lundi 18 mai 2015

Cours élémentaire de fortification et son Atlas par le colonel Emy. Pour empêcher Sedan...


"La science des fortifications a pour but d'accroître les positions d'une troupe militaire  afin qu'elle puisse se défendre contre un ennemi numériquement supérieur". C'est, en tout cas, la définition donnée en préambule de l'ouvrage que je propose aujourd'hui à la vente. Pour ma part, l'idée que je me faisais des fortifications était jusqu'à là architecturale ; la faute à Vauban et à Maginot dont la visite des imposantes constructions édifiées sur le parcours de mes vacances scolaires a grignoté quelques heures sur mon temps libre d'alors…


Les fortifications permettaient (permettraient toujours ?) de confier à de faibles troupes la garde et la défense d une position "soit qu'on veuille agir sur un autre point, soit qu'après un revers, il s'agisse d'attendre de nouvelles forces pour reprendre l'offensive "


À partir de la fin du XVIII siècle, la fortification doit répondre aux avancées techniques dans le domaine de l'artillerie : l'augmentation de la portée des pièces (qui passe de 600 à 3 000 mètres au début du XIX siècle), de la cadence de tir (grâce au chargement par la culasse), de la précision (grâce au canon rayé) et de la puissance des projectiles (obus cylindro-ogival muni d'une fusée percutante et rempli d'explosif) rendent inefficaces toutes les fortifications érigées selon les principes de la fortification bastionnée.


Les Français restent cependant fidèles aux principes de Vauban et de ses successeurs. En 1832, la prise de la citadelle d'Anvers est due au pilonnage de la place par les mortiers du général Haxo (plus de 39 000 obus et bombes sont tirés en 19 jours de siège). Une solution à l'augmentation des portées est alors de construire une ceinture de " forts détachés " pour maintenir l'assiégeant hors de portée du centre-ville à protéger. Cette solution est appliquée autour de Lyon en 1831-1852 (avec treize forts bastionnés et neuf redoutes), puis autour de Paris en 1840-1846 (avec quinze forts bastionnés et onze batteries placés de 1,5 à 5 kilomètres de l'enceinte).


Ce que ne pouvait deviner l'ouvrage proposé aujourd'hui [avec son remarquable Atlas], c'est que la guerre franco-allemande de 1870-1871 allait être marquée par les sièges de Strasbourg, de Bitche, de Metz, de Montmédy, de Verdun, de Belfort et de Sedan… La France se retrouvera fortement affaiblie et isolée du reste de l'Europe, sous la menace d’une Allemagne renforcée par le gain de l'Alsace-Lorraine.


Une des priorités sera alors de fortifier la nouvelle frontière. La guerre de 1914-1918 sera une guerre de tranchée parfois loin des fortifications… La nouvelle priorité sera donc ensuite d'étanchéifier cette frontière. La ligne Maginot fut donc construite entre 1928 et 1940 avec le succès que l'on connait…  En fait, la science des fortifications n'est pas une science exacte ! Pierre


ÉMY (Colonel A.R). Cours élémentaire de Fortification, fait à l'École spéciale militaire. Paris, J. Dumaine, 1843. Un vol. in-8 et un atlas in-4. Reliures de l'époque demi basane fauve, dos lisse, filets et lettres dorés. L'atlas contient 22 planches à double page gravées sur acier d'après les dessins de l'auteur et montées sur onglets. Intérieur frais, des rousseurs, une mouillure claire en coin des planches ne touchant pas les dessins. Bel ensemble en reliure uniforme. 260 € + port

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