom Pierre Dumarchey, (1882 –1970) est un écrivain français, créateur d'une œuvre imposante mais diverse. Du roman à la chanson, de l'essai à la poésie, son œuvre s'organise autour de quelques idées au premier rang desquelles est décrit un abord original et poétique de la vie. Ami de André Salmon et de Guillaume Apollinaire, Pierre Dumarchey arriva à Paris, au cours de l'hiver 1899 et vécu une existence de jeune homme bohème, imitant en cela, la vie frivole d'Henri Murger quelques années auparavant dans ce même quartier. Les moyens de subsistance de Mac Orlan étaient en effet toujours précaires. Il tentait de gagner sa vie en vendant des chansons qu'il composait, et en écrivant des ouvrages à caractère érotiques qu'il publiait sous un pseudonyme. Puis la grande guerre… en héros.
Les années d'après-guerre seront des années fastes pour Pierre Mac Orlan. Sa réputation littéraire grandit grâce à la publication de romans tels que Le Nègre Léonard et Maitre Jean Mullin qui lui valent les compliments de Marcel Proust, et Antonin Artaud (Le Quai des brumes et son "Atmosphère" c'est aussi de lui !) En 1950, il est élu, à l'unanimité, membre de l'Académie Goncourt (il reprend le couvert de Lucien Descaves, fidèle de Leon Bloy dont il faudra que je vous parle). Il mourra riche dans la pauvreté. C'est souvent ainsi quand la vieillesse est nostalgique du passé. L'ouvrage que je vous présente ici est recherché par les amateurs de photographie. J'imagine que l'on peut dire que ce sont aussi des bibliophiles ? Pierre
RONIS Willy & MAC ORLAN Pierre : Belleville Ménilmontant. Les Imaginaires. B.Arthaud, 1.3.1954. - Broché 28 x 23, couverture rempliée, jaquette photo avec bande de lancement. Édition originale sur Johannot d'Annonay. Photographies de Willy Ronis. Texte introductif imprimé en gris, plan et liste des lieux photographiés. Comme neuf. Vendu
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