mardi 12 mai 2015

Histoire d'un dessinateur par Viollet-le-Duc. La deuxième édition avec le bon titre...


Nous nous demandions (avec un ami car je ne me nounoie pas tout seul) il y a quelques temps si, de tous les arts, l'art de la guerre n'avait pas été le premier découvert par l'homme. Un lecteur clairvoyant (Jean-Michel) envisageait plutôt qu'il avait été musical ; l'homme en tapant sur des phonolites pour créer un balafon préhistorique ou en écoutant, tout à la fois intrigué et effrayé, les harpes éoliennes aurait découvert la musique… Nous avons été néanmoins d'accord pour affirmer que de tous les arts, c'est le dessin qui est le plus favorable à la matérialisation de l'émotion humaine. Encore faut-il savoir utiliser les matériaux dont on dispose ! Et c'est Viollet-le-Duc qui nous en donne, ici, le mode d'emploi.


Eugène Emmanuel Viollet-le-Duc (1814-1879) est un architecte français, connu surtout pour ses restaurations de constructions médiévales. Il était le fils d'un haut-fonctionnaire et ses amis d'adolescence furent les écrivains Charles Augustin Sainte-Beuve et Prosper Mérimée. Au début des années 1830, un mouvement de restauration du patrimoine médiéval apparut en France. Prosper Mérimée devenu inspecteur général des Monuments historiques, demanda à Viollet-le-Duc, l'architecte – il avait boudé les Beaux-Arts – de retour d'un voyage d'études en Italie, de restaurer la basilique de Vézelay en 1840. Ce travail marqua le commencement d'une longue série de restaurations, dont les plus connues sont la cité de Carcassonne et la cathédrale Notre-Dame de Paris.


Pendant toute sa carrière, il prendra des notes et des croquis, pas seulement des constructions sur lesquelles il travaillait, mais aussi des constructions romanes, gothiques et Renaissance qui devaient être bientôt démolies. Son étude de la période médiévale et de la Renaissance ne s'est pas limitée à l'architecture : il s'intéressa aussi au mobilier, aux vêtements, aux instruments de musique, à l'armement... C'est pourquoi, vous ne serez pas surpris que l'ouvrage présenté aujourd'hui à la vente aborde la technique du dessin qu'il a appris et développé toute sa vie.


Publié originellement sous le titre Comment on devient un dessinateur (Paris, Hetzel 1878), cet ouvrage sera réédité en 1879 sous son nouveau titre : Histoire d'un dessinateur, comment on apprend à dessiner. C'est cette deuxième édition que je vous propose à la vente aujourd'hui.


On sera surpris de l'aspect très technique de cette méthode - indépendamment du fil conducteur narratif très ludique - richement illustrée de graphiques, calculs, croquis. Au sommaire : Deux frères de lait et un chat, Comment Monsieur Majorin prit une grande décision, De plusieurs notables découvertes que fit Jean, Comment petit Jean reconnut que la géométrie s'applique à plusieurs choses, Autres découvertes de petit Jean touchant la lumière et la géométrie descriptive, D'une conversation mémorable de Monsieur Mellinot et Majorin et de ce qui s'en suivit, Un peu de perspective et de géométrie descriptive, [...].


La conclusion de cet ouvrage narratif nous éclaire sur la vision qu'avait Viollet-le-Duc de la vie : Le meilleur moyen de développer l'intelligence et de former le jugement c'est d'apprendre à voir. Et voir, c'est savoir. Savoir, c'est comprendre. Comprendre, c'est… Pierre


VIOLLET-LE-DUC. Histoire d'un dessinateur, comment on apprend à dessiner, texte & dessins par Viollet-le-Duc. Paris, Bibliothèque d'éducation & de récréation, J. Hetzel & Cie, s. d. [1879]. In-8° de 304 pages. Illustré d'1 frontispice & 2 planches en couleurs, ainsi que de figures & vignettes dans le texte. Reliure demi-chagrin rouge, dos à nerfs orné de caissons fleuronnés encadrés de filets dorés. Quelques rousseurs très discrètes en début et fin d'ouvrage. Bel état. 110 € + port

2 commentaires:

calamar a dit…

très bon livre, à lire, toujours d'actualité. En général recherché dans un cartonnage, mais une reliure solide, ce n'est pas à dédaigner !

Pierre a dit…

Une valeur sûre des S.V.V, il avait encore peu de temps... Je ne cherche pas à rivaliser avec leur coefficient de transformation mais je commence à connaitre le mien en fonction des ouvrages présentés... Pierre