Joseph d’Arbaud est né à Meyrargues, petit village provençal à 15 km au nord d’Aix-en-Provence, en 1874, dans la propriété familiale que l’on appelait « La petite bastide ». Sa mère, Marie-Louise Martin, née en 1844, d’une famille cavaillonnaise, fut la première poétesse du Félibrige en publiant en 1863 un recueil de poèmes : Lis amour de Ribas. Son grand-père maternel, Valère Martin, a de son côté écrit quelques poèmes provençaux qu’il signait lui aussi d’un pseudonyme éloquent " Lou Felibre di Meloun ". Dès sa naissance, Joseph d’Arbaud a donc de qui tenir!
C’est l’année du baccalauréat qu’il prend contact avec les
milieux félibréens chez son cousin, Folco de Baroncelli-Javon, le futur
« Marqués » et qu’il rencontre l’un des meilleurs écrivains de
l’époque, Félix Gras. Plus tard, il poursuit ses études à l’Université d’Aix où
il est étudiant de la Faculté de Droit de 1896 à 1898.
Alors qu’il semblait avoir devant lui une carrière toute
tracée de magistrat ou d’officier comme son père, et qu’il était en vue dans
les salons aixois, il disparaît en 1898 pour rejoindre en Camargue, aux Saintes
Maries, son cousin Folco de Baroncelli, passant ainsi de la quiétude plus ou
moins oisive des citadins au milieu simple et rude qui est celui des éleveurs
de taureaux, retrouvant ainsi les grandes et nobles traditions de la Provence. C’est, en effet, à la suite de ce contact prolongé avec les
réalités camarguaises que le Marquis crée ce que nous appelons « l’Esprit
Gardian », fait d’amour pour les chevaux et les taureaux,
de passion pour ce pays unique au monde qu’est la Camargue, le tout couronné
par un dévouement inconditionnel à la seule langue que pratiquaient ces
gardians, le provençal.
D’Arbaud, en s’exilant en Camargue, répondait assurément à
une vocation profonde, à l’appel de la nature. Quoi qu’il en soit, après
avoir appris le métier sous la direction de son cousin Folco, il achète une
manade de taureaux croisés au Clos du Radeau, au nord de
Port-Saint-Louis-du-Rhône, sur la rive gauche du Rhône. Il est manadier de 1898
à 1906. C’est de cette époque que datent les poèmes des « Cant
Palustre » et « Nouvé Gardian », inspirés par la
Camargue. C'est ce dernier ouvrage, en édition originale, que je propose
aujourd'hui à la vente.
Malheureusement, il tombe malade et doit aller se soigner en Suisse. Il y reste cinq ans et cependant, s’il recouvre la santé, il ne pourra plus reprendre la vie active du manadier. C'est son ami Léo Lellée, l'illustrateur talentueux de cet exemplaire à la vente qui reprendra la manade pendant sa convalescence. Il prend néanmoins la tête de la Confrérie des Gardians qui existe depuis le XVIème siècle, il est en même temps l’un des animateurs de la « Nacioun Gardiano », groupe fondé par le Marquis de Baroncelli en 1909 et qui s’est donné pour tâche de faire revivre les traditions chevaleresques de gardians ; il donne des conférences, bref il agit de son mieux en faveur du maintien des traditions ! Il deviendra Poète-Gardian et le restera pour la postérité…
L'exemplaire que je présente aujourd'hui est renommé pour les gardes en papier
coloré faites tout exprès pour l'édition et pour les dessins et aquarelles de
Léo Lelée, bien connu des salles de vente. Les éditions originales ne courent
pas la Camargue… Pierre
[LELEE (Léo)] ARBAUD (Joseph d') : Enrichi du bulletin de souscription orné d'une des illustrations
de l'ouvrage
15 superbes illustrations dont 14 à pleine page et 1 sur double
page de Léo Lelée, coloriées et protégées par des serpentes légendées.
2 commentaires:
C'est vrai que c'est un très bel ouvrage ... Je vous le recommande également !
Philippem
Merci Philippem. Chaque ouvrage a un petit Plus... Pour celui-ci, c'est le soin qu'a accordé l'ancien propriétaire à la protection esthétique de cette EO et la feuille de souscription qui n'est pas toujours associée. Pierre
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