Jean-Marie Xavier Marmier est né à Pontarlier en 1808. La famille de son père, Jean-François Xavier, receveur des douanes, est l’une des plus anciennes de Frasne (village du Jura incontournable quand on veut prendre le train…). Quoique très intelligent, il ne se montre pas particulièrement bon élève. Au cours de sa deuxième année au séminaire de Nozeroy (village du Jura incontournable quand on veut faire du vélo…), il s’enfuit et refuse d’y retourner. Il fera ainsi plusieurs établissements jusqu'à sa majorité. Il part ensuite tenter sa chance à Besançon. Après quelques mois à la bibliothèque municipale, il abandonne son poste et part pour Paris où il rencontre Charles Nodier (également Franc-Comtois) qui lui trouve une place de secrétaire. Disposant de temps libre, il publie, en 1830, son premier livre Esquisses poétiques.
En 1831, toujours avide de changement, Xavier accepte
le poste de rédacteur d’un nouveau journal L’Indépendant de la Haute-Saône, à
Vesoul. À partir de 1832 commencent ses pérégrinations sur tous les chemins de
l’Europe. Il part pour Berlin, via Leipzig où il apprend l’allemand dans une
famille. En 1833, il est à Dresde, puis à Berlin et contribue à la Revue
germanique, ainsi qu’à d’autres journaux. Xavier revient à Paris où il est accueilli par Charles
Nodier avec la recommandation de leur ami commun Charles Weiss, bibliothécaire
à Besançon. En 1835, il publie ses études sur Goethe, puis, en 1836, L’ami
des petits enfants, traduit du hollandais qu’il a appris en se
promenant. Cette même année, il est chargé par M. Guizot d’une mission dans les
pays du Nord. Il débarque en Islande en 1836. En 1837 et 1838, il parcourt la
Suède, la Norvège et la Laponie. Grand voyageur, donc…
À son retour en France en 1839, il est nommé professeur de
littérature étrangère à la faculté de Rennes, où il a un immense succès. Il n’y
reste que quelques mois, repris par la fièvre du voyage. Il part en mission au
Spitzberg et rédige ses souvenirs à son retour, alors qu’il est nommé
bibliothécaire au ministère de l’Instruction publique à Paris où il avait de
nombreuses et brillantes relations. En 1842, il part pour la Russie, la
Finlande, la Pologne.
En 1843, il épouse à Pontarlier une jeune Franc-Comtoise
âgée de dix-huit ans, Françoise Eugénie Pourchet. Un an plus tard, il perd son
épouse avec l’enfant qu’elle vient de mettre au monde. En 1846-1847, Xavier
Marmier repartira en voyage en Orient, en Algérie, en Russie puis au Canada pour
échapper au spectacle de la Révolution… En 1853, c’est l’Antarctique, puis le Monténégro,
le Danube et le Caucase. Il faudra bien qu'il pose ses valises un jour !
Le 19 mai 1870, Xavier Marmier est élu à l’Académie
française. En 1877, après un échec aux élections législatives à Pontarlier,
Xavier Marmier rentre à Paris à peine déçu et dit : « Je n’ai rien à
reprocher à mes chers Pontissaliens ; ils m’aiment beaucoup, mais nous ne
parlons pas la même langue politique. Je suis resté fidèle à mes convictions de
1830. Je suis trop vieux pour changer de cocarde. » Il meurt à Paris le 11
octobre 1892.
L’œuvre de Xavier Marmier, considérable, est fort variée.
Ses récits de voyages sont remplis de remarques savantes, d’anecdotes que sa
grande connaissance des langues lui permettait de relater avec justesse. C'est
ce que vous constaterez en lisant cet ouvrage.
Jusqu’à la fin de sa vie, Xavier Marmier fut un grand
amateur de livres, non seulement de livres de grande valeur mais aussi
d’ouvrages plus ordinaires qu’il achetait chez les bouquinistes des quais de la
Seine et qu’il conservait précieusement dans sa bibliothèque, comme le faisait
son mentor, Charles Nodier. Dans la tombe, il n'oublia pas d’ailleurs ses amis
bouquinistes auxquels il légua la somme de mille francs pour,
précisait-il, « se payer un dîner et passer une heure pleine d’entrain
en pensant à moi » nous rappelle Pierre Piney qui lui a consacré un
bel article. Si vous voulez prolonger son mécénat, vous savez ce qu'il vous
reste à faire ;-)) Pierre
MARMIER Xavier. Voyage pittoresque en Allemagne. Partie
Septentrionale (la partie méridionale est abordée dans un autre ouvrage). Morizot,
Libraire-éditeur [1859]. Un volume au format petit in-4. Reliure éditeur en
demi-chagrin rouge, dos à 4 nerfs souligné de filets à froid et de pointillés
dorés, orné de caissons avec filets et motifs dorés, plats estampés avec
encadrements recouverts de percaline cerise, toutes tranches dorées. 18
Illustrations en N/B et 2 illustrations en couleur hors texte de MM. Rouargue
Frères. 516 pp. Quelques rousseurs clairsemées marquées sur les serpentes,
plats légèrement salis et menus défauts dont il a été tenu compte dans
l'estimation très raisonnable de l'ouvrage. Gravures magnifiques. Vendu
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